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Avoir le droit pour soi suffit-il pour être juste ?

Publié le 04/01/2004

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droit
Définition des termes du sujet: Juste : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. DROIT:a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif).Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée. Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Examen de l'énoncé. * Le droit : on appelle "droit positif' l'ensemble des lois qui constitue la législation d'un pays. On distingue le droit positif et droit idéal. * Avoir le droit pour soi : être du côté de la loi.
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« Il y a deux sortes de dépendances : celle des choses, qui est de la nature ;celle des hommes, qui est de la société.

La dépendance des choses, n'ayantaucune moralité, ne nuit point à la liberté, et n'engendre point de vices : ladépendance des hommes étant désordonnée les engendre tous, et c'est parelle que le maître et l'esclave se dépravent mutuellement.

S'il y a quelquemoyen de remédier à ce mal dans la société, c'est de substituer la loi àl'homme, et d'armer les volontés générales d'une force réelle, supérieure àl'action de toute volonté particulière.

Si les lois des nations pouvaient avoir,comme celles de la nature, une inflexibilité que jamais aucune force humainene pût vaincre, la dépendance des hommes redeviendrait alors celle deschoses ; on réunirait dans la république tous les avantages de l'état naturel àceux de l'état civil ; on joindrait à la liberté, qui maintient l'homme exempt devices, la moralité, qui l'élève à la vertu. Thématique générale • Un texte très typé de Jean-Jacques Rousseau, tiré du livre II de l'Émile.

Onpeut dégager, par une analyse thématique attentive, la problématiqueimplicite qui le sous-tend, et dont les implications sont très riches,notamment concernant le statut du droit (cf.

plus loin), la fonction de l'Étatet les conditions d'une véritable liberté dans le cadre de la société. • Un texte à resituer dans le cadre d'une certaine tradition de philosophie politique, qui a coutume de justifierl'existence de la société par la nécessité d'une maîtrise collective de la nature.

La distinction critique de deux typesde dépendances (nature, société) vise surtout ceux qui voudraient faire des rapports de domination entre leshommes la rançon obligée de la maîtrise de la nature.

En soutenant une thèse paradoxale (la faiblesse de l'hommeface à la nature n'altère pas sa liberté), Rousseau veut surtout remettre en question toutes les justifications del'inégalité et de l'abus de pouvoir.

Il assigne en même temps une fonction très importante à la législation, définiecomme facteur d'égalité et de moralité. Analyse du texte Thèse générale : la maîtrise sociale de la nature doit s'assortir d'une organisation très rigoureuse, destinée à évitertoute « dépendance particulière ».

Développement thématique de cette thèse• Distinction principielle : dépendance des choses - dépendance de la société.• Caractérisation de cette distinction.• Solution proposée par Rousseau pour concilier société et liberté (force de la loi - analogie entre lois sociales et loisnaturelles).• Conséquences d'une telle solution (réunion des avantages de la liberté naturelle et de l'état civil. Problématique du texte • Deux types de rapports définissent l'homme, et permettent de le situer.

État de nature (dépendance des choses)et dépendance sociale.

Le premier - que Rousseau assimile à la nécessité - n'engendre aucune servitude.

Ilcorrespond au déterminisme ordonné et rigoureux des phénomènes naturels.

Le second est « désordonné » etgénérateur de servitude, dans la mesure où des intérêts tout-puissants (les volontés particulières évoquées dans letexte) corrompent l'ordre social.• Le statut du droit est donc ici tout à fait singulier : en analogie avec le déterminisme naturel, qui fonctionne sansentraves, il doit permettre une régulation sociale « ordonnée », d'où sera exclu tout privilège.

C'est à cettecondition que la société peut restituer à l'homme sa liberté originelle, tout en lui donnant les avantages d'unesécurité plus grande.

Le droit ne doit jamais se régler sur l'arbitraire de la force ou de la puissance, mais au contrairese placer hors d'atteinte de tout privilège de fait.• Ce que Rousseau affirme ici de la vie politique et du corps social, il le fait valoir aussi pour l'éducation, en montrantque l'ordre rigoureux des phénomènes naturels est le guide le plus sûr pour l'apprentissage de la liberté et del'autonomie réelle des individus : voir Émile, livre V (« Remerciements d'Émile à son éducateur »).« C'est vous, ô mon maître, qui m'avez fait libre en m'apprenant à céder à la nécessité.

Qu'elle vienne quand il luiplaît, je m'y laisse entraîner sans contrainte ; et comme je ne veux pas la combattre, je ne m'attache à rien pour meretenir [...] quand vous vouliez que je fusse à la fois libre et sans besoins, vous vouliez deux choses incompatibles,car je ne saurais me tirer de la dépendance des hommes qu'en rentrant sous celle de la nature » (Éd.

Garnier-Flammarion, p.

618). Principaux moments du texte et construction L'ensemble du texte procède à la mise en place et à l'explication d'une distinction qui a pour Rousseau une valeurnormative décisive. Premier moment du texte : mise en place de la distinction.La mise en place de la distinction entre deux types de dépendance (celle des choses, celle des hommes) correspondà deux types de phénomènes différents : ceux de la nature et ceux de la société.. »

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