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 L'artiste est-il un illusionniste ?

Publié le 25/11/2010

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Au sens propre, l’illusionniste est celui qui produit une erreur mais qui persiste après son explication. Il disposerait de « trucs « qui permettraient de produire cette erreur parfaite. Il aurait le pouvoir de duper les gens, et ce dans un sens négatif. De plus, l’illusion produite par l’art enfermerait l’homme dans un monde parallèle qui serait capable de lui faire oublier la réalité. Un artiste se réduit-il seulement à cela ? N’est-il pas aussi un être capable une nouvelle réalité qui aurait une consistance car elle aurait du sens ?

 

« de la pesanteur, la force est traduite aussi bien dans les lois de la physique que dans une constructionarchitecturale.

Dans un cas, elle est donnée à comprendre scientifiquement, techniquement, dans l'autre elle estdonnée à voir intuitivement dans l'équilibre des colonnes et de l'entablement, comme elle le serait dans le spectaclesublime d'un paysage de montagne.

La connaissance par les idées se distingue donc radicalement de laconnaissance par les concepts, ces outils intellectuels subordonnés aux fins sans fin du vouloir-vivre individuel.L'homme ordinaire, toujours affairé, est le plus souvent incapable d'échapper à l'objectivité utilitaire desphénomènes, incapable de s'arrêter à la contemplation de la chose même, de son essence comme objectivation duvouloir.

C'est au génie qu'il appartient, par un développement exceptionnel de l'intellect, d'accéder à l'idée et dedevenir pur sujet de connaissance d'un pur objet.

L'œuvre d'art, qui communique à un large public cetteconnaissance, vaut donc non pas en tant que création (qui ne serait qu'exaltation de la volonté), mais comme lapossibilité d'une expérience métaphysique qui nous délivre momentanément de la « roue d'Ixion » de la causalitéphénoménale.

Qu'il s'agisse d'un spectacle naturel, d'un monument, d'un tableau peint, d'un poème, le plaisir pur,désintéressé, est à la fois affranchissement du sujet connaissant et jouissance intuitive de la chose même.

Un despremiers, Schopenhauer porte intérêt aux matériaux et sait apprécier la beauté d'une esquisse.

Contre Kant, lacontemplation esthétique est pour lui authentiquement connaissance métaphysique ; contre Hegel, elle estindépendante de l'histoire et aucune dialectique ne peut prétendre épuiser le sens d'une œuvre de génie.

C'estpourquoi, même en tenant compte de la hiérarchie des idées exprimées, il ne peut y avoir à proprement parler desystème des beaux-arts.

D'ailleurs, il existe un art capable d'atteindre directement la volonté elle-même, sanspasser par l'objectivation de l'idée : « La musique nous donne ce qui précède toute forme, le noyau intime, le cœurdes choses.

» Elle est le plus profond, le plus puissant de tous les arts.

Nul mieux que Schopenhauer n'a justifié lasignification universelle du génie de Mozart et de Beethoven.

Bien au-delà d'une sentimentalité individuelle, c'est lemonde même, comme volonté, qui est répété dans ses harmonies et ses dissonances.

En dehors de tout concept, lelangage immédiat de la musique est « un exercice métaphysique inconscient ».

La musique, art privilégié, nouspermet de déchirer le « voile de Maya » des illusions et de pénétrer au seuil de la connaissance de soi, du « vouloir-vivre ».

4) L'art dévoile au contraire une vérité.

On reproche souvent à l'art qu'il est illusion.

Au contraire, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance a opposerle Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensible de l'art d'illusoire.

Justement, il faut voirau-delà de la réalité pour trouver la vérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C'est la substance de la Nature etde l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et pour soi.

Le monde est imparfait, chaotique.L'art dégage la vérité des apparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

Aussi notrerelation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Quand on désire une chose, on ne laisse pas l'objet dans saliberté.

Désirer une chose, c'est supprimer son indépendance, en faire usage et donc la détruire.

Mais l'art n'est pasde l'ordre du désir.

L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que des intérêts spirituels.Pour Hegel, le véritable art donne à penser puisqu'il ouvre le domaine de la spiritualité.

Il n'est pas à confondre avecle simple plaisir des sens qui ne vise qu'à la satisfaction du désir.

L'art, milieu entre sensible et intelligible, aura nepeut satisfaire entièrement l'esprit, la présentation de l'intelligible y sera toujours défectueuse, et l'esprit ne serapleinement satisfait que dans la religion car l'absolu ne pourra être présentée que dans la pensée pure.

Aussi, il affirme dans son Esthétique au sujet de l'art romantique qui est la peinture, affirme qu'on apprécie la peinture des objets insignifiants, les scènes de la vie humaine car le principe substantiel des choses s'y maintient ets'y fait valoir.

On apprécie la vitalité, la liberté, la multiplicité des intérêts particuliers.

Cela permet de voir leschoses sous un autre rapport que l'indifférence quotidienne ou de l'utilité.

L'art instaure un rapport contemplatifavec les choses qui fait taire les besoins.

Ce genre de peinture est fait pour rendre durable ce qui est momentané.Plus les objets sont insignifiants, plus on admire l'exécution de la toile.

Ce ne sont pas uniquement les choses de lavie quotidienne qui sont représentées, il y a l'amour, le savoir, l'esprit en plus.

On pense tout de suite aux scènes degenre de la peinture flamande et hollandaise.

La nature morte fait aussi partie de ces peintures de l'insignifiance, lesobjets sont un prétexte pour le peintre à mettre en œuvre ses talents de coloristes, de travailler sur lestransparences.

On pense à Peter Claesz et à ses compositions aux citrons pelés, Chardin et ses tas de framboises,les représentations d'abattoir par Rembrandt.

L'artiste révèle la vérité des choses au-delà de nos rapportsordinaires.

Aussi, les artistes et les génies en particulier ont toujours exprimé des choses que personne encoren'avaient vu, ils ouvrent des territoires de l'imaginaire et de l'art encore vierge.

Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu écrit : « Par l'art seulement noue pouvons sortir de nous, savoir ce que vois un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'ilpeut y avoir dans la lune.

».

Par « autre monde » il faut entendre un monde imaginaire bien différent que ce quechacun peut voir.

Conclusion.

L'artiste n'est pas qu'un illusionniste, il ne produit pas que des apparences qui n'auraient pour fonction de plaire oud'enfermer l'homme dans un monde faux.

Il est capable de montrer des vérités jusque là impossible à montrer ou àdécouvrir, il est capable de découvrir du sens à l'apparence, à en montrer la vérité.

Aussi, la distinctionplatonicienne entre l'art qui nous enferme dans les apparences et la beauté qui nous élève au monde des Idées estfondamentale.

L'art ne peut dévoiler une vérité qu'à condition de ne pas nous attacher aux apparences et de nousinviter au monde intelligible.

Mais l'art ne peut très bien ne pas rechercher la vérité mais seulement l'effet, lapurification des passions, la vraisemblance.

Mais est-ce pour autant dépourvu de toute vérité, ces émotions sont-. »

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