Devoir de Philosophie

Les Belles Endormies de Yasunari KAWABATA

Publié le 05/10/2012

Extrait du document

Il convient de classer à part, Les Belles Endormies (Nemureru bijo, 1960-1961), expression d'un érotisme d'une gratuité absolue, qui représente l'aboutissement des épreuves que Kawabata s'était imposées à travers sa quête esthétique. Logique avec luimême, l'écrivain, avec cette oeuvre, est allé délibérément jusqu'au fond de son propre enfer mental...

Dès les années 20, alors que la plupart des écrivains japonais s'engagent à gauche dans la littérature prolétarienne. Kawabata ( 1899-1972) fait figure d'exception : très attaché aux traditions ancestrales, il lance le mouvement "sensations nouvelles" et crée un genre inédit : le roman miniature.

« Le livre La recherche du temps perdu Jeune Homme endormi (détail), Anonyme Photo C.

Bevilacqua - L.

Milan Dès les années 20, alors que la plupart des écrivains japo- nais s'engagent à gauche dans la litté- rature prolétarienne, Kawabata (1899- 1972) fait figure d'exception : très at- taché aux traditions ancestrales, il lance le mouvement "sen- sations nouvelles" et crée un genre iné- dit : le roman minia- ture.

D ans une maison close mystérieuse qui n'accepte que des vieillards devenus impuissants, ces hommes en mal de plaisir et de chaleur viennent passer la nuit auprès de jeunes filles endormies par de puissants narcotiques.

Quand, attiré par des sentiments troubles et sceptiques, le vieil Eguchi passe sa première nuit auprès d'une adolescente, des souvenirs remontent à sa mémoire : celui d'une de ses maî- tresses, une geisha, celui d'une ravissante jeune femme aper- çue dans un train, des paysages du passé.

Presque malgré lui, le vieil Eguchi revient de plus en plus souvent à l'auberge des Belles Endormies sans bien comprendre ce qui l'attire et ce qui lui fait horreur.

Le mystère qui émane de ces filles dont il ne connaît rien sauf les contours du corps le laisse impitoya- blement seul avec sa mémoire : d'autres femmes à peine aimées, sa fille qui lutte contre les traditions et qui revendique une émancipation sentimentale et sexuelle.

Malgré la mort d'une des filles pendant son sommeil auprès d'un autre vieillard, le vieil Eguchi brave le scandale pour une dernière nuit qui l'amène au terme de sa quête : le souvenir longtemps enfoui, et qu'il retrouve au seuil de la mort, de celle qui fut la première femme de sa vie, sa mère.

Une écriture du tragique N é en juin 1899 à Osaka, Kawabata voit sa jeunesse pla- cée sous le signe de la mort qui lui prend ses parents, sa soeur et le seul qui restait, son grand-père.

Ce thème de la mort est omniprésent dans toutes ses oeuvres, et particulière- ment dans celle-ci qui met en scène un vieillard pathétique, seulement rattaché à la vie par le contact de ces adolescentes dont l'éclatante jeunesse le ramène encore plus cruellement à sa proche déchéance.

Mort, amour et érotisme se mêlent sur fond de délicates évocations de jardins, de paysages et de céré- monies rituelles, qui montrent Kawabata très attaché au Japon traditionnel.

Dans cette peinture épurée, sobre et pleine de nuances, l'écrivain est celui qui observe à distance le fragile ennui de la vie dans une sorte de passivité sereine et désa- busée.

Jeune /-lomme endormi (détai l).

Anonyme Photo C.

Bevilacqua- L.

Ricciarinî.

Milan Dès les années 20, alors que la plupart des écrivains japo ­ nais s'engagent à gauche dans la li/lé­ rature prolétarie nn e.

Kawabata ( 1899- 1972) fait jïg ure d 'e xception : très at­ taché aux tradition s an ces tral es, il lance l e mou vement "sen­ sations nouvelles " et cré e lill ge nre iné­ dit : le ro man minia­ ture.

Le livre La recherc he d u temps perdu D ans une maison close mystérieu se qui n'accepte que des vieillard s deve nus impuis sants, ces hommes en mal de plaisir et de chaleur viennent passer la nuit auprès de jeunes filles endormies par de pui ssants narcotique s.

Quand, attiré par des sentiments troubles et sceptiques , le vieil Eguchi passe sa premièr e nuit auprès d'une adolescente, des souvenirs remontent à sa mémoire : celui d'une de ses maî­ tres ses, une geisha, celui d'une ravissante jeune femme aper­ çue dans un train, des pay sages du passé.

Presque malgré lui, le vieil Eguchi revient de plus en plus souvent à 1 'auberge des Belle s Endormie s sans bien comprendre ce qui 1 'attire et ce qui lui fait horreur.

Le mystè re qui ém ane de ces filles dont il ne connaît rien sa uf les contours du corps le laisse impitoya­ blement seul avec sa mé moire : d 'autres femmes à pe ine aimées, sa fille qui lutte contre les traditions et qui revendique une é mancipation sentimentale et sexuelle.

Malgré la mort d'une des filles pendant son sommeil auprès d'un aut re vieillard, le vieil Eguchi brave le scandale pour une dernière nuit qui 1 'amène au terme de sa quête : le souvenir longtemp s e nfoui , et qu' il retrouve au se uil de la mort , de celle qui fut la premi ère femme de sa vie , sa mère .

Une écrit ure du trag ique N é en juin 1899 à Osaka, Kawabata voit sa jeunesse pla­ cée sous le signe de la mort qui lui prend ses parent s, s a sœ ur et le seul qui restait , son grand-père.

Ce thème de la mort est omniprésent dans toutes ses œuvres, et particulière­ ment dans celle-ci qui met en scène un vieillard pathétique , se ulement rattaché à la vie par le contact de ces adolescentes dont 1 'éc latant e jeunesse le ram ène encore plus cruellement à sa proche déchéance .

Mort , amour et érotisme se mê lent sur fond de délicate s évocations de jardins, de paysages et de céré­ moni es ritu elle s, qui montrent Kawabata très attaché au Japon traditionn e l.

Dan s cette pe intur e épurée , so bre et pleine de nuances , 1 'écrivain est celui qui observe à distance le fragi le ennui de la vie dans une so rte de passivité sere ine et dé sa­ busée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles