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Ben Ali, Zine el-Abidine

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Ben Ali, Zine el-Abidine (1936- ), général et homme d’État tunisien, président de la République tunisienne (1987- ).

2   FORMATION ET EXPÉRIENCE D’UN « TECHNICIEN DE LA SÉCURITÉ «

Né à Hamman-Sousse dans une famille modeste, Zine el-Abidine Ben Ali s’engage jeune dans la lutte pour l’indépendance de la Tunisie, au sein du Néo-Destour. En 1956, le parti nationaliste l’envoie en France pour poursuivre des études à l’École militaire de Saint-Cyr. Il complète sa formation militaire aux États-Unis, à l'École supérieure de renseignement et de sécurité, avant d’intégrer l’état-major tunisien.

De 1964 au début des années 1980, au gré des vicissitudes du régime, il alterne postes à responsabilité à la sécurité militaire, puis à la sécurité générale, et missions diplomatiques qui l’éloignent du pays (à Rabat, en 1974, et à Varsovie, en 1980). En 1984, à la suite des émeutes populaires qui ensanglantent Tunis, il est rappelé par le président Habib Bourguiba pour diriger la sûreté nationale.

3   L’ACCESSION À LA PRÉSIDENCE

Désigné secrétaire d’État à la sûreté en 1985, le général Ben Ali est promu ministre de l’Intérieur en 1986. À ce poste stratégique, il dirige une répression systématique contre les militants islamistes. Il est nommé Premier ministre le 10 octobre 1987 et, un mois plus tard, le 7 novembre, il dépose le président Bourguiba, affaibli par la vieillesse et la maladie, « pour incapacité de gouverner «. Dauphin constitutionnel — l’article 57 de la Constitution tunisienne de 1959 prévoit que le Premier ministre est investi des fonctions de président de la République en cas de vacance de la présidence de la République —, il succède au président Bourguiba avec l’assentiment de l’armée et de la majorité du gouvernement. Dès le mois suivant, il autorise le multipartisme et transforme le Parti socialiste destourien (PSD), dont il est secrétaire général depuis 1986, en Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

Dans un premier temps, le nouveau président semble engager le pays sur la voie de l’apaisement social et de la démocratisation. Il donne des gages aux islamistes (encouragement de l’arabisation de l’enseignement, développement d’un islam d’État), sans pour autant revenir sur la modernité prônée par son prédécesseur. Sur le plan économique et social, il mène une politique de libéralisation qui conduit le pays vers la croissance. Toutefois, l’orientation démocratique du régime prend fin rapidement : alors que les élections de 1989-1990 font apparaître les islamistes comme la première force d’opposition, le président Ben Ali renforce la répression.

4   VERS UNE PRÉSIDENCE À VIE

Appuyé par le tout-puissant RCD, Ben Ali est réélu en 1994 pour cinq ans avec 99,80 p. 100 des suffrages exprimés. Fort de son bilan économique, il conclut en 1995 un accord de libre-échange avec l’Union européenne. Tandis que la répression brutale semble être venue à bout de la « menace islamiste «, le président n’entend pas assouplir le pouvoir et le contrôle du régime sur la société civile tunisienne dans son ensemble. Il maintient un appareil policier fort visant toutes les formes d’opposition et de dissidence, qu’elles viennent aussi bien des partis politiques que des syndicats, de la presse ou des organisations de droits de l’homme.

Réélu en 1999 avec 99,44 p. 100 des voix pour un troisième mandat de cinq ans — le dernier autorisé selon les termes de la Constitution —, il choisit de faire des concessions aux pressions démocratiques à la suite de plusieurs cas de violations graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales ayant alerté la communauté internationale. Cet assouplissement est cependant sans suite, et la répression de toute forme de contestation s’intensifie à l’approche du référendum qui doit permettre au président de se succéder à lui-même. En effet, alors que la Constitution en vigueur ne lui permet pas de briguer un quatrième mandat et qu’il a lui-même abrogé la présidence à vie instaurée par son prédécesseur, le président Ben Ali soumet à ses électeurs un projet de réforme constitutionnelle qui lui permettrait de se représenter à l’élection présidentielle de 2004. Le 26 mai 2002, ce référendum se transforme en un véritable plébiscite, avec plus de 99 p. 100 de « oui «. La nouvelle Constitution assure au leader tunisien une présidence et une immunité « à vie «. Elle prévoit en effet un renouvellement sans limite des candidatures à la présidence de la République, et garantit une immunité pénale au chef de l’État pour tous les actes accomplis durant sa présidence.

Sans surprise, Ben Ali est réélu en 2004 à une très large majorité des suffrages (94,49 p. 100). Ce scrutin se déroule dans un contexte politique marqué par l’unanimité autour du président sortant : sur les trois autres candidats en lice, deux sont considérés comme proches du pouvoir, tandis que le seul adversaire déclaré, Mohamed Ali Halouani, ne recueille que 0,95 p. 100 des voix.

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