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L'artiste est-il un rêveur ?

Publié le 27/02/2011

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   ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION    Dans l'antiquité, la notion d'art recouvrait l'activité de l'artiste et de l'artisan. Avec le développement technique, l'artisan s'oppose à l'artiste à partir du principe même de leur production : tandis que l'artisan produit avec un savoir de plus en plus précis de ses règles et de ses moyens, l'artiste est rejeté du côté de la fantaisie. D'où le rapprochement avec le rêveur.    • Étudier ce qui dans leur activité permet de confondre ou de distinguer l'artiste et le rêveur.    • Distinguer dans le rêveur le rêve et la rêverie, rêve diurne.    • Ce qui permet de rapprocher l'activité de l'artiste de la rêverie : recours à la fonction; mise en jeu de ce que Bachelard appelle la « fonction de l'irréel «. Sur ce rapprochement voir en particulier Bachelard :    « ... cette imagination rêveuse qui ne s'emprisonne dans aucune image et qu'on pourrait appeler pour cela une imagination sans images dans le style où on reconnaît une pensée sans images. Sans doute, en sa vie prodigieuse l'imaginaire dépose des images, mais il se présente toujours comme un au-delà de ses images, il est toujours un peu plus que ses images. Le poème est essentiellement une aspiration à des images nouvelles. Il correspond au besoin essentiel de nouveauté qui caractérise le psychisme humain. «    L'air et les songes, pp. 7-8.

« 1924.

Cette « pensée non dirigée » était rien moins que subjective ou complaisamment poétique.

Sommeilshypnotiques, récits de rêves, simulations de délires, paranoïa- critique allaient très vite enrichir l'équipementméthodologique des surréalistes. 2) L'artiste est un rêveur inconscient. Si l'on se tourne vers la peinture, on observera qu'elle occupe, dans la pensée de Freud et dans la théoriepsychanalytique en général, une position bien différente.

Les références à l'objet pictural sont très nombreuses dansles écrits, du début à la fin de l'œuvre ; un essai tout entier (Freud, 1910) lui est consacré ; mais surtout, la théoriedu rêve et du fantasme, voie d'accès majeure à la théorie du désir, est construite autour d'une esthétique latentede l'objet plastique.

L'intuition centrale de cette esthétique est que le tableau, au même titre que la « scène »onirique, représente un objet, une situation absents, qu'il ouvre un espace scénique dans lequel, à défaut deschoses mêmes, leurs représentants du moins peuvent être donnés à voir, et qui a la capacité d'accueillir et de logerles produits du désir s'accomplissant.

Comme le rêve, l'objet pictural est pensé selon la fonction de représentationhallucinatoire et de leurre.

Se saisir de cet objet avec des mots qui le décrivent et qui vont servir à en comprendrele sens, ce sera pour Freud le « dissiper », tout comme en convertissant l'image onirique ou le fantasme hystériqueen discours on conduit la signification vers sa localité naturelle, celle des mots et de la raison, et l'on rejette le voilede représentations, d'alibis derrière lequel elle se cachait.

Pour Freud en situation esthétique comme dans lesommeil, une partie de l'énergie de contre-investissement, employée à refouler la libido, est libérée et restituée,sous forme d'énergie libre, à l'inconscient, qui va pouvoir produire les figures du rêve ou de l'art ; ici comme là, c'estle rejet de tout critère réaliste qui permet à l'énergie de se décharger de façon régressive, sous la forme de scèneshallucinatoires.

L'œuvre nous offre donc une prime de séduction en ceci qu'elle nous promet, de par son seul statutartistique, la levée des barrières de refoulement (Freud, 1911).

On voit qu'une telle analyse de l'effet esthétiquetend à l'identifier à un effet de narcose.

L'essentiel y est la réalisation de la déréalité qu'est le fantasme. Conclusion. L'artiste est un rêveur dans la mesure où il ne s'en tient pas à la réalité première, il ne se contente pas de la réalitételle qu'il la voit.

Il crée un autre monde, en parallèle au nôtre dans le cadre du merveilleux ou du fantastique car il ala capacité de donner une réalité, une matière à ses rêveries contrairement aux personnes ordinaires.

Mais le rêvene peut être le tout de l'art, l'artiste doit ordonner son rêve , lui donner une cohérence, lui donner une portéeuniverselle, le rendre communicable par les procédés de l'art qui n'ont rien d'une rêverie mais qui relève du travail, del'artisanat.

L'artiste est un rêveur, mais il n'est pas que cela.. »

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