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autrichienne, littérature.

Publié le 06/05/2013

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autrichienne, littérature. 1 PRÉSENTATION autrichienne, littérature, littérature écrite en langue allemande, depuis le XVIe siècle, par des auteurs de nationalité et de sensibilité autrichiennes. Bien que l'auteur inconnu de la Chanson des Nibelungen et le plus grand ménestrel allemand, Walther von der Vogelweide, aient tous deux été autrichiens, ce n'est qu'après la Contre-Réforme que se dégagea une culture autrichienne à proprement parler, quand se produisit la scission entre l'Autriche catholique romaine et l'Allemagne protestante. L'histoire de la littérature autrichienne se distingua dès lors nettement de celle de la littérature allemande. Cette « sensibilité autrichienne « demeure néanmoins extrêmement difficile à saisir et à définir. Dans un premier temps, on constate que la littérature autrichienne a subi, du fait de l'histoire politique de l'Autriche, des influences différentes de celles de la littérature allemande. Dans un second temps, on remarque que des thématiques (la question de la mort, le phénomène de la décadence, l'analyse psychologique, etc.) et certains genres (aphorisme, théâtre, opéra-comique) dominaient assez nettement et spécifiquement la littérature autrichienne. 2 XVIIIE ET XIXE SIÈCLES 2.1 Naissance de l'opéra-comique Le premier genre typiquement autrichien fut l'opéra-comique, né au XVIIIe siècle, qui décrivait des événements surnaturels en termes allégoriques. L'oeuvre qui connut une reconnaissance internationale et demeure la plus célèbre fut la Flûte enchantée (1791) d'Emmanuel Schikaneder (1751-1812), mise en musique par Mozart. L'acteur et dramaturge Ferdinand Raimund (1790-1836) fut ensuite l'initiateur du passage de l'opéra-comique à la tragi-comédie ( le Dilapidateur, 1834). Johann Nepomuk Nestroy (1801-1862), autre nom important du théâtre populaire, composait quant à lui des opéras-comiques mêlant satire politique et parodie littéraire ( le Talisman, 1841 ; l'Homme déchiré, 1844). Ce théâtre, qui moquait les travers de la bourgeoisie, créa des personnages archétypiques hauts en couleur, destinés à incarner, en le caricaturant, leur milieu social ; ces « types « humains sont restés très populaires aujourd'hui encore dans la société autrichienne. 2.2 Théâtre Auteur-phare de la période dite Biedermeier (première moitié du XIXe siècle), qui se caractérise par un certain conservatisme politique et social (dû en partie à une sévère censure, instaurée après 1819), Franz Grillparzer sut notamment adapter les préceptes des classiques allemands à l'esprit autrichien façonné par le catholicisme romain et l'autorité des Habsbourg. Dans sa pièce le Bonheur et la fin du roi Ottokar (1823), il met en valeur le contraste entre l'arrogance des ennemis de l'Autriche et l'humilité chrétienne des héros autrichiens. Ses nombreux autres drames en vers traitent de l'histoire et des légendes de diverses régions du monde. Voir Drame et art dramatique. 2.3 Roman et poésie Comme Grillparzer, dont il était le contemporain, Adalbert Stifter manifesta un intérêt marqué pour la tradition, le respect de la forme littéraire et de la morale, valeurs qu'il vanta dans un roman de formation, l'Été de la Saint-Martin (1857) (voir Bildungsroman). Parmi les poètes de cette époque, citons Johann Gabriel Seidl (1804-1875), qui écrivit plusieurs textes pour les Lieder de Schubert (voir Chant, art du), et Nikolaus Lenau, auteur d'un Don Juan romantique (1844). Voir Poésie. 2.4 Naissance du modernisme Après la défaite de la Sadowa devant les troupes prussiennes en 1866, l'Autriche se trouva isolée des pays de culture allemande ; la littérature viennoise connut alors une période difficile, cherchant de nouveaux repères. Des interrogations inédites sur la société, remettant en cause ses traditions et ses valeurs, marquèrent les oeuvres de cette période. L'apport du dramaturge Ludwig Anzengruber (1839-1889) à la littérature autrichienne fut important : le réalisme avec lequel il traita des questions sociales dans le Curé de Kirchfeld (1870) fit de lui un pionnier du naturalisme. Observateur humoristique et sentimental de la vie paysanne dans le Paysan parjure (1871), il s'inscrivait comme précurseur du Heimatkunst, mouvement régionaliste de la fin du XIXe siècle qui fut à l'origine, entre autres, de la production de contes populaires. Parallèlement, des auteurs originaires des diverses provinces de l'Empire austro-hongrois, parmi lesquels le Galicien Leopold von Sacher-Masoch, célèbre auteur de la Vénus à la fourrure (1870), commencèrent à prendre le relais des auteurs viennois, dont la production s'essoufflait. 3 XXE SIÈCLE Après cette période hésitante, l'Autriche devint incontestablement le centre le plus important du modernisme. La littérature autrichienne moderne, née à l'extrême fin du XIXe siècle, est contemporaine de la désintégration de l'Empire, qui se produisit à la fin de la Première Guerre mondiale. 3.1 Théâtre La littérature nouvelle émergea avec l'oeuvre d'Hermann Bahr (1863-1934). Auteur d'une comédie sophistiquée, le Concert (1909), ce dernier fut à l'origine, en Autriche, de l'impressionnisme et de divers autres nouveaux mouvements. Son contemporain Arthur Schnitzler, quant à lui, travaillait à démasquer l'hypocrisie bourgeoise dans des pièces comme Anatole (1893) ou la Ronde (1897). Influencé par l'impressionnisme, Schnitzler excellait surtout dans les ouvrages courts, comme le Perroquet vert (1899). Précurseur, en cela, de l'oeuvre de l'écrivain irlandais James Joyce, il pratiqua l'analyse littérale de la conscience dans ses nouvelles (Lieutenant Gustl, 1900, ou Mademoiselle Else, 1924). Analyste rigoureux du comportement humain, Schnitzler eut droit aux éloges de son compatriote Sigmund Freud. Hugo von Hofmannsthal faisait partie, à ses débuts, du groupe des « Jeunes Viennois « fondé par Hermann Bahr. Ses oeuvres de jeunesse sont marquées par le symbolisme : ses premiers drames en vers, tels que la Mort du Titien (1892) et le Fou et la Mort (1893), reprennent en les stylisant des légendes anciennes. Sa Lettre à Lord Chandos (1902) est le premier témoignage littéraire d'un certain scepticisme à l'égard du langage et plus particulièrement de sa faculté de rendre compte des phénomènes humains, scepticisme constitutif de toute la littérature du XXe siècle. Plus tard, à l'instar de Grillparzer, il puisa son inspiration dans l'héritage culturel universel et s'illustra dans des genres variés : le drame grec avec Électre (1903), la comédie de salon avec l'Irrésolu (1921), mais aussi le livret d'opéra ; c'est de sa collaboration avec le compositeur allemand Richard Strauss que naquirent le Chevalier à la rose (1911), Ariane à Naxos (1912) et la Femme sans ombre (1919). Voir Drame et art dramatique. Pour Karl Kraus (1874-1936), les oeuvres de ses contemporains, auxquelles il consacra, de longues années durant, une chronique à teneur polémique dans sa revue Die Fackel (« le Flambeau «, 1899-1936), traduisaient la dégénérescence esthétique, politique et morale de son pays. Kraus est en outre l'auteur de plusieurs recueils d'aphorismes (tels Dits et Contre-dits, 1909), mais on lui doit surtout une pièce pacifiste, les Derniers Jours de l'humanité, écrite vers 1919, qui donne une vision apocalyptique de Vienne pendant la Première Guerre mondiale. Fritz Hochwälder (né en 1911), quant à lui, se fit connaître en Europe grâce à des drames historiques parfaitement structurés (Sur la terre comme au ciel, 1941). Les pièces écrites par Franz Theodor Czokor (1885-1969) attestent de l'intensité dramatique du style expressionniste. Ödön von Horváth contribua au renouvellement de la pièce populaire (Volksstück) viennoise, notamment avec Légendes de la forêt viennoise, en 1931, et Casimir et Caroline, en 1932. 3.2 Poésie Le philosophe Ludwig Wittgenstein, auteur du Tractatus logico-philosophicus, où il analysait les conditions de possibilité d'une langue idéale, était un adepte de la pensée rigoureuse de Kraus. On doit au poète Georg Trakl une oeuvre peu abondante mais d'une puissance exceptionnelle ; il évoluait également dans l'entourage de Kraus. Dans le domaine de la poésie, citons encore Anton Wildgans (1881-1932), dont les écrits sont très représentatifs des productions de l'expressionnisme. Alfred Kubin (1877-1959) et Oskar Kokoschka surent concilier peinture et écriture dans des oeuvres aux entrées multiples. 3.3 Récit Le désir de produire un discours à valeur universelle, allié au souci de l'analyse psychologique, caractérise les écrits de Stefan Zweig. Les biographies qu'il consacra à Marie Antoinette (1932), Érasme (1934) et Marie Stuart (1935), comme ses romans et nouvelles (Amok, 1922 ; la Confusion des sentiments, 1927), sondent l'âme humaine, selon des procédés proches de l'analyse freudienne. Zweig a également écrit des pièces de théâtre (la Maison au bord de la mer, 1911) et des essais critiques (notamment sur Balzac, Dickens et Dostoïevski). Dans le domaine du roman, Hermann Broch est l'auteur autrichien le plus proche de James Joyce, comme Schnitzler l'était dans le domaine du théâtre. Son oeuvre dépeint la société sous un jour particulièrement sombre. Dans son roman la Mort de Virgile (1945), il a recours au monologue intérieur pour exprimer le désespoir du poète romain lorsqu'il considère le fossé qui sépare l'art de la vérité. Robert Musil est surtout connu pour son roman, monumental et inachevé, l'Homme sans qualités. Dans ce chant funèbre de la monarchie autrichienne, l'auteur analyse le processus de désintégration qui est à l'oeuvre sous le vernis de la complaisance viennoise ; il y envisage toutefois la possibilité de la liberté, rendue accessible seulement à une humanité qui serait affranchie de préjugés et d'habitudes. Si Joseph Roth évoque la société autrichienne déclinante par le biais de la fiction romanesque (la Marche de Radetzky, 1932 ; la Crypte des capucins, 1938), le cosmopolite Elias Canetti excelle successivement dans le théâtre (Comédie des vanités, 1934), le roman allégorique (Auto-da-fé, 1936) et l'essai (Masse et Puissance, 1960), avant de fournir une vaste fresque de sa vie dans une autobiographie en trois volumes, la Langue sauvée (1977), le Flambeau dans l'oreille (1980) et Jeux de regard (1985). 3.4 Littérature autrichienne contemporaine Heimito von Doderer, auteur né en 1896, c'est-à-dire à une époque où la monarchie existait encore, vécut jusqu'en 1967. Dans ses romans, l'Escalier du Strudlhof (1951) ou les Démons (1956), il procéda à une analyse critique de la société autrichienne depuis le début du XXe siècle. Influencé par le romancier russe Fedor Dostoïevski et par Marcel Proust, il pratiqua la fiction romanesque à la manière d'une « science de la vie «, préférant un multiperspectivisme à une représentation mimétique et linéaire. Il est considéré comme l'auteur-phare de la littérature autrichienne d'après-guerre. La littérature de la période récente est caractérisée à la fois par un fort individualisme et par une contestation souvent violente à l'égard du passé esthétique, politique et social de l'Autriche. Dans ses textes en prose, très novateurs ( Gel, 1963 ; Perturbation, 1967 ; la Plâtrière, 1970 ; Extinction, 1986), et dans ses pièces provocatrices (la Force de l'habitude, 1974 ; le Faiseur de théâtre, 1985 ; Place des héros, 1988), Thomas Bernhard a fait et refait de façon incantatoire le tableau d'une Autriche qu'il jugeait détestable à tous points de vue. Peter Handke, auteur initialement contestataire, est devenu le représentant par excellence de la littérature autrichienne contemporaine. Il s'est illustré dans des domaines variés : récits ( l'Angoisse du gardien de but au moment du penalty, 1970 ; la Courte Lettre pour un long adieu, 1972 ; l'Absence, 1987), pièces radiophoniques et pièces de théâtre (Outrage au public, 1966 ; la Chevauchée sur le lac de Constance, 1971 ; Par les villages, 1981), scénarios de films (en 1974, il écrivit Faux Mouvement pour Wim Wenders, et il a lui-même adapté au cinéma son roman la Femme gauchère, en 1976). À l'heure actuelle, des auteurs comme Joseph Winkler, auteur d'une trilogie autobiographique intitulée la Carinthie sauvage (1979-1984), Franz Innerhofer (De beaux jours, 1974 ; les Grands Mots, 1977) ou Robert Schneider (le Frère de sommeil, 1992) font partie de courants qui ne sont pas sans rapport avec le régionalisme (l'Autriche n'est-elle d'ailleurs pas elle-même qu'une toute petite province en marge de l'Europe ?), courants qui s'élèvent contre Vienne et contre l'esthétique viennoise, jugée d'arrière-garde. Parmi les femmes écrivains enfin, il faut mentionner Ilse Aichinger (1921- ), auteur de pièces radiophoniques comme de textes en prose (le Grand Espoir, 1948 ; Histoire de miroir, 1954), et Ingeborg Bachmann (1926-1973), qui est poétesse (le Temps en sursis, 1956), essayiste (Leçon de Francfort, 1980) et romancière (Malina, 1971), mais aussi Elfriede Jelinek (1946- ). Dans Lust (1989), cette dernière a poussé à un degré rarement atteint la provocation tant linguistique qu'érotique, provocation qui, à travers le problème de la représentation de l'interdit, pose sérieusement la question de la représentativité d'une littérature cherchant à tout prix à briser les tabous. 4 AUTEURS PRAGUOIS La littérature autrichienne est essentiellement originaire de Vienne et de la région alpine qui entoure la capitale. Pourtant, certains écrivains d'importance qui vivaient à Prague et écrivaient en allemand, parmi lesquels on peut citer le romancier Gustav Meyrink (1868-1932), auteur de romans fantastiques, Paul Kornfeld (1889-1942), Max Brod et Franz Werfel, mais surtout Franz Kafka, sont parfois considérés comme des auteurs autrichiens ( voir Tchèque, littérature). C'est également le cas du poète Rainer Maria Rilke, né à Prague, que sa vie vagabonde et ses centres d'intérêt placent plutôt sous le signe du cosmopolitisme. En fait, bien que la Bohême fût pendant des siècles une région de l'Empire autrichien, les auteurs praguois, pour la plupart, ne partageaient pas la conscience autrichienne et montraient plus d'affinités avec la littérature allemande. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« contemporain Arthur Schnitzler, quant à lui, travaillait à démasquer l’hypocrisie bourgeoise dans des pièces comme Anatole (1893) ou la Ronde (1897).

Influencé par l’impressionnisme, Schnitzler excellait surtout dans les ouvrages courts, comme le Perroquet vert (1899).

Précurseur, en cela, de l’œuvre de l’écrivain irlandais James Joyce, il pratiqua l’analyse littérale de la conscience dans ses nouvelles ( Lieutenant Gustl, 1900, ou Mademoiselle Else, 1924).

Analyste rigoureux du comportement humain, Schnitzler eut droit aux éloges de son compatriote Sigmund Freud. Hugo von Hofmannsthal faisait partie, à ses débuts, du groupe des « Jeunes Viennois » fondé par Hermann Bahr.

Ses œuvres de jeunesse sont marquées par le symbolisme : ses premiers drames en vers, tels que la Mort du Titien (1892) et le Fou et la Mort (1893), reprennent en les stylisant des légendes anciennes.

Sa Lettre à Lord Chandos (1902) est le premier témoignage littéraire d’un certain scepticisme à l’égard du langage et plus particulièrement de sa faculté de rendre compte des phénomènes humains, scepticisme constitutif de toute la littérature du XXe siècle.

Plus tard, à l’instar de Grillparzer, il puisa son inspiration dans l’héritage culturel universel et s’illustra dans des genres variés : le drame grec avec Électre (1903), la comédie de salon avec l’Irrésolu (1921), mais aussi le livret d’opéra ; c’est de sa collaboration avec le compositeur allemand Richard Strauss que naquirent le Chevalier à la rose (1911), Ariane à Naxos (1912) et la Femme sans ombre (1919).

Voir Drame et art dramatique. Pour Karl Kraus (1874-1936), les œuvres de ses contemporains, auxquelles il consacra, de longues années durant, une chronique à teneur polémique dans sa revue Die Fackel (« le Flambeau », 1899-1936), traduisaient la dégénérescence esthétique, politique et morale de son pays.

Kraus est en outre l’auteur de plusieurs recueils d’aphorismes (tels Dits et Contre-dits, 1909), mais on lui doit surtout une pièce pacifiste, les Derniers Jours de l’humanité, écrite vers 1919, qui donne une vision apocalyptique de Vienne pendant la Première Guerre mondiale. Fritz Hochwälder (né en 1911), quant à lui, se fit connaître en Europe grâce à des drames historiques parfaitement structurés ( Sur la terre comme au ciel, 1941).

Les pièces écrites par Franz Theodor Czokor (1885-1969) attestent de l’intensité dramatique du style expressionniste. Ödön von Horváth contribua au renouvellement de la pièce populaire (Volksstück) viennoise, notamment avec Légendes de la forêt viennoise, en 1931, et Casimir et Caroline, en 1932. 3. 2 Poésie Le philosophe Ludwig Wittgenstein, auteur du Tractatus logico-philosophicus, où il analysait les conditions de possibilité d’une langue idéale, était un adepte de la pensée rigoureuse de Kraus.

On doit au poète Georg Trakl une œuvre peu abondante mais d’une puissance exceptionnelle ; il évoluait également dans l’entourage de Kraus.

Dans le domaine de la poésie, citons encore Anton Wildgans (1881-1932), dont les écrits sont très représentatifs des productions de l’expressionnisme.

Alfred Kubin (1877-1959) et Oskar Kokoschka surent concilier peinture et écriture dans des œuvres aux entrées multiples. 3. 3 Récit Le désir de produire un discours à valeur universelle, allié au souci de l’analyse psychologique, caractérise les écrits de Stefan Zweig.

Les biographies qu’il consacra à Marie Antoinette (1932), Érasme (1934) et Marie Stuart (1935), comme ses romans et nouvelles ( Amok, 1922 ; la Confusion des sentiments, 1927), sondent l’âme humaine, selon des procédés proches de l’analyse freudienne.

Zweig a également écrit des pièces de théâtre ( la Maison au bord de la mer, 1911) et des essais critiques (notamment sur Balzac, Dickens et Dostoïevski). Dans le domaine du roman, Hermann Broch est l’auteur autrichien le plus proche de James Joyce, comme Schnitzler l’était dans le domaine du théâtre.

Son œuvre dépeint la société sous un jour particulièrement sombre.

Dans son roman la Mort de Virgile (1945), il a recours au monologue intérieur pour exprimer le désespoir du poète romain lorsqu’il considère le fossé qui sépare l’art de la vérité. Robert Musil est surtout connu pour son roman, monumental et inachevé, l’Homme sans qualités .

Dans ce chant funèbre de la monarchie autrichienne, l’auteur analyse le processus de désintégration qui est à l’œuvre sous le vernis de la complaisance viennoise ; il y envisage toutefois la possibilité de la liberté, rendue accessible seulement à une humanité qui serait affranchie de préjugés et d’habitudes. Si Joseph Roth évoque la société autrichienne déclinante par le biais de la fiction romanesque ( la Marche de Radetzky, 1932 ; la Crypte des capucins, 1938), le cosmopolite Elias Canetti excelle successivement dans le théâtre ( Comédie des vanités, 1934), le roman allégorique ( Auto-da-fé, 1936) et l’essai ( Masse et Puissance, 1960), avant de fournir une vaste fresque de sa vie dans une autobiographie en trois volumes, la Langue sauvée (1977), le Flambeau dans l’oreille (1980) et Jeux de regard (1985). 3. 4 Littérature autrichienne contemporaine Heimito von Doderer, auteur né en 1896, c’est-à-dire à une époque où la monarchie existait encore, vécut jusqu’en 1967.

Dans ses romans, l’Escalier du Strudlhof (1951) ou les Démons (1956), il procéda à une analyse critique de la société autrichienne depuis le début du XXe siècle.

Influencé par le romancier russe Fedor Dostoïevski et par Marcel Proust, il pratiqua la fiction romanesque à la manière d’une « science de la vie », préférant un multiperspectivisme à une représentation mimétique et linéaire.

Il est considéré comme l’auteur-phare de la littérature autrichienne d’après-guerre. La littérature de la période récente est caractérisée à la fois par un fort individualisme et par une contestation souvent violente à l’égard du passé esthétique, politique et social de l’Autriche.

Dans ses textes en prose, très novateurs ( Gel, 1963 ; Perturbation, 1967 ; la Plâtrière, 1970 ; Extinction, 1986), et dans ses pièces provocatrices ( la Force de l’habitude, 1974 ; le Faiseur de théâtre, 1985 ; Place des héros, 1988), Thomas Bernhard a fait et refait de façon incantatoire le tableau d’une Autriche qu’il jugeait détestable à tous points de vue.

Peter Handke, auteur initialement contestataire, est devenu le représentant par excellence de la littérature autrichienne contemporaine.

Il s’est illustré dans des domaines variés : récits ( l’Angoisse du gardien de but au moment du penalty, 1970 ; la Courte Lettre pour un long adieu, 1972 ; l’Absence, 1987), pièces radiophoniques et pièces de théâtre ( Outrage au public, 1966 ; la Chevauchée sur le lac de Constance, 1971 ; Par les villages, 1981), scénarios de films (en 1974, il écrivit Faux Mouvement pour Wim Wenders, et il a lui-même adapté au cinéma son roman la Femme gauchère, en 1976). À l’heure actuelle, des auteurs comme Joseph Winkler, auteur d’une trilogie autobiographique intitulée la Carinthie sauvage (1979-1984), Franz Innerhofer ( De beaux jours, 1974 ; les Grands Mots, 1977) ou Robert Schneider ( le Frère de sommeil, 1992) font partie de courants qui ne sont pas sans rapport avec le régionalisme (l’Autriche n’est-elle d’ailleurs pas elle-même qu’une toute petite province en marge de l’Europe ?), courants qui s’élèvent contre Vienne et contre l’esthétique viennoise, jugée d’arrière-garde.. »

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