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L'art nous révèle t-il quelque chose du réel ?

Publié le 22/03/2005

Extrait du document

Remarques sur l’intitulé du sujet :

·         A priori, l’art est : 1- copie du réel ou 2- divertissement, donc éloignement de la réalité

·         Dans les deux cas, l’art ne révèle rien, car révéler = faire connaître à quelqu'un quelque chose qui était ignoré, inconnu, ou caché (= dévoiler).

·         Mais d’emblée, on a un paradoxe : comment révéler quelque chose du réel puisque le réel est, par définition, ce qui est donné et non absent ?

·         D’où le présupposé du sujet : le réel ne se donne pas immédiatement. D’où la nécessité d’une médiation ; mais alors, l’art peut-il être ce médiateur ?

·         Enjeu : relation Art et Vérité. L’art peut-il être un outil pour connaître ?

 

Problématique : si l’art est, comme le dit Hegel, ce qui nous élève de la réalité pénible et bornée, il semble difficile de lui accorder une fonction de révélation (tel serait plutôt le rôle de la Religion, de la science ou de la philosophie). Mais l’art ne se présente pas seulement comme un jeu : les artistes prétendent véhiculer un message au travers de leurs œuvres et ainsi, l’art serait comme un discours : mais que nous dit-il et comment ?

« des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur œuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. Cependant , le réel, c'est-à-dire le monde intelligible, exige un cheminement de l'esprit (Cf.

l'ascension du prisonnier sortant de la caverne), une conversion et donc, n'est pas immédiat.

Pourquoi l'art ne participerait-il pasde cette conversion des sens vers l'esprit ? Transition : Le refus par Platon de donner à l'art la fonction d'un médiateur dans la révélation de quelque chose du réel s'appuiesur un double présupposé : · L'un ontologique : le monde sensible étant radicalement distinct du monde intelligible, l'âme, pour connaître le réel doit s'en détourner. · L'autre ayant trait au procédé de l'artiste : celui-ci fabrique des « ersatz » de réel, des faux-semblant : l'art = mimésis ; l'imagination est reproductrice, non pas de la réalité, mais de copie des Idées (oeuvre d'art comme copie d'une copie de l'Idée). Or, ces deux présupposés sont directement critiqués par Aristote : · L'être est composé de matière et de forme (le forme ou idée n'existe jamais séparément de la matière si ce n'est logiquement, c'est-à-dire en pensée) · Art est reproduction de forme : l'artiste ne copie pas la réalité mais il en abstrait la forme pour lui donner une autre matière. Conséquence : Art révèle quelque chose du réel : il nous montre quelle est sa forme. 2- L'ART EST RÉVÉLATEUR DES FORMES Dans la Poétique , Aristote se demande pourquoi nous prenons du plaisir à contempler des images.

Ainsi, il fait remarquer que l'art n'est pas copie du réel (autrement pourquoi ne pas regarder la réalité directement ?) : l'art est un médiateur .

En effet, connaître, apprendre, provoque du plaisir ; de même pour la contemplation esthétique : les images nous permettent de prendre plaisir à regarder des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité.Autrement dit, l'art a une fonction de révélateur en ce qu'il nous donne à voir ce qui, dans le réel nous repousse.Mais comment s'y prend-il ? a) L'art : entre l'histoire et la philosophie :. »

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