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Le ballon à gaz de Jacques Charles

Publié le 30/08/2013

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Ces techniques suscitent des discussions passionnées entre partisans de l'un ou de l'autre engin volant. Attendant impa­tiemment le décollage du bal­lon de Charles, les Parisiens ont souscrit par centaines à l'opération en versant un écu chacun pour assister à l'événe­ment à une place privilégiée. « Dans tous nos cercles, dans tous nos soupers, aux toilettes de nos jolies femmes comme dans nos lycées académiques, constate le baron philosophe Melchior de Grimm, il n'est plus question que d'expérien­ces, d'air atmosphérique, de gaz inflammable, de chars volants, de voyages aériens. « 

« UN BALLON A GAZ TRÈS ACTUEL La machine conçue par Jacques Charles et les frères Robert est dotée des principaux équipements des ballons sportifs à gaz actuels -qui n'en diffèrent guère que par l'utilisation de l'hélium, ininflammable, et par la robustesse de leurs enveloppes.

Le manchon du ballon de Charles reste ouvert afin que l'hydrogène puisse s'échapper au fur et à mesure que s'effectue l'ascension : ainsi, la pression est réduite de façon à empêcher une enveloppe trop tendue d'éclater .

Le pôle supérieur de l'engin est pourvu d'une soupape qui, actionnée par l'intermédiaire d'une corde passant par l'intérieur de l'enveloppe et ressortant par le manchon, permet de descendre ou de ralentir la montée.

Pour prendre de l'altitude, il suffit de jeter par-dessus bord les sacs de sable destinés à lester le ballon et à assurer sa stabilité.

La nacelle est accrochée à un filet qui entoure la partie supérieure de la sphère et assure une répartition uniforme de la charge.

mètres de diamètre rayée de rouge et de blanc, est prêt et amené déjà gonflé au jardin du palais des Tuileries .

Le I °' décembre 1783 , «tout Paris était dehors .

Jamais on n' avait vu si magnifique assistance pour une expérience philoso ­ phique », raconte Benjamin Franklin , alors représentant des jeunes États-Unis d'Amé­ rique en France .

Étienne de Montgolfier est là.

Charles lui tend solennellement un petit ballon d'essai, destiné à con­ trôler la direction du vent , et lui affirme : « C'est à vous, Monsieur , qu'il appartient de nous ouvrir la route des airs .

» Côte à côte, les deux rivaux amicaux regardent le globe vert indiquer la direction du nord -est.

Puis Charles et Noël Robert montent dans la nacelle , où l'on a pris la précaution de pla­ cer des couvertures , des fourrures ...

et du cham­ pagne .

Ils larguent dix­ neuf livres de lest et, au coup de canon qui donne le signal du départ, la machine prend l 'air silen ­ cieusement.

Un premier vol « en solitaire » L'assistance reste muette de stupéfaction, comme pétrifiée.

Lorsque le ballon atteint une soixantaine de mètres de hau­ teur , raconte Franklin , « les courageux aventuriers brandi­ rent et agitèrent des deux cô­ tés de la nacelle un petit fa­ nion blanc pour saluer les spectateurs », qui se ressaisis­ sent enfin pour les applaudir à tout rompre .

Depuis son per­ choir , Charles s'e xtasie : « Ja­ mais rien n'égalera ce moment d'hilarité qui s'empara de mon existence lorsque je sentis que je fuyais la terre ; ce n'était pas du plai sir, c'était du bonheur.

» Une heure après le départ , le canon qui résonne au loin indique aux aéronautes qu'on ne peut plus les apercevoir de la capitale .

Le ballon vole enco­ re pendant une heure sans incident , puis atterrit dans un champ à quarante-cinq kilo­ mètres environ des Tuileries .

Souhaitant poursuivre le voya­ ge, Charles laisse son coéqui ­ pier sur place, repart dans les airs et effectue le premier vol « en solitaire ».

Ainsi allégé, l'engin fait des prouesses , en vitesse et en altitude , grimpant jusqu 'à trois mille mètres .

« Je passai en dix minutes de la température du printemps à celle de l'hiver », raconte Charles en voyant le soleil , qui au sol semble déjà couché, se lever de nouveau pour luï : «J'étais le seul corps éclairé dans l'horizon et je voyais tout le reste de la nature plongé dans l'ombre .» Quel ­ ques instants plus tard, il assiste à son second coucher de soleil de la journée ! Mais il doit redescendre assez vite : il souffre d'une douleur à l ' oreille due au changement de pres­ sion atmosphérique .

Mais que de sensations neuves lui a va ­ lues cette expérience inédite ! 0 OO. »

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