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Il n'aurait fallu... Aragon, Le roman inachevé

Publié le 08/04/2011

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aragon

  Il n'aurait fallu Qu'un moment de plus Pour que la mort vienne Mais une main nue Alors est venue Qui a pris la mienne Qui donc a rendu Leurs couleurs perdues Aux jours aux semaines Sa réalité A l'immense été Des choses humaines Moi qui frémissais Toujours je ne sais De quelle colère Deux bras ont suffi Pour faire à ma vie Un grand collier d'air Rien qu'un mouvement Ce geste en dormant Léger qui me frôle Un souffle posé Moins une rosée Contre mon épaule Un front qui s'appuie A moi dans la nuit Deux grands yeux ouverts Et tout m'a semblé Comme un champ de blé Dans cet univers

Un tendre jardin Dans l'herbe où soudain La verveine pousse Et mon cœur défunt Renaît au parfum Qui fait l'ombre douce Aragon, Le roman inachevé (1956).

SUJET    Sous la forme d'un commentaire composé, vous étudierez le thème de l'amour heureux dans ce poème dédié à Eisa, et les procédés qui le mettent en valeur.    PLAN DÉTAILLÉ    Introduction    ■ Situer Aragon, poète contemporain.    ■ Engagement politique : communiste, résistant (passer rapidement sur cet aspect puisqu'il n'est pas au cœur du sujet).    ■ Rencontre d'Eisa Triolet le 5 novembre 1928. Certes l'amour était déjà au centre de la création d'Aragon, mais à l'état de projet. La rencontre d'Eisa oriente définitivement sa vie et sa poésie :    « Tu m'as trouvé comme un caillou que l'on ramasse sur la plage (...) comme le regard égaré de l'être qui sait qu'il s'égare. «   

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« compensé par le démonstratif « ce geste ». — Présence légère : « un grand collier d'air ».

Cette légèreté implique que tout l'univers du poète a été transformé : « Ce geste en dormant Léger qui me frôle Un souffle posé Moins une rosée » nuance impalpable qui, dans d'autres poèmes, peut faire naître l'angoisse : « Je te parle et tu me fuis Je te suis et tu t'envoles » (Le Fou d'Eisa). L'image évoquée ici permet de comprendre que l'amour d'Eisa, loin d'enfermer le poète, le confronte à la nature et aumonde. Présentée au début comme un mystère : « Qui donc a rendu Leurs couleurs perdues Aux jours aux semaines », l'influence de la femme s'affirme au cours dupoème. L'existence d'Eisa bouleverse ce qui était la vie d'Aragon : équilibre de la première strophe : les trois premiers verss'opposent (« Mais ») aux trois suivants.

Dans la troisième strophe, la rupture est plus brutale encore puisque : « Moi qui frémissais Toujours je ne sais De quelle colère » ne peut se rattacher grammaticalement au reste de la phrase. Un amour heureux que le poème traduit au niveau du rythme : les deux premiers vers peuvent presque se lirecomme un décasyllabe : 5 -h 5, puis le troisième vers 5.

Rythme repris dans les vers qui suivent.

Il y a doncparallélisme des constructions. 3.

La renaissance du poète A la nature, au monde. Le pouvoir de l'amour. (Disproportion entre ses manifestations et le monde qu'il offre à l'homme.) Conclusion Le texte se présente comme l'expérience personnelle de l'auteur.

Devenu étranger à ce qui l'entoure, il reprend viegrâce à l'amour. Découverte de la réalité avec Eisa. De nombreux poèmes présentent ainsi la femme comme une médiatrice.

Mais chez Aragon, elle fait partie du mondequ'elle dévoile, elle le résume et l'éclairé. RÉDACTION DE LA 3e PARTIE DU DÉVELOPPEMENT L'amour, tout en effaçant l'angoisse passée, apporte donc au poète le sentiment du bonheur.

Mais plus qu'unapaisement, il permet une initiation au monde et à la nature. Grâce à Eisa, l'écrivain renaît véritablement à la vie.

Il faut remarquer que cet éveil ne s'effectue pas dans l'absolumais au contact des choses : « Renaît au parfum ».

Ainsi vivre, c'est être en relation avec le monde, c'est enéprouver la beauté. La femme est donc une médiatrice, mais bien réelle, singulière pour Aragon, entre l'homme et la nature.

Jadis terneet sans vie, l'univers semble maintenant « Un champ de blé ».

Comparaison intéressante, d'abord parce que lechamp évoque la beauté, mais aussi parce qu'il suppose le travail humain et qu'il est riche de promesses.

Pourévoquer la présence de la femme, Aragon emploie comme élément de comparaison la « rosée », si bien que l'imagefinale du « tendre jardin » se prête à deux interprétations.

Il peut s'agir d'Eisa qui porte en elle toute la nature, cepeut être aussi un jardin réel.

La femme ayant éveillé le poète à la nature, celui-ci en découvre tout le charme.Mais, dans cette seconde hypothèse, il faut remarquer que l'amour n'est pas absent.

Il s'agit peut-être d'unpaysage, mais il reste empreint d'Eisa, comme le prouve l'adjectif « tendre ». La présence de la femme, discrète et légère, fait naître des sensations douces et subtiles : le poème évoque les. »

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