La bataille de Patay : Jeanne d'Arc écrase les Anglais

« par la panique .

La voyant se disperser, les troupes com­ mandées par Fastolf la croient en déroute, « abandonnent la haie, croyant que tout est perdu » et se replient sans même combattre .

Profitant de ce regrettable malentendu et du désordre qui règne dans les rangs ennemis, les Français se battent comme de beaux diables .

Ils réussissent à s'em­ parer de John Talbot et taillent en pièce ses compagnons d'armes .

Côté anglais, l' armée de Fas­ tolf a été mise en fuite et le combat se solde par un lourd bilan : entre deux et trois mille morts et deux cents prison­ niers, dont Talbot , qui a dû re­ mettre son épée à Jeanne d'Arc.

Les Français, quant à eux, ne relèvent que trois morts ! « Ainsi obtinrent les Français la victoire au lieu de Patay où ils passèrent cette nuit remerciant Notre-Sei­ gneur de leur belle aventure », constate Jean de Wavrin .

Une victoire décisive La bataille de Patay est bien plus qu'un simple succès mili­ taire.

Les Anglais ont été écra­ sés, et la preuve est faite qu'ils ne sont pas invincibles .

Nul ne doute plus que Jeanne d'Arc est bien celle dont la venue a été annoncée, celle qui doit mettre fin aux mal­ heurs de la France .

La renom­ mée de la Pucelle se répand dans tout le royaume, bien au­ delà des frontières, et !'écri­ vain Christine de Pisan célè­ bre dans son Dittié de Jeann e les exploits de l'intrépide Lorrai­ ne .

On ne compte plus ceux qui, enfin, se rallient au dau­ phin , et l'écho de cette victoire inattendue parvient jusqu 'à Paris, toujours aux mains des Anglais .

Le duc de Bedford , qui assure la régence au nom du jeune roi Henry VI d'Angle ­ terre , demande d'urgence à Londres des troupes fraîches pour reconstituer son armée décimée .

Redoutant que la ca­ pitale .ne soit la prochaine étape de la reconquête du dauphin, il fait mettre la ville en état de défense , fortifier les remparts et renforcer le guet .

Les Parisiens s'effraient - ou se réjouissent -de la ru­ meur qui court : Jeanne vien ­ dra elle-même allumer les feux de la Saint-Jean en place de Grève! Pour remercier la Pucelle de son dernier exploit , le duc d'Orléans lui offre de somp­ tueux vêtements d'apparat aux couleurs de sa bonne ville .

Mais, pour Jeanne, le plu s beau des cadeaux , c' est que les places de la Beauce vont bientôt tomber aux mains des Français et que la route de Reims, où elle va pouvoir assister au sacre et au couronnement tant attendus du « gentil dauphin », est désormais ouverte .

EDITI O NS ATLAS L'INTERVENTION PROVIDENTIELLE D'UN CERF! Anglais et Français ont passé la nuit sur leurs positions respectives.

Le 18 juin au petit matin, le jour est à peine levé quand un cerf surgit des bois et se jette « parmi la bataille des Anglais » .

Au sein de la troupe, c'est la confusion la plus totale .

Si certains ont identifié le fier animal, d'autres sont persuadés qu'il s'agit là d'une ruse des Français et, parmi ces derniers, « il s'en éleva un haut cri, car ils ne savaient pas que leurs ennemis fussent si près d'eux », témoigne le chroniqueur lean de Wavrin.Le tapage provenant du camp anglais a vite fait de renseigner les Français sur les positions de l'ennemi.

Après avoir observé le remue-ménage, les éclaireurs s'empressent de rendre compte à Jeanne d'Arc et au duc d'Alençon, et de leur faire savoir qu 'il est « l'heure de besogner ».

Habilement mis à profit par les capitaines du « gentil dauphin », cet événement providentiel a peut-être déterminé l'issue de la bataille de Patay ! 5 ~. »