BERNANos
Publié le 08/04/2013
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L'idée de la mort angoissait Bernanos. Il avait mis cette dédicace sur un exemplaire de La Joie : « Poissé-je ne pas rater mon agonie. « Et, en 1905, dans une lettre à l'abbé Lagrange, il écrivait: « Depuis longtemps, à cause de ma jeunesse maladive, je crains la mort, et, par malheur, peut-être mon ange gardien dirait-il par bonheur, j'y pense toujours. «
«
Les difficultés 14 ()1'.
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n 1933, sa mère, qu'il aime pro
fondément, meurt.
Sa produc
tion littéraire connaît en outre une
période difficile.
Il s'est séparé de
beaucoup d'amis.
Les ressources fi
nancières lui manquent ; il faut dire
que cinq naissances ont suivi celle de
Chantal : il y a eu Yves, Claude,
Michel, Dominique et Jean-Loup.
Il
décide alors de partir pour Majorque
avec
sa famille, laissant aux enchères
en France ses meubles et ses
Dans le journal CombaJ des 7 et 8 juillet 1945,
Roger Grenier consacra
un article au retour en France de Bernanos
BERNANOS PARMI NOUS
en 1947 sur le même thème.
Il fus
tige l'oubli
de l'âme et de Dieu, l'ido
lâtrie de l'industrialisation.
Il reste
sans concessions, il polémique
et vi
tupère, mais son amertume
n'entame
pas son inébranlable espérance.
Il
écrit les Dialogues des carmélites
(publiés en 1949) qu'il termine
quelques mois avant de mourir, le
5 juillet 1948, à Neuilly.
livres.
Là, il rédige Le
Journal d'un curé
de
campagne et reçoit
en 1936 le Grand
Prix du roman de
l'Académie fran
çaise.
Après un séjour à
Paris, il gagne le
Paraguay, puis le
Brésil, où il réside
jusqu'en 1945.
Il
rédige de nom
breux textes d' ac
tualité
politique :
Les Grands Cime
tières sous la lune
en
1938 ; puis L .e Scandale de la vérité,
Nous autres, Français
et Les Enfants
humiliés
en 1939 ; en 1942, la Lettre
aux Anglais ;
en 1944, Écrits de com
bat; et, en 1945, Le Chemin de la
Croix des Armes.
Bernanos encou
rage le mouvement de
la Résistance,
et c'est sur la sollicitation person
nelle du général de Gaulle, alors au
pouvoir,
qu'il rentre en France en
1945.
Mais, encore une fois, l'après-guerre
le
déçoit: il publie La Liberté, pour
quoi faire ?
et donne une conférence
NOTES DE L'ÉDITEUR
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Dessin (sans nom)
représentant Georges
Bernanos
Journaliste, puis
inspecteur
d'assurances, Bernanos se consacra
entièrement
à la
littérature à la suite du succès de Sous le Soleil de Satan (1926).
On le voit ici (deuxième à partir de
la gauche) dans un déjeuner de jury littéraire
« Bernanos n'a que sarcasmes pour cette
sexualité qui envahit aujourd'hui toute la
littérature.
Protestant publiquement contre
un scénariste réputé qui voulait traiter le
Curé de campagne dans le style du Diable
au corps, il conclut : " Le monde moderne
n'aura bientôt plus assez de réserves
spirituelles pour commettre réellement le
mal, et déjà une part de sa littérature, qui se
dit la plus avancée dans la voie maudite
» Celui au contraire dont la vie n'est pas
dirigée
vers l'idéal (inaccessible) de la foi,
mais prend comme point de
départ la réalité
même de cette foi, c'est-à-dire l'homme selon
le cœur de Bernanos, n'est autre que le saint
au sens où l'entendait saint
Paul ; pour lui la
casuistique des lois s'est dissoute dans la
simplicité de la vérité.
Chez Bernanos, cette
simplicité s'appelle
l'" honneur", tout le
contraire par conséquent d'un devoir imposé,
mais la réaction spontanée de quiconque a
des sentiments nobles et de nobles pensées ;
( ...
),annonce sans le savoir( ...
) cette
faillite.
"
I, 4 coll.
Viollet 2 Sygma 3 Sipa Icono 5 Harlingue· Viollet
à l'esprit bourgeois et au moralisme du
désespoir, Bernanos oppose l'éthique
du
Le romancier de l'angoisse
mystique
L '
œuvre
de Bernanos est tout en
tière tendue vers l'explicitation
du combat entre le Bien et le Mal,
dont son dernier roman Monsieur
Ouine (1943), constitue la forme la
plus achevée, à la fois par son écriture
audacieuse
et par ses thèmes épurés.
Il a commencé très tard sa produc
tion romanesque -presque à
l'âge de
quarante ans -, qui n'a duré qu'une
période brève -une décennie.
Comme Balzac et Dostoïevski,
Bernanos écrit des romans réalistes
et visionnaires : quelques person
nages y dressent, au fil d'une intrigue
presque policière, leur silhouette
pure
et torturée, où l'idéal et la bes- ·
tialité se mêlent.
La religion est au
centre
de son combat.
La foi qui sauve est le
meilleur engagement
que l'homme puisse
avoir dans l 'exis
tence, car elle lui ré
vèle la réalité de sa
condition : terrible
ment faible et failli
ble, mais capable,
aussi, de faire naître
de ses abîmes le su
blime
et la pureté.
chevalier.
»Hans Urs von Balthasar, Le
Chrétien Bernanos, Le Seuil, 1956.
« Un franc-tireur, un homme ardent et libre,
c'est ainsi qu'apparaît d'abord Bernanos.
Ni dans l'ordre littéraire, ni dans l'ordre
politique, ni dans l'ordre religieux, il ne
s'est contenté d'être le témoin d'une famille
d'esprits, moins encore le champion d'une
tradition.
Une impérieuse
nécessité
intérieure l'a conduit à bouleverser, à faire
éclater les cadres que son monde lui
offrait.
» M.
Autrand, Encyclopœdia
Universalis,
1968.
BERNANOSOI.
»
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