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Les Aventures de Télémaque

Publié le 11/04/2013

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François de Pons de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651-1715) fut ordonné prêtre en 1675. Il composa en 1694 ce roman épique pour donner au jeune duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, dont il était le précepteur depuis 1689, d'agréables leçons de politique et de morale. Si Mentor et Télémaque représentent Fénelon et le duc de Bourgogne, les contemporains lurent l'ouvrage -publié en 1699 contre le gré de son auteur - comme une satire du régime : critique des amours de Louis XIV, de son goût du luxe et des conquêtes.

« Le Télémaque de Fénelon exerça une influence considérable.

Avec sa vision de la nature, son rêve d'un âge d'or, l'idée que la simplicité s'allie à la sagesse, qu'une société heureuse et juste est possible, Fénelon apparut aux philosophes du xvme siècle comme un de leurs précurseurs.

EX TRAITS Mentor traite de l'autorité du roi «Il peut tout sur les peuples ; mais les lois peuvent tout sur lui.

Il a une puissance absolue pour faire le bien, et les mains liées dès qu'il veut faire le mal.

Les lois lui confient les peuples comme le plus précieux de tous les dépôts, à condition qu'il sera le père de ses sujets.

Elles veulent qu'un seul homme serve, par sa sagesse et par sa modération, à la féli­ cité de tant d'hommes; et non pas que tant d'hommes servent, par leur misère et par leur servitude lâche, à flatter l'orgueil et la mollesse d'un seul homme.

» Contre l'absolutisme et le luxe «Souvenez-vous, ô Télémaque, qu'il y a deux choses pernicieuses, dans le gouverne­ ment des peuples, auxquelles on n'apporte presque jamais aucun remède : la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois; la seconde est le luxe, qui corrompt les mœurs.

» Quand les rois s'accoutument à ne connaître plus d'autres lois que leurs vo­ lontés absolues, et qu'ils ne mettent plus de Télémaque se retire secrètement du camp pour aller chercher son père aux Enfers frein à leurs passions, ils peuvent tout : mais à force de tout pouvoir, ils sapent les fondements de leur puissance ; ils n'ont plus de règle certaine ni de maxi­ mes de gouvernement.

(.

.

.) Tout cède ; les sages s'enfuient, se cachent, et gémissent.

11 n'y a qu'une révolu­ tion soudaine et violente qui puisse ramener dans son cours naturel cette puissance débordée : souvent même le coup qui pourrait la modérer l'abat sans ressource.

Ri en ne menace tant d'une chute funeste qu'une autorité qu'on pousse trop loin : elle est semblable à un arc trop tendu, qui se rompt enfin tout à coup si on le relâche : mais qui est-ce qui osera le relâcher ? »L'autre mal, presque incurable, est le luxe.

Comme la trop grande autorité em­ poisonne les rois, le luxe empoisonne toute une nation.

On dit que ce luxe sert à nour­ rir les pauvres aux dépens des riches ; comme si les pauvres ne pouvaient pas ga­ gner leur vie plus utilement, en multipliant les fruits de la terre, sans amollir les riches par des raffinements de volupté.

(.

.

.) Toute une nation se ruine, toutes les conditions se conf onde nt.

La passion d'acquérir du bien pour soutenir une vaine dépense corrompt les âmes les plus pures : il n'est plus ques­ tion que d'être riche ; la pauvreté est une infamie ...

Mais qui remédiera à ces maux ? Il faut changer le goût et les habitudes de toute une nation; il faut lui donner de nou­ velles lois.

Qui le pourra entreprendre, si ce n'est un roi philosophe ? ...

» Chez la fidèle Eumée, à Ithaque, Télémaque retrouve son père, Ulysse NOTES DE L'ÉDITEUR à la morale.

( ...

)Défenseur d'une« société du genre humain», d'un droit naturel opposé aux caprices despotiques, et donnant pour fin à l'État l'utilité générale et le bonheur des individus, Fénelon ne pouvait qu'être salué par les Lumières comme un précurseur.

»Histoire de la littérature française, Bordas, 1984.

problème majeur d'une civilisation monarchique, qui est celui de l'éducation du prince.

( ...

)Humaniste, ce roman l'est par la fiction qui sert à traduire concrètement la pensée pédagogique de Fénelon,( ...

) par sa dimension utopique, par sa proposition d'une cité idéale, à la manière -quelles que soient par ailleurs les différences de contenu -de Platon ou de Thomas More.

» Henri Lemaître, Dictionnaire Bordas de littérature française, 1986.

« Auprès du groupe de Bossuet, Fénelon avait appris à condamner l'esprit de conqu~te, le luxe, la misère où étaient tenus paysans et artisans, à rêver d'une cité où la vie fût simple et les intérêts privés subordonnés à l'intérêt général.

De plus en plus, il affirma l'idéalisme intransigeant de Malebranche : contrairement aux machiavéliens, à Hobbes, aux théoriciens de la raison d'État, il subordonnait la politique 1, 2 , 3 , 4 , 5 Sipa-Ico no «Ce roman pédagogique prend place dans la grande lignée humaniste des œuvres consacrées , de Ron sard à Bossuet, au FÉNELON 02. »

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