Devoir de Philosophie

Beaudelaire, A une heure du matin - Le Spleen de Paris

Publié le 19/10/2012

Extrait du document

Commentaire composé – A une heure du matin, Le Spleen de Paris, Baudelaire.                  Charles Baudelaire, poète de la seconde moitié du XIXème siècle, est l’auteur de deux grandes œuvres de la poésie française : Les Fleurs du Mal (1857) et Le Spleen de Paris (posthume). Il existe dans l’œuvre de Baudelaire des poèmes traitant d’un « examen de conscience « ainsi que d’autres portants sur le thème de la ville. Le Spleen de Paris contient un poème en prose regroupant ces deux thématiques du poète : « A une heure du matin «, écrit au cours d'une des périodes les plus sombres de son existence.  Ce poème montre la solitude de l’artiste, réfugié dans la nuit, face à la bêtise de la société et du monde. De plus, il est original de part sa forme de poème en prose qui donne une description d’une journée. Comment Baudelaire fait-il de son poème une réflexion sur la société, lui-même et l’artiste ? Dans ce poème, il faudra souligner l’examen baudelairien que nous livre le poème, puis aborder le thème de l’artiste et le monde et enfin, l’orientation religieuse que prend le poème.                A la première analyse du poème, on retient l’examen de conscience de Baudelaire ainsi que l’originalité qui lui apporte.              Cet examen propose, tout d’abord, un schéma traditionnel commençant par le recueillement du poète visible au début du poème par la possible anaphore « Enfin ! « qui souligne le soulagement. Le poète se retrouve seul afin d’accéder au « repos «. Puis, il fait le bilan en « [récapitulant] la journée « qui vient de s’écouler. S’en suit, une longue description de la journée ponctuée par des points virgules. Baudelaire propose ses résolutions car il veut se « racheter «. Enfin, on a une prière à Dieu pour que ce dernier l’aide dans ses résolutions évoquées précédemment. « A une heure du matin « respecte parfaitement le schéma de l’examen de conscience que Baudelaire fait de lui.             Par ailleurs, on peut noter que la forme elle-même des récapitulations amène au bilan du poète sur lui. On y trouve beaucoup une accumulation de verbes à l’infinitif tels que « avoir lu «, « avoir disputé «, « avoir salué «, « avoir distribué «, « être monté «, « avoir fait «, « m’être vanté «, « avoir refusé «. Ces verbes accentuent l’effet de listage  des éléments de la journée.              Cet examen de conscience amène Baudelaire à être mécontent de lui-même lorsqu’il dit « mécontent de moi «, il se trouve hypocrite, plein d’orgueil, et sans solidarité pour les hommes qui l’entourent comme la phrase « avoir refusé à un ami un service facile « le montre.                 Par ailleurs, il faut souligner l’originalité qu’offre le poète à ce bilan moral. En effet, ce bilan est teinté de détails très concrets sur les choses que Baudelaire a faites et qu’il regrette, ce qui apporte de la vivacité au compte rendu de sa journée. L’auteur décrit presque chaque faits et gestes, on y trouve même du discours direct : « c’est ici le parti des gens honnêtes «, « vous feriez peut-être bien […] et puis nous verrons. «.               En outre, l’originalité est marquée par l’implicite remord de Baudelaire qui est de ne pas avoir créé pendant cette journée de « beaux vers «. Baudelaire se dit plein de talent à travers ce poème, ce qui est original pour un bilan moral que l’on considère généralement négatif. Ici, le poète insère ses qualités telles que le génie poétique, la sureté du dessin lors du passage chez « la sauteuse « qui souhaitait qu’il lui dessine « un costume de Vénustre «.               Ce poème, exposant le bilan moral de Baudelaire après sa journée à la ville, montre qu’afin de se réaliser lui-même et de pouvoir créer l’artiste doit fuir la futilité du monde qui l’entoure.                   Dans la continuité de l’analyse précédente, Baudelaire montre son sentiment de dégoût envers la ville et particulièrement envers la société. Il oppose l’artiste au monde.                   D’abord, Baudelaire exprime son dégoût de la ville par la phrase exclamative « Horrible ville «. Il dresse de Paris un portrait peu élogieux, il ne support pas « le roulement des quelques fiacres attardés et éreintés «.  De plus, Baudelaire fait une sorte de satire sociale de la société dans ce poème. En effet, il accuse les hommes « de lettres « de ne pas voir de connaissance du monde car quand il parle de la Russie, Baudelaire insiste entre parenthèses sur sa pensée «  il prenait sans doute la Russie pour une île «.  Le poète déplore aussi les relations humaines prônées par la mesquinerie et l’hypocrisie en disant « la tyrannie de la face humaine «.                   Par ailleurs, Baudelaire se plie à des compromissions. Il joue la comédie des signes d’amitiés du monde, tout comme Alceste dans le Misanthrope de Molière qui serre la main au premier venu même s’il refuserait de le faire, par les phrases : «  avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues «, « avoir distribué des poignées de main dans la même proportion. « montre le caractère hypocrite des relations. De plus, Baudelaire va préférer le paraître à l’être lorsqu’il dit « m’être vanté de plusieurs vilaines actions que je n’ai pas commises […] « prouve  que Baudelaire se fond  dans « le moule « de la société.  Mais même si Baudelaire est entraîné dans cette société, il affirme ne pas apprécier les autres : «  à ceux que je méprise « ainsi que le passage parlant du gant qui, à l’époque était un attrait de dandy. Il se dégage une impression de dégoût des autres car Baudelaire ne sait pas lui-même s’il souhaiterait être un dandy ou s’il préférerait être éloigné de ce monde trop hypocrite pour lui.                    On peut aussi souligner que, dans ce poème, Baudelaire place l’artiste en opposition au monde. Il montre l’artiste comme un homme cherchant sans cesse la solitude, qui serait alors un choix libre et entièrement conscient car il souhaite « un peu […] [de] silence et [de] solitude de la nuit. «. Pour l’artiste, la solitude et les ténèbres auraient des bienfaits sur la création artistique, ils en sont même la source. En effet, Dieu lui accorde « la grâce de quelques beaux vers «.  La source artistique survint la nuit de façon presque divine. Par la création, il se réalise et atteint le plus profond de sont être, l’art est ce qui le différencie des autres hommes, c’est ce qui le fait exister. Mais le fait que l’inspiration soit divine prouve que l’artiste se sent supérieur car Baudelaire souhaite ne pas être « le dernier des hommes «, il n’est pas « inférieur « à ces hommes qu’il déteste. En revanche, le début du poème révèle un artiste au bord de la misanthropie car il s’enferme à  « double tour «, et selon lui, « fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde «. Cette phrase est, pour le poème, pleine de sens car elle insiste sur le rejet de la société par l’artiste. Il semblerait que ce ne soit pas la société qui rejette l’artiste mais bien l’artiste qui se met à l’écart d’elle car il pense avoir une meilleure création artistique. Il n’y aurait que Dieu pour comprendre son art, et ici, les « quelques beaux vers « de Baudelaire.                     Dans ce poème, Baudelaire ne propose pas que la vision d’une ville et d’une société gorgée de mauvaises personnes et d’hypocrisie. Il amène aussi son lecteur à se rendre compte de l’art de l’artiste et de sa difficile création artistique. L’artiste implore Dieu, Baudelaire fait de son poème une prière à Dieu.             En outre,  la fin du poème suggère  une prière à Dieu commençant par « Mécontent de tous et mécontent de moi […] « et finissant ainsi « que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise ! «.          Cette prière se présente comme une demande de rédemption puis de supplication. Dans la liturgie catholique, le chant des psaumes est réglé au rythme des heures qui représentent huit réunions de prière en 24 heures. Chaque heure est l'occasion de chanter un ou plusieurs psaumes. Ce qui signifierait alors que le titre de la chanson correspondrait à une heure pour chanter à Dieu une prière : « A une heure du matin «. Cependant cette prière devient une incantation mystique car, en réalité, ce psaume n’existe pas dans la religion catholique. Baudelaire transforme donc des rites catholiques en une incantation mystique, presque une formule magique, pour se sauver du désespoir. Cette prière finale marquée au sceau du mépris n'est pas inspirée par l'amour chrétien universel. Les Fleurs du mal comme dans la plupart de son œuvre d’écrivain, Baudelaire a voulu mettre entre autres toute sa « religion travestie «. Peut-être faut-il voir dedans Baudelaire qui n’a jamais réussi à être un catholique, malgré tout dans Mon cœur mis a nu, il écrit : «  Avant tout, être un grand homme et un saint pour soi-même. «. Cela définirait clairement ce que Baudelaire souhaite faire passer comme message : il n’est pas catholique mais un dandy. La sainteté, il la souhaiterait en son intérieur, c’est en cela qu’il s’éloigne du monde pour pouvoir espérer l’atteindre. De plus dans le même ouvrage il dit : « il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre «. N’oublions pas le penchant pour Baudelaire d’écrire sur Satan, d’ailleurs il s’inspire de personnages maléfiques tels que Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand. Baudelaire pourrait prétendre à « monter en grade « vers Dieu mais on ressent une impossibilité à y arriver.              Malgré son refus de Dieu, dans ce poème Baudelaire lui fait appel afin d’être délivré du mensonge que le monde fait de lui. En cela, cette prière n’est-elle pas ironique ?       En conclusion, Baudelaire nous offre un poème dans toute son ambigüité par le style de la prose, par les thèmes abordés de la ville, la société et la solitude du poète. « A une heure du matin « représente en partie le « spleen « torturant comme une insatisfaction profonde qui conduit le poète au mysticisme, à sacraliser l'Art. Baudelaire nous offre sa vision du monde et de l’artiste à travers ce poème, qui n’est plus simplement un bilan moral.

« résolutions évoquées précédemment.

« A une heure du matin » respecte parfaitement le schéma de l'examen de conscience que Baudelaire fait de lui.             Par ailleurs, on peut noter que la forme elle-même des récapitulations amène au bilan du poète sur lui. On y trouve beaucoup une accumulation de verbes à l'infinitif tels que « avoir lu », « avoir disputé », « avoir salué », « avoir distribué », « être monté », « avoir fait », « m'être vanté », « avoir refusé ».

Ces verbes accentuent l'effet de listage  des éléments de la journée.              Cet examen de conscience amène Baudelaire à être mécontent de lui-même lorsqu'il dit « mécontent de moi », il se trouve hypocrite, plein d'orgueil, et sans solidarité pour les hommes qui l'entourent comme la phrase « avoir refusé à un ami un service facile » le montre.                 Par ailleurs, il faut souligner l'originalité qu'offre le poète à ce bilan moral.

En effet, ce bilan est teinté de détails très concrets sur les choses que Baudelaire a faites et qu'il regrette, ce qui apporte de la vivacité au compte rendu de sa journée.

L'auteur décrit presque chaque faits et gestes, on y trouve même du discours direct : « c'est ici le parti des gens honnêtes », « vous feriez peut-être bien [...] et puis nous verrons. ».               En outre, l'originalité est marquée par l'implicite remord de Baudelaire qui est de ne pas avoir créé pendant cette journée de « beaux vers ».

Baudelaire se dit plein de talent à travers ce poème, ce qui est original pour un bilan moral que l'on considère généralement négatif.

Ici, le poète insère ses qualités telles que le génie poétique, la sureté du dessin lors du passage chez « la sauteuse » qui souhaitait qu'il lui dessine « un costume de Vénustre ».               Ce poème, exposant le bilan moral de Baudelaire après sa journée à la ville, montre qu'afin de se réaliser lui-même et de pouvoir créer l'artiste doit fuir la futilité du monde qui l'entoure.                   Dans la continuité de l'analyse précédente, Baudelaire montre son sentiment de dégoût envers la ville et particulièrement envers la société.

Il oppose l'artiste au monde.                   D'abord, Baudelaire exprime son dégoût de la ville par la phrase exclamative « Horrible ville ».

Il dresse de Paris un portrait peu élogieux, il ne support pas « le roulement des quelques fiacres attardés et éreintés ».  De plus, Baudelaire fait une sorte de satire sociale de la société dans ce poème.

En effet, il accuse. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles