Devoir de Philosophie

Autrui peut-il etre une menace pour moi ?

Publié le 14/08/2005

Extrait du document

Autrui est le terme par lequel un sujet désigne un sujet qui n'est pas lui. Selon le philosophe Levinas, "autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement un alter ego. Il est ce que moi je ne suis pas." En effet, autrui est à la fois semblable au sujet qui le désigne et différent de lui, car il n'est pas lui. Cette altérité absolue d'autrui constitue-t-elle une menace pour le sujet ? Quel danger peut représenter la présence d'un être supposé identique au sujet et pourtant expérimentalement incomparable ? Cette interrogation soulève de multiples enjeux : un enjeu logique interrogeant la possibilité d'une coexistence possible entre un sujet et autrui, un enjeu anthropologique questionnant la relation du sujet à autrui, un enjeu épistémique relatif à notre connaissance d'autrui.

Autrui est le terme par lequel un sujet désigne un sujet qui n'est pas lui. Selon le philosophe Levinas, "autrui en tant qu'autrui n'est pas seulement un alter ego. Il est ce que moi je ne suis pas." En effet, autrui est à la fois semblable au sujet qui le désigne et différent de lui, car il n’est pas lui. Cette altérité absolue d’autrui constitue-t-elle une menace pour le sujet ? Quel danger peut représenter la présence d’un être supposé identique au sujet et pourtant expérimentalement incomparable ?

Cette interrogation soulève de multiples enjeux : un enjeu logique interrogeant la possibilité d’une coexistence possible entre un sujet et autrui, un enjeu anthropologique questionnant la relation du sujet à autrui, un enjeu épistémique relatif à notre connaissance d’autrui.

 

« Descartes, autrui est nécessaire à notre subsistance, donc à notre vie.- Cet argument est celui développé par Aristote dans le Politique (I, 2), où il explique que l'homme ne peut se suffire à lui-même, et est naturellement fait pour vivre en compagnie de ces semblables, dans le cadre d'une communautéinstituée appelée la cité.

L'homme est alors défini par Aristote comme un « animal politique », qui réalise pleinement son excellence humaine qu'en vivant en société, c'est-à-dire, en accomplissant la tâche qui lui est départie au seinde la cité organisée par un système de division du travail où chacun possède une place bien définie.

Ainsi lecordonnier, le laboureur, le maçon et le tisserand (ce sont des exemples de Platon, La République , II), sont nécessaires et indispensables les uns aux autres, et loin de constituer une menace, autrui représente au contraireun bienfait.- Descartes écrit dans la 6 ème partie du Discours de la méthode que « plusieurs peuvent plus voir qu'un seul homme », et il enjoint ses lecteurs par cette assertion à le rejoindre dans la recherche de la connaissance pourprogresser davantage et plus sûrement.

Le philosophe concède ici à autrui une utilité évidente, qui permet au sujetseul d'améliorer ses performances.

(Ex : un homme seul ne construit pas une maison, il faut un architecte, unmaçon, un plombier, etc).

Descartes souligne aussi que « chaque homme est obligé de procurer autant qu'il est enlui, le bien des autres, [car] c'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne ».

Ainsi, on peut penseravec Descartes qu'autrui ne peut constituer une menace pour le sujet, mais seulement un bien.

Cependant, il estpossible que l'aide que pense apporter autrui au sujet soit une entrave si celui-ci se trompe, ou n'a pas les mêmesintentions que le sujet quant au projet à conduire.

Descartes constate alors que parfois « les choses les plusparfaites sont celles réalisées par une seule personne » ( DM, 2 ème partie).

Par exemple, une personne seule raisonne mieux car les opinions divergent entre les sujets.

4ème partie : Autrui est nécessaire à la constitution du sujet lui-même. Si autrui est un autre que le sujet, alors la réciproque est vraie : le sujet estl'autrui d'autrui.

Autrui confère donc au sujet une forme d'existence à laquellele sujet lui fait accéder en retour.

Sartre reconnaît ainsi qu'autrui est un« médiateur indispensable entre moi et moi-même ».

Par la reconnaissance,autrui est ce qui permet au sujet de se sentir exister effectivement, de seconsidérer relativement à l'autre, et de se connaître.

« Je suis un être Pour-Soi, qui n'est Pour-Soi que par un autre.

» Autrui est-il le médiateur entre moi et moi-même ? C'est la formule textuelle par laquelle Sartre, dans L'Être et le Néant (3epartie, ch.

I, I), pose que la présence d'autrui est essentielle à la prise deconscience de soi.

Il en fait la démonstration par l'analyse de la honte.

J'aihonte de moi tel que j'apparais à autrui, par exemple si je suis surpris à faireun geste maladroit ou vulgaire.

La honte dans sa structure première est hontedevant quelqu'un.

Elle est immédiate, non réflexive.

La honte est un frissonimmédiat qui me parcourt de la tête aux pieds sans préparation discursive.L'apparition d'autrui déclenche aussitôt en moi un jugement sur moi-mêmecomme objet, car c'est comme objet que j'apparais à autrui.

La honte est, parnature, reconnaissance.

Je reconnais que je suis comme autrui me voit.

Lahonte est honte de soi devant autrui; ces deux structures sont inséparables.Ainsi j'ai besoin d'autrui pour saisir à plein toutes les structures de mon être.

Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moiqui n'est pas moi et que je ne suis pas.

La présence d'autrui explicite le «Je suis je» et le médiateur, c'est-à-direl'intermédiaire actif, l'autre conscience qui s'oppose à ma conscience, c'est l'autre.

Le fait premier est la pluralitédes consciences, qui se réalise sous la forme d'une double et réciproque relation d'exclusion : je ne suis pas autruiet autrui n'est pas moi.

C'est par le fait même d'être moi que j'exclus l'autre comme l'autre est ce qui m'exclut enétant soi.Avec la honte nous sommes en présence d'un de ces exemples-types, qui, comme nous l'avons dit', font preuve.

Lamême analyse pourrait être faite, comme Sartre lui-même le suggère, sur la fierté ou l'orgueil, et ce serait un bonexercice pour le lecteur de la tenter.

Sur cette médiation entre moi et moi par l'autre, Sartre se reconnaît tributairede Hegel, qui a montré, dans la Phénoménologie de l'Esprit, que la lutte pour la reconnaissance doit avoir pouraboutissement cette certitude : je suis un être pour soi qui n'est pour soi que par un autre.

L'intérêt de la formulede Sartre, c'est qu'elle pose le problème d'autrui en deçà, en quelque sorte, de la question de la connaissance desoi et qu'elle en apparaît comme le fondement.

- En outre, le sujet et autrui atteignent ensemble la dignité, ils s'élèvent ensemble.

C'est l'autre aspect de la"reconnaissance" : même s'il le conteste, même s'il s'oppose au sujet, autrui provoque chez le sujet un sentiment degratitude puisque c'est grâce à lui que qu'il peut s'élever au-dessus de l'être égocentrique et égoïste.« Pour être heureux, il faut penser au bonheur d'un autre », écrit Bachelard, dans La Psychanalyse du feu . Ainsi, la reconnaissance du sujet par autrui est nécessaire à sa constitution, et à son développement, car cettereconnaissance prenant la forme du respect, augmente son amour-propre, et contribue à sa bonne vie sociale et àson bonheur.

Conclusion :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles