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Avoir raison est-ce suffisant ?

Publié le 22/02/2012

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Afin de répondre à cette problématique nous allons procéder en trois étapes, qui auront pour finalité de répondre aux interrogations suivantes : dans quelle mesure « avoir raison » peut-il être mis en doute ? Dans quel contexte « avoir raison » peut-il suffire ? La connaissance pratique peut-elle accéder à l'universalité, rendant insuffisante la créance d'avoir raison ?

« une plus ancienne ).

L'esprit dogmatique prétend avoir raison, avancer une connaissance vraie, alors qu'il n'est pas assuré de sa validité, en raison de son excès de confiance dans le pouvoir de la raison.

Il est l'opposé duscepticisme.

Il est nécessaire de s'interroger sur les raisons à l'origine des affirmations « j'ai raison » et « tu asraison », il peut s'agir d'un excès de confiance en soi, qui prend ses racines dans une raison présomptueuse, ou dela crédulité, lorsque l'on s'en remet à autrui sans être assuré de la validité de son énoncé. « Avoir raison » est une condition suffisante de la connaissance si elle est l'expression de la conviction.

Or, comme elle peut être de la persuasion déguisée, une vérification externe est rendue nécessaire.

« La pierre detouche de la créance, pour reconnaître s'il s'agit d'une conviction ou d'une simple persuasion, est donc, de façonextérieure, la possibilité de la communiquer, et de trouver que la créance possède une validité pour la raison dechaque être humain : car dès lors, du moins est-ce une présomption que la raison d'être de l'accord de tous lesjugements, indépendamment de la diversité des sujets entre eux, reposera sur le fondement commun, à savoirl'objet, avec lequel ils s'accorderont par conséquent tous, prouvant ainsi la vérité du jugement.

» ( Critique de la raison pure , Théorie transcendantale de la méthode) En définitive ce qui tranchera entre la conviction et la persuasion ce sera une vérification extérieure de la validité de l'énoncé.

Cependant si une telle vérification estpossible dans le cas d'une vérité scientifique, la connaissance étant alors universelle et nécessaire, qu'en est-il dansle domaine pratique où règne la contingence ? Deuxième partie : Dans quel contexte « avoir raison » peut-il suffire ? Dans le champ de l'action et non plus dans celui de la connaissance théorique, la vérification qu'il s'agit bien d'une conviction et non d'une persuasion n'est pas aisée car l'action est par nature singulière alors que laconnaissance théorique est universelle.

Aristote, dans l'Ethique à Nicomaque , rappelle cette caractéristique : « l'action a rapport aux choses singulières ».

Dans une situation donnée où nous devons prendre un parti, le fait dechoisir une manière d'agir n'est pas facile, nous ne pouvons pas nous référer à un fondement commun, comme dansla connaissance théorique, la singularité pratique s'oppose à l'universalité théorique.

Doit-on alors suspendre notrejugement, dans la mesure où nous ne sommes pas assurés d'être dans le vrai quand nous pensons avoir raison, etdonc ne pas agir, puisque nous savons que nous pouvons être dans l'erreur.

Nous pouvons croire que ce sont desraisons objectives qui nous déterminent à agir de telle manière alors que nos raisons sont subjectives, issues d'unmotif caché, refoulé.

La suspension de jugement est conseillée par les sceptiques, comme Sextus Empiricus.

Leproblème sous-jacent est qu'elle mène à l'irrésolution et donc à l'inaction, seule réponse selon eux où fait que nousvivions dans un univers incertain. L'inaction ou la suspension de jugement n'est pas une solution satisfaisante.

Quelle posture peut-on adopter face à cette part d'incertitude, au fait que notre décision n'est peut-être pas la bonne, que nous croyons seulementavoir raison ? La solution cartésienne est la morale par provision.

Il défend la position selon laquelle il est stérile dese demander si j'ai raison d'agir de telle ou telle manière, il faut s'en tenir à une décision, même si elle est teintéed'incertitude.

Quand il est impossible de discerner le vrai, il faut suivre le probable.

« Imitant en cela les voyageursqui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant, tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, niencore moins s'arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un même côté, et ne lechanger point pour de faibles raisons, encore que ce n'ait peut-être été au commencement que le hasard seul quiles ait déterminés à le choisir : car, par ce moyen, s'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à lafin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt.

Et ainsi, les actions de la viene souffrant souvent aucun délai, c'est une vérité très certaine que lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir de discernerles plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables.

» (Descartes, Discours de la méthode ). Avoir raison peut être une condition suffisante de la connaissance pratique parce que le contexte incertain nous contraint à suivre le probable à défaut du certain.

Cependant, un écueil se profile.

La solution cartésienne estune solution provisoire.

Serait-il possible comme dans la connaissance théorique de se référer à une vérificationextérieure, rendant possible une connaissance pratique universelle ?. »

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