Autrui a-t-il la clé de mon désir ?

« On ne désire pas seulement ce qui a du prix pour autrui r Les hommes ne se ressemblent pas tous.

Les désirs ont une origine inconsciente.

Si l'on ne désirait que ce qui a de la valeur aux yeux d'autrui, la société sombrerait dans un effroyable conformisme.

Il existe des destins singuliers I l y a ceux qui se con­ forment aux désirs d'autrui et ceux qui ne convoitent pas ce qui a du prix aux yeux des autres.

Bien au contraire, ils sont créateurs de nou­ velles valeurs.

Les pro­ phètes, les génies, qu'ils soient artistes ou philo­ sophes, ne désirent que ce qui a de la valeur à leurs yeux.

L'inconscient est quelque chose de singulier L a plupart de nos désirs sont incons- cients, dit Freud.

Or, c'est bien plus l'incons- cient que la conscience qui distingue un indi­ vidu d'un autre.

Mes désirs peuvent donc être totalement origi­ naux.

Ce qui explique, par exemple, que je peux «La force psychique et phy­ sique d'un désir est bien plus grande quand il baigne dans l'inconscient que lorsqu'il s'impose à la conscience.» Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse tomber éperdument amoureux d'un être que personne d'autre que moi ne désire.

La diversité est le propre de l'humanité S i la sociologie a autant de mal à découvrir les lois qu i président à l'organisa­ tion de la société, c'est précisément parce que les hommes ne désiren t pas tous ce qui, pou r autrui, a du prix.

Si tel était le cas, les société s ne seraient pas deve ­ nues de plus en plu s complexes, mais, au contraire, de plus en plus conformistes.

Il serait impossible d'expliquer l'évolution des sociétés, la création l de nouvelles valeurs, si les hommes se contentaient de désirer ce qui a du prix pour autrui.

Le désir a une existence singulière.. »