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Ai-je besoin des autres ?

Publié le 11/08/2009

Extrait du document

§         Le besoin renvoie immédiatement à l’idée d’une nécessité vitale, de quelque chose sans lequel on ne pourrait pas vivre, exister, par opposition au désir qui semble quant à lui non nécessaire, non vital.

§         Parler d’un besoin de l’autre serait alors parler d’une nécessité d’autrui pour nous. Autrui serait nécessaire à notre propre existence, il serait même une nécessité vitale, de laquelle nous ne pourrions nous passer pour exister.

§         Mais alors parler de besoin d’autrui semble aller à l’encontre non seulement d’une certaine liberté mais surtout de notre autonomie. En effet ; si le sens fort du mot liberté doit d’accorder avec celui d’autonomie (fait de se donner à soi-même ses propres lois), alors faire d’autrui un besoin pour chacun d’entre nous, c’est semble –t-il refuser à l’homme toute existence autonome.

§         Néanmoins, il apparaît que l’homme peut être autonome, tout en étant au sein d’une communauté. La communauté serait alors nécessaire à l’homme sans pour autant que celui-ci en soi entièrement dépendant.

§         L’homme serait celui qui vit avec autrui mais qui possède une liberté propre et fondamentale, autonomie.

§         Se pose alors le problème suivant : autrui est-il nécessaire à ma propre existence, de sorte que je ne pourrais être sans lui ou chaque personne est-elle autonome, de sorte qu’autrui serait nécessaire sans pour autant être un besoin pour ma propre existence ?

« tourné vers l'extérieur : je ne me vois pas moi-même.

Il semble alors que l'extérieur, et plusparticulièrement autrui soit nécessairement en contact avec moi et que je ne puisse me connaîtrequ'au travers des yeux d'autrui vers qui je suis naturellement tourné.

Dans L'Etre et le néant , Sartre analyse ce rapport du je à autrui et émet l'idée selon laquelle autrui fait partie de ma conscience carje suis capable de me comprendre comme autrui me comprendrait.

C'est donc au travers d'autrui queje parviens à me comprendre et donc que je parviens à forger mon identité, à me voir tel que je suis.Il semble donc que ce soit l'intersubjectivité qui soit première et originaire d'une part, et nécessaire àmon identité et ma connaissance d'autre part.

Dès lors, « autrui est le médiateur entre moi et moi-même » : je me connais au travers des yeux d'autrui et cette médiation seule me permet de maconstituer en tant que « je ».

Je suis donc responsable de l'identité d'autrui qui se voit comme je levois et il est responsable de mon identité § Dans l' Ethique à Nicomaque , Aristote analyse le rôle et les modalités de l'amitié.

Or, l'ami, que j'estime parce qu'il m'est plus proche que n'importe quel autrui anonyme, est nécessaire pour quej'apprenne à me connaître.

Mon identité en tant que sujet dépend du regard de cet autrui.

Laconnaissance de soi vient donc du jugement de celui que j'estime.

Dès lors, si j'estime moi-même celuiqui est capable de m'estimer, je m'estimerai alors de façon juste.

Nos amis nous permettent donc denous estimer à titre de sujet raisonnablement parce qu'ils sont un autre soi-même.

Moi et autruisommes donc imbriqués l'un dans l'autre, seul l'ami pouvant permettre une connaissance du je.

Ilapparaît alors comme un autre je que je peux estimer à mon tour.

Il semble donc bien que l'on puisselier je et tu dans cette perspective, faisant de l'un le responsable de l'estime de soi de l'autre. § De plus, l'intersubjectivité étant nécessaire, la communauté le semble également : les hommes vivent en communauté et celle-ci semble ouvrir à d'autres enjeux que ceux à l'œuvre dans laconnaissance du moi par autrui.

En effet, la société semble requérir la mise en place d'un intérêtcommun, tous les citoyens d'une cité devant viser un même but.

Dans le Contrat social , Rousseau émet l'idée selon laquelle la société civile ne peut permettre la liberté et la paix que si se constitueune volonté générale qui se fasse le représentant de chacun de ses membres.

Or, cette volontégénérale nécessite que chacun se défasse de tous ses intérêts privés pour viser un intérêt communtouchant la communauté dans son ensemble.

La volonté générale apparaît alors comme un « nous »,représentant les membres de la communauté, mais n'agissant une sous la forme de cettecommunauté, toute individualité particulière ne valant pas hors de l'intérêt commun.

Ce nous apparaîtalors comme une unanimité uniforme et homogène mais également aliénante, tout intérêt individuel du« je » étant mis de côté au profit de l'intérêt commun.

Chacun se fait responsable de tous par lesdécisions qu'il prend, le seul intérêt qui vaille étant l'intérêt commun. III) L'autonomie individuelle comme ouverture immédiate sur autrui : je suis le représentant d'autrui en ma propre personne, autrui est toujours déjà en moi. § Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs , Kant analyse la loi morale en termes d'autonomie.

En effet, pour être dit pleinement moral, l'individu singulier doit faire appel uniquement àsa raison, selon un choix libre er premier et ce, sans être « hétéronomique » dans sa décision, c'est-à-dire, sans faire appel à aucune forme d'extériorité, qu'elle soit celle de ses passion ou d'autrui.

Lesujet est alors dit autonome lorsqu'il est moral et qu'il agit selon la volonté bonne qu'il s'est forgée lui-même. § La loi morale chez Kant a néanmoins un caractère universel.

En effet, si l'autonomie (fait de se donner à soi même sa loi) est l'affaire du sujet individuel, elle a une portée universelle en ce sens oùchacun peut, par sa raison, devenir autonome et moral.

Dès lors, l'impératif catégorique moral se faitsous la forme d'un « tu dois » universel et chaque individu moral se reconnaît alors dans ce tu qui lesréunis tous sans aliéner leur individualité.

Le « je » individuel et particulier, nécessairement un, carautonome se fond alors dans l'universalité du « tu dois » de la loi morale.

Celle-ci est universelle et ildépend alors de chacun individuellement de la suivre un non. § Plus encore, tout sujet moral autonome, répondant au « tu dois » moral appartient alors à ce que Kant nomme le « règne des fins » ou monde moral intelligible, qui est la communauté de tous lesindividus moraux sous un législateur.

Cependant, cette communauté des individus moraux, n'est pasaliénante, dans la mesure où chaque individu moral, étant autonome et libre, peut être considérécomme l'auteur du monde moral intelligible.

Ce nous universel est don constitué de tous les auteurslibres de la loi morale et n'aliène pas les individus en les confondant dans une communauté uniforme.Chacun doit alors faire comme s'il était porteur de l'humanité en sa personne, cela passant par uneforme de respect pour autrui, chacun étant en soi une fin et non simplement un moyen.

Chacun étantresponsable de ses actes est responsable de l'humanité en sa personne et donc d'autrui, sans pourautant aliéner autrui qui lui aussi est libre et autonome. CONCLUSION.. »

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