La Barre, affaire

La Barre, affaire, procès d’un gentilhomme français dont la procédure a mis au grand jour le fanatisme religieux du XVIII^e siècle.

En août 1765, les habitants d’Abbeville constatent qu’un crucifix du Pont-Neuf a été mutilé. Les soupçons se portent sur un gentilhomme âgé de dix-neuf ans, déjà remarqué pour ses propos impies. Jean-François Lefebvre, chevalier de La Barre (1747-1766), est arrêté. Il avoue sous la torture tandis que l’on retrouve chez lui des livres licencieux et le Dictionnaire philosophique de Voltaire. L’arrestation du philosophe, en tant qu’instigateur de la profanation, est immédiatement réclamée.

Voltaire prend peur, fuit au pays de Vaud et demande asile à Frédéric II le Grand, roi de Prusse. Le procès de La Barre, lequel est jugé devant le tribunal d’Abbeville, est conduit de façon irrégulière. Le chevalier est condamné à avoir un poing coupé, la langue arrachée puis à être brûlé vif (1766). La Barre interjette appel devant le parlement de Paris qui lui accorde d’être décapité avant d’être jeté au feu. De son exil, Voltaire s’élève contre les procédures illégales du parlement et la cruauté de la sentence ; sans succès, il demande la révision du procès du gentilhomme.

Le chevalier de La Barre est finalement réhabilité par la Convention en 1793.