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Auguste RENOIR: L'APRÈS-MIDI DES ENFANTS A WARGEMONT

Publié le 22/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

. L'Après-midi des enfants à Wargemont . Huile sur toile 127 cm x 173 cm . Signé et daté au milieu, à droite, «Renoir 84« . Peint en 1884 . Localisation : Berlin, Nationalgalerie . Expositions : Paris, 1933, 1985; Londres, 1985

auguste

« Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVREL'artiste a brossé ce portrait des enfants Bérard à la demande de leur père, le diplomate Paul Bérard, dans la maisonde campagne familiale à Wargemont.

Disposées en frise, les fillettes occupent toute la largeur du tableau : onreconnaît à gauche Marguerite, âgée de dix ans, au milieu Lucie, quatre ans, et à droite Marthe, quatorze ans.La composition est équilibrée par un contraste frappant entre les tons: le côté gauche de la toi e est en effetdominé par des couleurs froides, comme le bleu, le vert et le noir, alors que le côté droit est caractérisé par desteintes plus chaudes, comme le jaune, l'orange et le rouge.

Les visages des fillettes sont stylisés, comme celui de lapoupée, et les chairs restituées avec quelques touches roses.

En revanche, le peintre traite la nappe et lestentures aux riches motifs avec une grande minutie.

Cette oeuvre exquise rivalise en virtuosité avec le célèbrePortrait de madame Charpentier et de ses enfants. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919.

L'Après-midi des enfants à Wargemont.

Huile sur toile 127 cm x 173 cm.

Signé et daté au milieu, à droite, «Renoir 84».

Peint en 1884.

Localisation : Berlin, Nationalgalerie.

Expositions : Paris, 1933, 1985; Londres, 1985 LA CRITIQUEA l'inverse des petits portraits pleins de verve que Renoir avait peints trois ans plus tôt des enfants Bérard, L'Après-midi des enfants à Wargemont est monumental par sa forme et paisible par son atmosphère, sans la moindre allusionà l'espièglerie des enfants», écrit John House.«Ce tableau est une tentative délibérée de rivaliser avec le Portrait de madame Charpentier et de ses enfants dont ilrappelle l'échelle et le propos ambitieux mais le contraste entre les deux oeuvres ne saurait être plus marqué»,ajoute-t-il. LA COTEUne oeuvre de la même époque, Portrait de mademoiselle Demarsy, a changé de main pour 25,749 millions de francsfrançais (4,5 millions de dollars) au cours d'une vente aux enchères à New York en 1995.

On peut acquérir un dessin. »

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