Est-on d'autant plus libre qu'on est conscient?
Publié le 25/01/2005
Extrait du document
II. Conscience contre conscience : les
illusions (empirisme anglo-saxon)
La compréhension de la conscience est
non-inconscience progressive au principe de la liberté (Spinoza) est encore
exacerbée par l'empirisme anglo-saxon. Chez Hume, ce sont des impressions
sensibles que jaillissent spontanément les idées, elles-mêmes conditions de la
réflexivité. Le sujet est ainsi confiné à la passivité : sujet sans je,
c'est-à-dire sans substance pérenne puisqu'il n'est que flux d'impressions
passagères, sa liberté n'est que l'illusion ignorant l'uniformité de la
continuité causale.
L'augmentation de la conscience ou de la réflexion
sur la constitution de la conscience elle-même dénonce ainsi la possibilité
d'une conscience qui soit au principe de la liberté : le sujet n'étant pas une
unité substantielle, la conscience n'augmente pas la liberté mais désigne son
inexistence - l'inconscience ou l'irréfléchi peuvent seuls encore donner
l'illusion de la liberté.
III. Dualité restituée (Kant)
Mais en assurant la primauté de l'inconscience
dans l'illusion de la liberté, le sujet est déconstitué, ou ne se réduit qu'à sa
dimension empirique causalement déterminée. Ceci semble repose sur le postulat
d'une unicité du sujet qui, bien qu'explicable empiriquement, ne saurait
confondre l'intimité du sentiment irréductible de liberté dans la propre
conscience.
Pour Berkeley, la conscience, se fondant en la
distinction que l'on éprouve de soi envers ses propres idées, est ce qui
garantit la saisie de soi comme cause libre. Prenant une inflexion pratique,
l'acception d'une conscience qui, par la connaissance de soi, se conçoit comme
principe de l'agir, introduit la possibilité de penser un sujet distinct de sa
détermination empirique causale.
Liens utiles
- Si pour Descartes aucune preuve n'est nécessaire, si l'expérience suffit c'est parce que l'évidence du libre-arbitre est liée à notre conscience. Être conscient c'est en effet se savoir être, se savoir exister, et donc être face à la réalité qui nous entoure : j'ai le choix de faire ou non des études, j'ai le choix de pratiquer ou non un sport etc. On voit ainsi qu'être un être conscient c'est se sentir libre. La conscience nous donne l'intuition de notre existence, de notre présence a
- Pour être libre faut-il nécessairement être conscient ?
- Suffit-il d'être conscient pour être libre ?
- Etre conscient, est-ce être libre ou contraint ?
- Être conscient de soi, est-ce être libre ?