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Art et société ?

Publié le 29/06/2010

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Ce n'est qu'à partir d'une époque fort récente qu'on a pu prôner l'art pour l'art - doctrine selon laquelle l'art est à lui-même sa propre fin et ne peut être que désintéressé. Ainsi un Théophile Gauthier put-il écrire : «il n'y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid« (Préface à Mademoiselle de Maupin, 1836).  Quant à l'art engagé, le cliché d'après lequel il aboutit toujours et partout à produire des œuvres inesthétiques et stupidement didactiques est régulièrement démenti : les Géorgiques de Virgile (1er siècle av. J.-C.) sont une œuvre de propagande à la gloire des cultures dans la campagne romaine ; l'Alexandre Nevski d'Eisenstein visait à exalter la mobilisation russe contre le nazisme ; et la grande littérature latino-américaine (Asturias, Garcia Marquez, Amado, etc.) use, comme d'un leitmotiv, du thème de l'oppression - sociale ou politique - qui sévit du Mexique à la Terre de Feu.

« même de l'art n'existait pas » (La Métamorphose des dieux, 1957) : nulle entreprise artistique qui ne fût mélangéede quelque obscure croyance ou de quelque souci de prosélytisme, avant le Quattrocento italien. L'art pour l'art. Ce n'est donc qu'à partir d'une époque fort récente qu'on a pu prôner l'art pour l'art — doctrine selon laquelle l'artest à lui-même sa propre fin et ne peut qu'être désintéressé.Ainsi un Théophile Gautier (1811/1872) peut-il écrire : « il n'y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir àrien ; tout ce qui est utile est laid » (Préface à Mlle de Maupin, 1835). L'art engagé. a) Il est de bon ton de souligner la platitude et la médiocrité esthétique auxquelles aboutit fréquemment un artguidé avant tout par des préoccupations didactiques (du grec : didasco, enseigner).b) Il est bon de se rappeler cependant que nombre de chefs-d'oeuvre furent composés sur commande politique : lesGéorgiques de Virgile (Ier siècle av.

J.-C.) sont une oeuvre de propagande à la gloire des cultures dans la campagneromaine ; l'Alexandre Nevski d'Eisenstein vise à exalter la mobilisation contre le nazisme, etc.

2.

L'ARTISTE TRAVAILLE-T-IL ? Elévation de la condition sociale de l'artiste.Au lieu que le sculpteur gothique était traité (et rémunéré) comme un simple compagnon, l'artiste — depuis laRenaissance — jouit d'un prestige social accru : on parle, à partir du XVIe siècle, de création artistique (= termejusque-là réservé à la divinité), du divin Michel-Ange, du divin Monteverdi (xvite siècle), etc.Corollairement, certains artistes deviennent très fortunés (par exemple, le peintre et architecte maniériste Vasari,grand régisseur des arts sous les Médicis à Florence). Marginalité de l'artiste.Mais, en même temps, l'indifférence affichée envers ce qui est immédiatement rentable et les hautes aspirations del'artiste ont engendré dans l'imaginaire collectif divers lieux communs, vouant par profession celui-ci à la marginalité,ou au désespoir (cf.

le mythe du « poète maudit » au XIXe siècle). N.B.

: L'association de ces deux images (noblesse de l'artiste, marginalité de l'artiste) donne à penser faussementque l'« inspiration » et l'humeur du moment sont les seuls maîtres de l'artiste : gardez-vous bien d'abuser de cecliché dans vos dissertations.La plupart des grands artistes ont travaillé d'arrache-pied — souvent sur commande et après avoir appris lestechniques de leur art.. »

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