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L'ATELIER AU MIMOSA de Pierre BONNARD

Publié le 12/07/2012

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bonnard

Le format de cette effusion colorée, absolument « défocalisée «, annonce par bien des aspects - notamment par son lyrisme et par la liberté de la touche - les vastes « all-over « (peintures gestuelles abstraites) chers aux expressionnistes américains des années cinquante.

bonnard

« L'ATELIER AU MIMOSA 1939 -1946 P eintre françai s Analyse ...,..., Bonnard entreprit cette grande toile pour recréer l'heureuse impression qu'il avait eue en entrant un matin -probablement à la fin février ou en mars -dans son atelier.

Il avait été surpris par l'éclat du mimosa du jardin de sa maison au Cannet, vaste masse souple dont la luminosité semblait faire irruption dans l'atelier, et il voulait traduire sur la toile le sentiment de joie qui l'avait envahi à ce spectacle.

Pour mettre en évidence cette vision inatten­ due du réel, l'artiste s'attache ici à organiser l'espace en fonction de la couleur tout en sou­ mettant sa toile à un réseau de lignes affirmées : les montants et les sections de la verrière, l'obli­ que affirmée de la rampe d'une mezzanine créent un réseau géométrique dont l'ordonnance est bouleversée par l'irruption de la couleur jaune d!l mimosa qui rayonne sur les murs de l'atelier.

A son habitude, Bonnard choisit des tons froids, bleu-vert, pour exprimer les lointains du paysage et réserve les couleurs chaudes à l'espace inté- me.

x:xe siècles Huile sur tolle 127,5 x 127,5 cm rieur.

Mais ici, la couleur éclatante du mimosa lie indissolublement les deux espaces : le jaune rayonne dans l'atelier, ronge les contours des murs et illumine le visage de Marthe Bonnard, en bas à gauche.

Le format de cette effusion colorée, absolu­ ment « défocalisée », annonce par bien des aspects -notamment par son lyrisme et par la liberté de la touche -les vastes « all-over » (peintures gestuelles abstraites) chers aux expres­ sionnistes américains des années cinquante.

L'œuvre C L'Atelier au mimosa n'est ni signé ni daté.

C'est en 1938 que l'artiste s'installe au Cannet et dès l'année 1939, Bonnard entame cette vaste toile qu'il retouchera en 1946.

Le musée national d'Art moderne de Paris achète cette œuvre en 1978.

Bonnard et la photog raphie + Dans la biographie de l'artiste, nous avons instrument comparable au dessin, une notation, signalé son intérêt pour la photographie.

Cette qui lui permettait d'expérimenter des cadrages technique apparaît et se développe à partir de la neufs.

Les premières photographies de Bonnard fin du XIXe siècle jusqu'à l'apparition de l'instan- datent d'environ 1890; elles nous montrent sur- tané en 1888.

Beaucoup de peintres comme tout son épouse Marthe et les familiers de l'ar- Degas ou Tou louse-Lautrec furent attirés par les tiste.

Les derniers clichés connus se situent vers commodités qu'elle leur offrait: grâce à elle, ils 1920.

Cet abandon brutal après une période de bénéficiaient d'une documentation utile pour curiosité intense ne doit pas nous étonner.

Bon- leur travail en atelier.

nard était conscient des risques que cette prati· Bonnard privilégiait l'instantané qui lui per- que pouvait entraîner pour sa peinture : en conti- mettait de saisir rapidement les détails qui l'inté- nuant à photographier, il aurait pu céder à la ressaient dans sa vie quotidienne.

Mais la photo- tentation de répéter dans ses tableaux ce qu'il graphie n'a jamais été pour lui un modèle qui lui avait capté grâce à l'appareil photographique et il aurait servi pour passer de la réalité à la création aurait ainsi nié le propos de sa peinture qui n'a du tableau.

Elle est restée chez Bonnard un jamais été la reproduction fidèle de la réalité.

Du même peintre : PICTO 910 et 911 Photo Phil Migeat, musée national d'Art moderne.

© Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 ©Pierre Bonnard by S.I.A.E.

18·32 __ __.... »

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