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Azerbaïdjan

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Azerbaïdjan, en azerbaïdjanais Azärbaycan, pays d’Asie occidentale, situé en Transcaucasie orientale. Sa capitale est Bakou.

L’Azerbaïdjan est limité au nord par la Russie, au nord-ouest par la Géorgie, à l’ouest par l’Arménie, au sud par l’Iran et à l’est par la mer Caspienne. Il englobe à l’ouest la région autonome du Haut-Karabagh (4 400 km2) et au sud-ouest la République autonome du Nakhitchevan (5 500 km²). Située entre l’Arménie et l’Iran, celle-ci est séparée du reste de l’Azerbaïdjan par une étroite portion de territoire arménien. Depuis 1990, un conflit armé oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie. Il a pour enjeu le rattachement de l’enclave arménienne du Haut-Karabagh à la république d’Arménie.

L’Azerbaïdjan est une ancienne république de l’URSS. Devenu un État indépendant en 1991, il a adhéré à la Communauté des États indépendants (CEI).

2 MILIEU NATUREL

L’Azerbaïdjan s’étend sur une superficie de 86 600 km². Situé à l’extrémité orientale du Caucase, le pays est montagneux dans ses parties septentrionale et occidentale. Au nord, le versant méridional du Grand Caucase, culminant à 4 466 m, constitue la frontière septentrionale du pays. Au sud-ouest, les montagnes du Petit Caucase, culminant à 3 500 m, dessinent la frontière sud-orientale.

La majeure partie de l’Azerbaïdjan correspond aux bassins moyen et inférieur de la Koura. Formant une large plaine, le delta de la Koura se confond avec celui de l’Araxe. Un important système de canaux et de retenues d’eau a été mis en place pour l’irrigation (canal de Samur-Apsheronskiy, barrage de Mingacevir). L’Azerbaïdjan dispose d’une large ouverture à l’est sur la mer Caspienne.

Le pays, qui connaît un climat continental sec, constitue la partie la plus aride de la Transcaucasie, à l’exception toutefois de la région du Lenkoran, au sud, qui bénéficie d’un climat tropical chaud et humide.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

L’Azerbaïdjan est le pays le plus peuplé de Transcaucasie. En 2008, la population était estimée à 8,2 millions d'habitants, soit 95 habitants au km². Entre 1990 et 1995, elle a connu une croissance annuelle de 1,2 p. 100, pour atteindre 0,93 p. 100 en 2003. En 2008, le taux de natalité était de 17,5 p. 1 000 et le taux de mortalité de 8,3 p. 1 000.

La population azerbaïdjanaise est jeune. Les moins de 15 ans représentent 27,65 p. 100 de la population totale et les personnes âgées de 65 ans et plus, seulement 6,8 p. 100. L’espérance de vie est de 66 ans.

Longtemps république multinationale, l’Azerbaïdjan comptait, à la fin des années 1950, 67 p. 100 d’Azéris, 12 p. 100 d’Arméniens, 13,5 p. 100 de Russes. Le pays connaît depuis quelques années une certaine homogénéisation ethnique. Les Azéris, peuple d’origine turque, constituent aujourd’hui plus de 82 p. 100 de la population. Leur proportion s’est accrue depuis le début du conflit armé qui a contraint un certain nombre d’Azéris à fuir l’Arménie. Inversement, les Russes et les Arméniens ont massivement quitté l’Azerbaïdjan. Désormais, la communauté arménienne se concentre exclusivement dans l’enclave du Haut-Karabagh où elle représente 80 p. 100 de la population. Sur sa frontière septentrionale, le pays compte d’importantes communautés originaires du Daguestan (Lezguiens, Avars). Certaines d’entre elles revendiquent leur rattachement à la République russe du Daguestan. Sur la frontière méridionale vit la petite communauté des Talychs.

3.2 Villes principales

Le taux d’urbanisation est faible (49,9 p. 100 en 2005). La capitale, Bakou, est la plus grande ville du pays avec une population qui s’élève à 1 816 000 habitants en 2003. Port ouvert sur la mer Caspienne, situé à proximité des gisements de pétrole, elle réalise 80 p. 100 de la production industrielle nationale. C’est aujourd’hui la seule ville cosmopolite de la République. Les autres grandes villes du pays, Gandja (303 100 habitants), ancienne Kirovabad, et Sumqayit (290 700 habitants) souffrent de l’excessif développement de la capitale, qui regroupe près du quart de la population totale.

3.3 Langues et religions

La langue officielle du pays est l’azéri, langue d’origine turque de la famille ouralo-altaïque. Le russe, couramment parlé, a subi un certain déclin. Les principales religions sont l’islam chiite et, dans une moindre mesure, l’islam sunnite. Le christianisme orthodoxe est pratiqué par une partie des minorités géorgienne, arménienne et slave.

4 INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE
4.1 Pouvoirs exécutif et législatif

L’Azerbaïdjan a proclamé son indépendance le 30 août 1991. C’est une république dotée d’un régime présidentiel autoritaire dont la Constitution a été adoptée par référendum en 1995. Le président de la République est le chef de l’État. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Il détient un pouvoir exécutif fort, nomme le Premier ministre et forme le gouvernement.

Le pouvoir législatif est détenu par un Parlement monocaméral (Milli Mejlis), composé de 125 députés.

4.2 Partis politiques

Les principaux partis politiques sont le Parti du Nouvel Azerbaïdjan (parti présidentiel), le Front populaire d’Azerbaïdjan (réformiste), le Parti de l’indépendance nationale (nationaliste) et le Parti communiste.

4.3 Défense nationale

En 2001, l’Azerbaïdjan possédait une armée de 72 100 hommes (62 000 dans l’armée de terre, 7 900 dans l’armée de l’air et 2 200 dans la marine), le budget militaire représentant 6,6 p. 100 du produit intérieur brut (PNB). Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, l’Azerbaïdjan a autorisé les avions américains à survoler son territoire dans le cadre de la riposte en Afghanistan.

5 ÉCONOMIE

Le produit intérieur brut (PIB) de l’Azerbaïdjan s’élevait en 2006 à 20 milliards de dollars. Entre 1985 et 1994, celui-ci a connu un taux de croissance annuelle négatif, de l’ordre de - 10,1 p. 100 par an. La récession s’est encore fortement accentuée les années suivantes (- 22 p. 100 en 1994, - 13,2 p. 100 en 1995), tandis que le taux d’inflation était de 411,7 p. 100 en 1995 (après avoir atteint 1 664 p. 100 en 1994). Le chômage, toutefois, est resté faible (1 p. 100 de la population active en 1995). La croissance est redevenue positive à partir de 1997, et atteint 10 p. 100 par an à partir de 2000, grâce aux investissements pétroliers. En juillet 2001, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de 112,5 millions d’euros sur trois ans à l’Azerbaïdjan.

Les structures économiques de l’Azerbaïdjan restent encore fortement centralisées. Si depuis 1996 la privatisation des terres agricoles et des petites entreprises s’est accélérée, les grandes et moyennes entreprises sont encore largement nationalisées, à l’image de la compagnie pétrolière nationale, la SOCAR (State Oil Company of Azerbaijan). Le pays se classait en 2003 au 124e rang mondial pour son PIB par habitant. Malgré ses immenses richesses pétrolières, c’est aujourd’hui un pays très pauvre, où sévit la corruption.

5.1 Agriculture, forêts, pêche

En 2003, le secteur primaire fournissait 14,3 p. 100 du PIB et employait 40 p. 100 de la population active. Environ 20 p. 100 du territoire est cultivé. L’agriculture traverse une crise profonde, aggravée par un important exode rural et par la difficulté à trouver des débouchés. Sa croissance est toutefois redevenue positive en 1997 après plusieurs années de déficit.

Les principales ressources agricoles sont le blé (1 460 303 tonnes en 2006), le coton, le tabac, le raisin, les fruits, les légumes, le thé, l’élevage bovin (2,1 millions de têtes en 2006) et l’élevage ovin transhumant (7,3 millions de têtes). La plaine steppique de la Koura est utilisée comme pâturage d’hiver et les alpages du Grand Caucase et du Petit Caucase comme pâturages d’été. Les rendements sont faibles. L’irrigation a favorisé le développement de la culture du coton dans la plaine de la Koura, ainsi que l’extension de la vigne et des vergers sur les piémonts environnants. La plaine subtropicale du Lenkoran, au sud-ouest, est favorable aux cultures du thé et des agrumes.

5.2 Mines et industrie

L’Azerbaïdjan est l’État le plus industrialisé de la Transcaucasie, mais son niveau de vie reste inférieur à celui des autres républiques de Transcaucasie. Le secteur industriel et minier constitue le moteur de l’économie. Il fournissait 54,5 p. 100 du PIB en 2003 et employait 11 p. 100 de la population active. Le développement économique du pays repose depuis 1994 presque exclusivement sur le pétrole, qui fournit la moitié des recettes budgétaires.

Le pays possède en effet de très importants gisements de pétrole et de gaz naturel, situés dans la mer Caspienne (gisements offshore), dont les réserves dépasseraient celles de la mer du Nord. Un consortium pétrolier international, comprenant 7 compagnies pétrolières occidentales, a été chargé de leur mise en exploitation en 1994. La production de pétrole a atteint, en 2004, 117 millions de barils et celle de gaz naturel, 5,13 milliards de m3. Depuis 1997, les revenus du pétrole tirent la croissance du pays vers le haut, mais la population n’en ressent pas les effets et continue pour près des deux tiers à vivre au-dessous du seuil du minimum vital.

Les autres ressources minérales sont le fer, le cuivre et le zinc.

Après avoir subi une grave crise jusqu’au milieu des années 1990 avec, en 1995, un taux de croissance fortement négatif (- 21,4 p. 100), l’industrie connaît depuis 1997 une croissance régulière due aux investissements étrangers dans le secteur pétrolier. Les industries pétrolières (pétrochimie) et les industries lourdes (sidérurgie, métallurgie du fer, du cuivre et de l’aluminium) sont prédominantes. Les autres secteurs industriels sont le textile, les constructions mécaniques, électriques et électroniques (réfrigération, radioélectronique). Les usines sont vétustes et la pollution industrielle atteint des niveaux très élevés, en particulier à Sumqayit où se trouve un vaste complexe pétrochimique.

5.3 Secteur tertiaire et commerce extérieur

En 2000, les services fournissaient 31,1 p. 100 du PIB et employaient 49 p. 100 de la population active. L’unité monétaire nationale, introduite en 1992, est le manat, subdivisé en 100 kepiks. En 2004, le montant total des importations s’élevait à 3 515,9 millions de dollars et celui des exportations à 3,6 milliard de dollars. Les principaux partenaires commerciaux de l’Azerbaïdjan sont la Russie et les républiques, aujourd’hui indépendantes, de l’ex-URSS ainsi que l’Union européenne et l’Iran. En décembre 1998, réunis à Istanbul au sommet de l’OSCE, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Géorgie et la Turquie ont signé un accord pour la construction d’un oléoduc stratégique reliant Bakou (Azerbaïdjan) à Ceyhan (Turquie). Inauguré à Bakou en mai 2005, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) devrait permettre de réduire la dépendance de l’Azerbaïdjan à l’égard de la Russie et de renforcer ses liens avec la Turquie.

6 HISTOIRE
6.1 L’Azerbaïdjan des origines

L’Azerbaïdjan historique est une région d’Asie occidentale englobant la république d’Azerbaïdjan et les provinces du nord-ouest de l’Iran. Après avoir fait partie du royaume d’Urartu, il est intégré au viiie siècle av. J.-C. à l’empire des Mèdes, puis à l’Empire perse des Achéménides. Patrie de Zoroastre (vie siècle av. J.-C.), la région devient un haut lieu de la religion mazdéenne (voir zoroastrisme). Elle est conquise par les Arabes et la population convertie à l’islam vers la fin du viie siècle apr. J.-C.

Au xie siècle, le pays est envahi par les Turcs oghouz (voir Empire ottoman). Dominée par la dynastie des Seldjoukides, la population devient turcophone. Conquis par les Mongols au xiiie siècle, l’Azerbaïdjan connaît à partir du xve siècle une longue période d’instabilité. Disputée pendant deux cents ans entre les Perses et les Turcs, la région connaît une nouvelle prospérité sous la dynastie des Safavides (xviie siècle). La fin de la domination safavide provoque un émiettement du territoire en principautés, khanats et sultanats.

6.2 Les dominations russe et soviétique

La conquête russe commence au début du xixe siècle. À la suite de plusieurs guerres, l’Iran cède à la Russie, par les traités de Gulistan (1813) et de Tourkmantchaï (1828), ses provinces situées au nord de l’Araxe. En 1918, l’Azerbaïdjan se proclame république indépendante, mais le pays est occupé par l’Armée rouge et est rattaché à l’Union soviétique en 1920, pour devenir, en 1936, une république socialiste soviétique fédérée de l’URSS. Dès lors, son histoire se confond avec celle de l’URSS.

Au mois de février 1988, la région autonome du Haut-Karabagh, enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais, profite du climat de réformes instauré par Mikhaïl Gorbatchev pour réclamer son rattachement à l’Arménie. D’importantes manifestations se déroulent à Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh, et en Arménie. C’est l’un des détonateurs de la « flambée nationale « en URSS. En réaction, la ville de Sumqayit, important centre industriel proche de Bakou, est le lieu d’un véritable pogrom. Plusieurs dizaines d’Arméniens sont assassinés et des centaines d’autres sont blessés. En janvier 1990, quelques milliers d’Azéris réfugiés d’Arménie font subir un nouveau pogrom à l’importante communauté arménienne de Bakou (environ 100 000 personnes). Une semaine après, l’armée soviétique donne l’assaut à la ville de Bakou, perpétrant un véritable massacre dans la population civile. Au printemps 1991, les troupes soviétiques entreprennent de vider les villages arméniens situés sur le territoire de l’Azerbaïdjan.

6.3 L’Azerbaïdjan indépendant
6.3.1 La question du Haut-Karabagh

L’effondrement du bloc communiste conduit l’Azerbaïdjan à proclamer son indépendance le 30 août 1991, et à rejoindre la Communauté des États indépendants (CEI). Le pays adhère à l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1992. Les premières années de l’indépendance se caractérisent par un grand désarroi politique. À la suite d’un référendum tenu en décembre 1991, le Haut-Karabagh proclame son indépendance en janvier 1992. La crise qui s’ensuit conduit à la démission en mars 1992 du président Ayaz Moutalibov, un ancien communiste. En juin 1992, Aboulfazl Eltchibey, chef du Front populaire azéri (FPA), est élu président au suffrage universel avec 55 p. 100 des voix. Il lance une vaste offensive en direction du Haut-Karabagh, conquis par les Arméniens au mois de mai.

6.3.2 Le régime autoritaire de Gueïdar Aliev

Aboulfazl Eltchibey est destitué en juin 1993 et remplacé provisoirement par l’ancien dirigeant soviétique Gueïdar Aliev, chef du Parti communiste. La destitution d’Eltchibey est acceptée par référendum en octobre 1993 et Aliev est élu président avec 98,8 p. 100 des suffrages lors d’un scrutin incontesté.

Le conflit avec l’Arménie est marqué en 1993 par une vaste offensive arménienne. Celle-ci aboutit à l’occupation par les troupes arméniennes de la partie occidentale de l’Azerbaïdjan séparant l’Arménie du Haut-Karabagh. 15 p. 100 du territoire de l’Azerbaïdjan est occupé par les forces arméniennes tandis qu’un million de réfugiés fuient vers l’intérieur du pays. Cette défaite engendre d’importants troubles politiques. Un cessez-le-feu entre en vigueur au printemps 1994, tandis que le président Aliev semble décidé à mener à leur terme les négociations engagées avec le gouvernement arménien. Après l’échec d’une tentative de putsch en octobre 1994, l’état d’urgence est instauré. En mars 1995, une nouvelle tentative de coup d’État avorte. L’état d’urgence est prolongé et tous les partis d’opposition sont interdits. En novembre 1995 ont lieu de nouvelles élections législatives et un référendum constitutionnel. Entachés de nombreuses irrégularités selon l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), ces scrutins donnent une écrasante victoire au président Gueïdar Aliev. Les négociations sur la « république autoproclamée du Haut-Karabagh « commencent en novembre 1995, mais butent sur le problème du « couloir « de Latchine qui sépare le Haut-Karabagh de l’Arménie.

Cependant, même si les négociations sur ce problème demeurent dans l’impasse après le rejet, en 1997, du plan de paix de l’OSCE par les dirigeants du Haut-Karabagh, l’Azerbaïdjan voit sa position internationale se renforcer considérablement, en raison de ses très importantes réserves pétrolières, situées dans ses eaux territoriales de la mer Caspienne. Cette situation, qui lui vaut le surnom de « nouveau Koweït «, lui permet de resserrer ses liens avec la Turquie et de se rapprocher des États-Unis, avec lesquels sont signés d’importants contrats (près de 60 milliards de francs) en août 1997. Après avoir signé un pacte d’amitié et de coopération économique et pétrolière avec l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, la Russie accepte, en avril 1998, de partager les réserves pétrolières de la mer Caspienne avec l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan.

En octobre 1998, Gueïdar Aliev est réélu avec 76,11 p. 100 des suffrages, lors d’un scrutin boycotté par les partis d’opposition. En juin 1999, des affrontements reprennent entre forces azéries et Arméniens du Haut-Karabagh.

Les élections législatives de novembre 2000, entachées de nombreuses irrégularités, sont remportées par le parti présidentiel, le Nouvel Azerbaïdjan, avec environ 70 p. 100 des suffrages. En janvier 2001, l’Azerbaïdjan, ainsi que l’Arménie, font leur entrée au sein du Conseil de l’Europe. Au même moment, la visite de Vladimir Poutine, le président russe, marque une évolution des relations entre les deux pays après plusieurs années de tensions, qui se traduit par la mise en place d’un partenariat actif, notamment commercial. Au lendemain des attentats perpétrés aux États-Unis le 11 septembre 2001, l’Azerbaïdjan accepte le survol de son territoire par les avions américains intervenant en Afghanistan, ce qui lui vaut d’obtenir le statut commercial de « nation la plus favorisée «.

6.3.3 Une dynastie familiale

Au mois d’août 2002, les réformes constitutionnelles élaborées par le président Aliev dans le but de renforcer le rôle du Premier ministre sont approuvées par 97 p. 100 des électeurs par référendum. L’opposition dénonce les fraudes et craint que cette réforme constitutionnelle ait pour but de mettre en place une dynastie familiale dans l’hypothèse où le président en exercice, âgé et en mauvaise santé, nommerait son fils au poste de Premier ministre. Ilham Aliev ayant déjà succédé à son père à la tête du parti présidentiel, le Nouvel Azerbaïdjan, pourrait ainsi assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir.

Ilham Aliev, âgé de 41 ans, est en effet nommé au poste de Premier ministre en août 2003. Au mois d’octobre suivant, deux mois avant la mort de son père à l’âge de 80 ans, il est élu à la présidence de la République avec 76,8 p. 100 des suffrages. Des fraudes sont dénoncées par les observateurs de l’OSCE tandis que les heurts qui opposent des militants de l’opposition à la police font deux morts, au lendemain du scrutin. En outre, dans les jours qui suivent, plusieurs centaines de personnes sont arrêtées par le pouvoir, dont de nombreux responsables politiques et des journalistes. Dans un contexte tendu, cette succession familiale, inédite dans une ancienne République soviétique, ouvre une période d’incertitudes alors que la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. En novembre 2005, le parti pro-présidentiel, Yeni Azerbaïdjan (YAP), revendique la victoire aux élections législatives (58 sièges). L’opposition (17 sièges) unie au sein du bloc Azadlig (Liberté) dénonce un scrutin entaché de fraudes et réunit plusieurs manifestations de 10 000 personnes dans les rues de la capitale, réprimées par les forces de l’ordre.

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