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Bac blanc poésie de première

Publié le 26/12/2012

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LOMBARDINI Paola 1ère ES Bac blanc : Corpus : Ces quatre extraits de poèmes font partie du registre romantique et tragique, tous destinés à une femme, certains symbolisant un amour déchu, perdu, impossible ou encore désiré. Ces quatre poèmes proviennent, chacun d'entre eux, du recueil d'un poète. Le message qu'apporte ces textes est celui d'un être voulant trouver ou retrouver sa moitié, faisant ainsi une déclaration de leur sentiments. Dans le texte 1, Madrigal de Pierre Ronsard, tiré du recueil Sonnets pour Hélène, écrit en 1578. Ce poème a pour forme poétique fixe le sonnet, forme reine chez les poètes de la Pléiade tel que Ronsard. Ce poème est composé de trois quatrains en alexandrins, le premier et le deuxième : abba, le troisième : ccde, et d'un tercet à la fin : cde. Chaque début de vers commence par « Si c'est aimer «, permet donc une évocation de l'amour ainsi que sa définition par le poète qui s'ensuit. Premièrement il s'intéresse aux symptômes de souffrance et de tristesse liés à l'amour. Présence du champ lexical de la souffrance et de la maladie : souffrir (vers 7), langueur (vers 10), fièvre (vers 12), furieux (vers 14). Les contradictions de son état amoureux sont marquées par des antithèses qui montrent ainsi le déséquilibre psychologique qui peut mener à la folie : « Bonheur qui me fuit « (vers 5), « front joyeux et langueur extrême « (vers 10), « chaud, froid « (vers 12). Anaphores « si c'est aimer « au début des trois premiers quatrains avec une petite modification au tercet pour conclure (rajout de « cela «), montrent ainsi l'aspect répétitif des atteintes de ce mal d'amour. Le poète utilise des procédés d'amplification révélant l'intensité des sensations et des sentiments, les adjectifs hyperboliques comme « furieux « accentué par ma diérèse, « fatal «, « extrême « ou encore par l'accumulation d'infinitifs comme « rester, songer, penser « (vers 2). La dame aimée à l'air inaccessible ce qui déclenche en lui de la souffrance et du désespoir. Dans le poème cette femme est peu évoquée, et donc idéalisée par le poète ce qui la rend encore plus lointaine. Le vocabulaire chevaleresque tel que « servir et adorer « (vers 4) se combine avec le vocabulaire lié au culte religieux. Il s'adresse respectueusement à elle avec l'apostrophe « Madame « au vers 1. Il fait une éloge d'Hélène au vers 4, par une métonymie « servir la beauté «, il n'ose pas faire une description approfondie de son physique, il tient à rester simple et efficace. Au quatrième quatrain il fait une déclaration directe à cette femme « je vous aime « encadrée par le silence (« me taire « et « muette «). Les marqueurs de communication s'apparentent au cri : « pleurer, crier merci «, qui prouve ainsi que tout ne peut pas s'exprimer par le biais de l'intellect mais par les émotions liées au corps et au coeur. Dans le texte 2, À Georges Sand d'Alfred de Musset extrait de son recueil Poésies posthumes parue en 1866. Ce poème est composé de quatre quatrains (abba baab ccd eed), ce n'est autre qu'une correspondance entre le poète et George Sand, la femme qu'il aime et qui est aussi auteur. Cette poésie est consacrée à la fin d'un amour, Musset fait ressortir la force de cet amour. Le caractère inexorable de la fin de cet amour. Présence de l'anaphore « faudra bien t'y faire « (vers 1) montrant qu'il n'y a plus d'espoir. L'antithèse à la rime entre « perdue « et « venue « (vers ç et 10) rend plus tragique l'attente vaine du poète. En qualifiant son coeur « d'insensé «, il montre ainsi que cet amour est proche de la folie. Cet amour ne demande qu'à renaître puisque son coeur est « tout près à se rouvrir « (vers 2). Il durera, malgré le départ de la femme aimée. Grâce à cette rupture, l'auteur s'interrogera sur lui-même et remettra en question, sa conception de l'amour. Le parallélisme fait entre « si mal aimer « et « si bien souffrir « (vers 3) signifie que Musset souffre profondément car il n'a pas su aimer comme il le fallait. Il qualifie son coeur de « pauvre enfant gâté « (vers 7), par conséquent il en conclue qu'il n'a jamais vraiment connue l'expérience de l'abandon amoureux, ce qui que cette rupture il n'y croyait et ne pouvait pas l'éviter. Il rejette toute cette culpabilité sur lui-même en donnant à « toi « tous son sens dans le ver « car c'est toi qu'elle fuit «. (vers 12). Il ne fait que des reproches à lui-même, montrant ainsi que tout ce qui arrive est de sa faute, qu'il n'a jamais connu une déception pareille. Musset s'entame un dialogue amoureux avec son coeur, s'adressant directement à lui, en lui parlant de George Sand, « elle « (vers 12). Donc on a le sentiment de cette fin amoureuse qui le désespère et l'anéanti, il voudrait la reconquérir à tout prix mais il n'y croit plus. En conclusion ces textes qui font partie de la période romantique, ont chacun leur particularité même s'ils traitent tous du même sujet, qui est l'amour et la fascination que porte ces poètes à ces femmes. Ils peuvent être différents au point de vue de leur genre car on peut trouver une ballade, un madrigal, un sonnet, unblasont faisant ainsi tous passés un message à ces femmes, autrement dit chacun de ces poèmes est une déclaration d'amour qui leur est destinée. Par conséquent, les poètes ont écrit ses poésies autobiographiques, afin de transmettre ce message d'amour universel, les conséquences de cet amour impossible qui les détruit faute d'être consumé comme il le voudrait ou parce qu'il a fini avant d'avoir réellement commencé. Donc toutes les émotions liés à l'amour sont ici évoquées comme le désespoir la souffrance, le déni, la passion, de ce fait ce message qui n'est au début qu'un poème, sert probablement d'exutoire à ses poètes. Dans le texte 3, O triste, triste était mon âme tiré du recueil Romances sans paroles, écrit par Verlaine en 1874. Le poème est rythmé, il débute comme un refrain avec de multiples répétitions regroupées par deux, tel un refrain « triste, triste « (vers) et « mon coeur, mon coeur « (vers). Présence de rimes plates, (aa bb aa bb cc dd ee bb). Syntaxiquement nous avons une phrase de 2 vers, une phrase de 4 vers, une phrase de 2 vers, une phrase de 4, une phrase de 4. Dans le vers un, tout démarre par l'interjection « O « suivi du mot « triste « répété deux fois. Dès le vers 2, il nous explique les raisons de son chagrin « à cause, à cause d'une femme «, nous exposant ainsi son désespoir et sa mélancolie. Présence du champ lexical du sentiment : coeur, consolé, sensible, il fait une plainte sur son abandon. On étudie ici le dialogue entre le coeur et l'âme. La fuite ne va pas résoudre ses problèmes « je ne me suis pas consolé « (vers 3 et 7). Nous avons une synecdoque, Verlaine est représenté par son coeur : « bien que mon coeur s'en soit allé « (vers 4 et 8). Il est dépassé par les événements et n'arrive pas à contrôler ses sentiments, de ce fait il n'arrive pas à faire face à la réalité. Selon lui la grande coupable est bien la femme qui le tourmente tant, personne qui lui apporte que du malheur au final mais se sent incompréhensiblement attiré par elle. Le poète utilise des vers octosyllabiques, et emploie un rythme à deux temps comme au Moyen Age. Il remet en question la difficile réalité de son choix impossible qui le fera s'exiler, par le mot « possible « répété deux fois (vers 10,11). Présence d'une antithèse au vers 12 : « fier « et « exil «. Il parle de la fierté qu'il a eu a partir mais au final ce sentiment là fut atténué par de la tristesse qui lui fait prendre conscience que c'est une perte impossible à accepter. Dès à présent c'est l'âme qui parle au coeur alors qu'avant c'était le contraire. On rentre ainsi dans le rationnel « sais-je « (vers 13) et la raison par le piège au vers 14. Ses doutes et ses questions à son coeur ou à son âme, la peine sera quand même très lourde et le piège se refermera doucement sur lui. Dans le texte 4, Non, l'amour n'est pas mort, passage extrait du recueil Corps et Biens écrit par Desnos et paru en 1830. Ce poème lyrique apporte une conception très nuancée de l'amour. Il est de forme libre, sa versification n'est point codifiée du fait que Desnos fait partie de ces poètes surréalistes. Desnos a organisé son poème sous forme de versets de longueurs inégales. Au niveau du nombre de syllabes, il utilise des alexandrins parfois mais aussi des octosyllabes, le rythme n'est donc jamais le même. C'est un texte argumentatif sur l'amour, autrement dit une déclaration d'amour qui prouve que l'amour n'est pas mort comme l'indique son titre. Il utilise à plusieurs reprises des figures d'opposition « sa tendresse et sa cruauté « (vers 4) et « A l'aube avant de te coucher « (vers 16). Pour exprimer ses sentiments, il emploie des images frappantes et d'une grande beauté picturale, « le rayon final du soleil se réverbère sur la face ondulée des vagues «. Les états de coeur du poète amoureux sont évoqués. On a l'image de la sérénité représentée par un coucher de soleil opposé à l'orage. Par moment, son amour lui procure de l'apaisement mais par d'autres moments il s'emballe. Cet amour a un caractère obsessionnel, la souffrance règne en maitre. On est dans un discours amoureux, il nous donne l'impression qu'il communique avec elle quand il emploie les pronoms « je « et « tu «. Il y a changement du temps verbal employé, on passe du présent de l'indicatif au futur. Il fait une métaphore comparant sa bien aimée à un astre solaire par le biais du « regard et de ses rayons « ce qui prouve à quel point il l'idolâtre. On peut remarquer une répétition de « Moi qui suis Robert Desnos « au vers 31 et 33, montre bien que cette poésie lui appartient, qu'elle est autobiographique il ne veut pas qu'on l'assimile à d'autres poésies d'autres poètes comme Ronsard et Baudelaire, il veut se différencier d'eux. Ce texte ne peut être coupé de son contexte, il est le résultat de l'amour de Desnos pour cette femme. Donc Desnos place son amour dans ce texte et espère qu'ainsi il vivra éternellement. L'écriture de cette poésie lui apporte donc de la consolation à cet amour non partagé. Sujet d'invention : Cher lecteur, J'ai reçu votre courrier hier constatant que vous n'aviez guère apprécié le dernier poème que je viens de faire paraître dans mon recueil. J'ai bien étudié votre opinion sur mon poème et j'en ai déduis, même si vous ne l'avez pas dit clairement, que ma poésie était trop personnelle et de ce fait non conventionnelle. Je tiens à m'excuser si quelques vers d'une nature directe et présentant certains faits réels ont pu vous offusquer. Au bas de votre lettre, j'ai remarqué que vous m'aviez posé une question, sur la raison du titre de mon poème. Je l'ai intitulé ma chère goutte perdue dans l'océan car, comme vous avez pu le constater, mon texte est centré sur la perte d'un être cher, d'une personne qui faisait partie de moi, le fruit de mes entrailles : ma fille. Vous êtes le seul à avoir critiqué ce poème sur le fond et non sur la forme comme l'ont fait les journaux lors de sa parution remarquée. Sachez que je préfère nettement qu'une personne s'intéresse au fond car cela était mon but que quelqu'un soit interpelé par ceci. La forme de mon poème a beaucoup versé d'encre, car ma versification n'était point codifiée alors que je ne suis pas spécialement un adepte du mouvement surréaliste, mais ce poème je l'ai écris avec mon coeur et non avec ma tête alors ceci était secondaire. Aucun journal n'a écrit plus de deux lignes sur l'histoire de cette poésie qui n'était pas comme toutes les autres que j'avais pu écrire auparavant et qui avaient suscité la reconnaissance de mes confrères poètes et des éditoriaux. Vous êtes le premier à m'avoir critiqué du fait d'avoir ressenti une gêne par rapport à ce nouveau genre de poème, qui est autobiographique et à vrai dire j'en suis soulagé. Cependant je vous dois une explication sur cette nouvelle conception que j'ai de la poésie. Vous avez remarqué que cette personne faisait partie intégrante de ma vie grâce à la description physique et morale très précise que j'ai faite de Lily dans la première strophe. J'ai parlé de goutte perdue dans l'océan car elle fut tuée par un homme errant près du lac près de notre demeure : il l'a noyée violemment alors qu'elle ne faisait que donner à manger au canard comme à son habitude. C'est moi qui l'ait retrouvée inerte dans l'eau. Cela m'a bouleversé et traumatisé, elle n'avait que 17 ans. Je me suis isolé du monde durant près d'un an, ma seule amie était mon ombre errante. Cependant le lendemain de son enterrement, je pris une feuille blanche, ma plume, mon encrier, m'installais sur ma chaise et j'écrivis tout ce que je ressentis sur cette perte. En l'espace de deux heures j'écrivis mon poème, je ne mis pas un mois ou deux comme je le faisais auparavant où chaque quatrain, rime, figure de style étaient minutieusement étudiés. L'écriture de ce poème ne suscitait pas une telle réflexion il venait tout droit du plus profond de mon coeur, de mes souvenirs d'elle, cette écriture était pure et originelle. Ce texte ne consistait pas à emporter les foules, ni à être récité par des écoliers, ce que je voulais c'était faire passer un message aux personnes qui avait connu un tel chagrin : la perte d'un enfant alors que ce n'était point son heure. Je voulais absolument leur apporter mon soutien, et leur parler de mon expérience personnelle afin qu'eux aussi trouvent un moyen de revenir à la surface pour ne pas se noyer dans leur chagrin. Ce qui m'a ému c 'est que vous avez bien fait apparaître une phrase, qui expliquait que ce genre d'évènement ou de période de désespoir liés à la mort violente d'un être qu'on considérait comme le centre de notre univers doit rester en nous, même si c'est plus facile de partager cette peine, donc j'ai compris que vous aviez connu ce genre de situation et que vous êtes apte à discuter de cela et partager avec moi votre avis sincère et vécu. Mais sachez qu'on ne vit pas tous le deuil de la même façon, certains sont plutôt introvertis comme vous et préfèrent garder cette peine en soi en espérant que le temps apaise cette colère et tristesse dévorante, d'autres comme moi préfèrent le partager car c'est comme une sorte d'exutoire. Certains accordent le pardon ou trouvent un certain apaisement en la foi, moi c'est en l'écriture que j'ai foi, c'est cela qui a rythmé toute ma vie et qui a continué de le faire lorsque j'étais au bord de l'agonie. Donc selon moi la poésie n'est pas censée évoquée que des paysages ou d'animaux rythmant une vision idyllique. Non la poésie est un moyen d'expression, un moyen censé apporter de la sensibilité aidée par notre expérience personnelle qui ne peut être que le meilleur exemple. Ce qui ne peut être dit par la parole est écrit par notre plume appuyée par notre coeur. Donc ce mouvement biographique n'est point censé attiré de la médiatisation mais seulement du soutien. J'espère ainsi que vous comprendrez la morale de mon poème se trouvant à la fin de cette poésie afin que vous changiez d'avis sur la question et que vous voyiez d'un autre oeil ce genre de poésie qui selon moi n'est qu'un commencement. Mes salutations les plus sincères, Pierre du Bellay, le 10 mai 1895.

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