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l'art est il imitation de la nature ou création de l'homme ?

Publié le 22/10/2005

Extrait du document

Par suite la belle oeuvre d'art n'est pas la bonne imitation d'une belle chose.  Et l'on a tort de déprécier une oeuvre à partir du caractère inesthétique de ce qui est représenté (« Que ce tableau est laid, regarde comme ces femmes sont laides! «). Par suite, la qualité artistique d'une oeuvre ne dépend pas de la seule habileté de l'artiste.

3) L'art est présentation sensible d'une idée.  Il dit quelque chose.  Il est donc un mode de présentation du vrai.  « Ce que nous recherchons dans l'art comme dans la pensée c'est la vérité «.  L'art n'est beau que dans la mesure où il est vrai. Hegel renverse la conception platonicienne de l'art en maintenant l'identité platonicienne du Vrai et du Beau.  L'oeuvre d'art ne reproduit pas le monde des apparences.

HTML clipboard • Les oeuvres artistiques que vous connaissez répondent-elles toutes au dessein d'imiter la nature ?  • Si non, relèvent-elles de l'art ? Si la réponse est positive, l'art peut-il être réduit à l'imitation de la nature ?  • En ce qui concerne les oeuvres d'art qui vous paraissent imiter la nature : en quel(s) sens (et dans quelle mesure) vous semblent-elles imiter la nature ? Est-ce parce qu'elles l'« imitent « qu'elles sont des oeuvres d'art ?  • L'art peut-il imiter la nature ? Que signifie ici, précisément, imiter ?  • Si l'art ne peut pas imiter la nature (en un sens) pourquoi ? Qu'en résulte-t-il pour la fonction de l'art ?  • Si l'art ne doit pas imiter la nature, que peut-il faire ? (et sans doute, que fait-il ?)

« vision plus directe de la réalité.

»La perception quotidienne est muette sur le sens des choses : s'en tenir à ce que nous percevons, c'est ne pascomprendre ce que nous percevons.

Loin de se borner à leur apparence, le peintre s'efforce de rendre sensible lesens des choses. "Qu'est-ce que l'artiste ? C'est un homme qui voit mieux que les autres,car il regarde la réalité nue sans voiles.

Voir avec des yeux de peindre,c'est voir mieux que le commun des mortels.

Lorsque nous regardons unobjet, d'habitude, nous ne le voyons pas ; parce que ce que nous voyons,ce sont des conventions interposées entre l'objet et nous ; ce que nousvoyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent dereconnaître l'objet et de le distinguer pratiquement d'un autre, pour lacommodité de la vie.

Mais celui qui mettra le feu à toutes cesconventions, celui qui méprisera l'usage pratique et les commodités de lavie et s'efforcera de voir directement la réalité même, sans rieninterposer entre elle et lui, celui-là sera un artiste." Bergson. Ce à quoi s'oppose cet extrait: Ce texte de Bergson tente de définir la nature de l'artiste et le sens profond deson activité, l'art.

D'entrée, l'auteur se place sur le terrain où la fonction de l'arta été problématisée depuis l'Antiquité : celui du rapport à la vérité.Contrairement à ce qu'affirmait Platon, qui ne voyait en l'artiste qu'unillusionniste, un imitateur expert dans la production de trompe-l'oeil et qui ne connaissait rien des objets qu'il représente, Bergson soutient ici une thèse tout opposée : pour lui, l'artiste est « unhomme qui voit mieux que les autres, car il regarde la réalité nue et sans voile ».En quoi consiste cette nudité ? Quelle est la nature de ce voile ? Ce que le texte défend Pour nous l'expliquer, Bergson doit alors soutenir une autre thèse qui ne peut manquer de nous surprendre, car ellenous implique tous, et pas seulement l'artiste.

Lorsque nous regardons un objet, d'habitude, « nous ne le voyons pas».Regarder n'est donc pas la même chose que voir.

Voir, nous dit-il, c'est voir des conventions interposées entrel'objet et nous, c'est-à-dire toujours percevoir une chose à travers un écran ou une grille qui nous en masque laprésence la plus authentique.Quelles sont ces conventions ? « Ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l'objet etde le distinguer pratiquement d'un autre.

» Bergson vise ici les mots de notre langage qui sont interposés, commedes étiquettes le sont sur des produits de consommation, entre les objets et nous.Ces mots nous procurent cette « commodité » qui est celle de la communication, laquelle rend l'échange plus facile,le travail plus aisé et, avec lui, une meilleure satisfaction des besoins.

« Il fallait vivre, écrit Bergson dans Le Rire, etla vie exige que nous appréhendions les choses dans le rapport qu'elles ont à nos besoins.

Vivre consiste à agir.Vivre, c'est n'accepter des objets que l'impression utile pour y répondre par des réactions appropriées.

»Ce que nous regardons du monde extérieur est donc simplement ce que nos sens en extraient pour éclairer notreconduite en vue de satisfaire nos besoins.

Comment cette « simplification pratique », par laquelle nous écartons del'objet tout ce qui ne correspond pas à son utilité, s'opère-t-elle ?Les mots ne sont pas des étiquettes blanches.

Ils renvoient à un sens, ils englobent une définition que nous avonstoujours à l'esprit quand nous regardons le monde.

Cette définition, que le philosophe appelle le « concept» del'objet, se résume le plus souvent à une formule qui porte sur sa fonction, à laquelle il est réduit.Quand nous voyons des chaussures comme celles que Van Gogh a représentées en 1886 dans son tableau Souliersavec lacets, ne voyons-nous pas autre chose qu'une paire de semelles recouvertes de cuir, le tout assemblé avecdes clous et de la couture, pour servir à chausser des pieds ? Or le concept qui est associé au mot « chaussures »et qui les réduit à leur fonction la plus générale, convient à toutes les paires de chaussures, et nous empêche devoir cette paire-ci dans sa singularité, dans l'épaisseur de sa présence unique.Ce sont donc bien ces conventions (les mots et leurs concepts) qui constituent ce voile dont parlait Bergson.Cependant, l'artiste est seul capable de « mettre le feu à toutes ces conventions », en portant sur le monde un oeilqui n'est pas celui de la consommation.

Son regard est désintéressé et il redécouvre les êtres et les objets dans leurmystère et dans leur plénitude.

Cette attitude concerne aussi bien les réalités naturelles que les objets techniques.Lorsque le peintre représente, sous forme de « natures mortes », des aliments, des fruits par exemple, il oublie cequ'ils signifient pour nos yeux de consommateurs et les regarde pour eux-mêmes.

La contemplation se substituealors à l'intérêt.C'est pourquoi le regard de l'artiste est un « voir » plus profonde, car il est plus entier.

Il repose sur le mépris de «l'usage pratique et [des] commodités de la vie », conversion du regard qui seule peut nous amener à pénétrer laréalité de la manière la plus intense.C'est pourquoi Bergson écrit, dans Le Rire, que l'art, « qu'il soit peinture, sculpture, poésie ou musique, [...] n'ad'autre objet que d'écarter les symboles pratiquement utiles [...

] pour nous mettre face à face avec la réalitémême ».. »

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