Devoir de Philosophie

bienfaisance, histoire de la

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

histoire
1 PRÉSENTATION

bienfaisance, histoire de la, histoire des actions individuelles ou organisées d’aide à des personnes nécessiteuses ou défavorisées.

Témoin de l’histoire sociale et culturelle, l’aide apportée à autrui n’a cessé d’évoluer, dans son fond et dans sa forme. De l’histoire de la bienfaisance on peut tirer une vision essentielle, un éclairage manifeste de l’organisation de la société. De la solidarité familiale au développement de mouvements caritatifs, l’histoire de l’assistance est le plus souvent indissociable de celles de la pauvreté et des exclusions. Dans l’élargissement des solidarités, de la famille à la nation, passe en effet toute l’évolution de la conception philanthropique de notre monde.

2 DE L’ENTRAIDE À LA CHARITÉ
2.1 L’assistance familiale et professionnelle

Face aux malheurs que sont famines, épidémies et guerres, l’aide s’exerce avant tout dans le cadre de la famille élargie, communautaire ou patriarcale ; cette assistance, intimiste donc anonyme, échappe souvent aux instruments de mesure des historiens. Par la mise en commun du revenu, du patrimoine, du travail, elle permet aux plus faibles (enfants, femmes, vieillards, mais également malades et handicapés) de survivre grâce à la cohésion du groupe familial. Primordiale dès l’organisation des premières sociétés, cette entraide familiale perdure encore de nos jours. Et si toutes les autres formes d’entraide sont plus visibles car plus organisées et institutionnalisées, l’entraide familiale demeure de fait la première forme d’assistance.

Cependant, dès l’Antiquité, l’Empire romain instaure une première assistance « étatique « en remettant des lopins de terre ou des récompenses aux vétérans (légionnaires devenus trop âgés pour combattre, donc toucher une solde). Puis au Bas-Empire, afin de pallier la pauvreté régnante, Rome impose une assistance familiale — chaque famille doit nourrir ses proches — et institue une première assistance collective, le panis popularis, permettant aux indigents de recevoir quotidiennement du pain.

Au Moyen Âge émergent progressivement dans les villes les confréries professionnelles, les corporations et le compagnonnage. Ceux-ci s’organisent selon le principe d’entraide entre membres d’un même métier : développement d’une sociabilité professionnelle, puis élargissement de l’entraide en assistant par exemple la veuve d’un confrère. Certaines confréries étendent leur action au-delà du groupe professionnel en réservant une part de leurs ressources aux pauvres de la cité. Bien qu’exceptionnel, ce lien entre assistance et statut professionnel est le support essentiel d’un futur système de protection sociale.

2.2 La charité chrétienne

Mais c’est avant tout l’Église qui développe et expérimente les premiers dispositifs d’assistance. Dans la 1re Épître aux Corinthiens (XIII, 4-7), saint Paul définit la notion de charité : « La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. «

Au Moyen Âge, si l’Église prend en charge la souffrance humaine, c’est d’une part parce qu’elle reste la dernière organisation temporelle unitaire après la chute de Rome et, d’autre part, parce que la charité est l’une des vertus essentielles prônées par la religion chrétienne : le pauvre étant perçu comme l’image du Christ souffrant, l’aumône est un droit de péage pour entrer au paradis. À l’instar de saint Martin de Tours qui, en 337, selon ses hagiographes, partage son manteau avec un mendiant grelottant de froid, la charité consiste à aimer et à aider son prochain ainsi qu’à porter secours aux pauvres et aux déshérités.

De nombreuses institutions d’accueil sont créées au cours du Moyen Âge pour assister les plus misérables. À partir du vie siècle, les ordres monastiques accomplissent en Europe une œuvre charitable considérable : les bénédictins assurent les soins aux malades, accueillent les lépreux dans des maladreries et créent un tissu complexe d’aumôneries, d’hôpitaux et d’hospices. L’Église, jusqu’à sa perte d’influence au xxe siècle (voir déchristianisation), va maintenir cette exigence de charité. Mais elle distingue la charité accordée aux pauvres connus et reconnus de celle apportée aux errants, qu’il importe alors de dispenser avec la plus grande prudence. En effet, selon l’ordonnance de Moulins de 1566, les pauvres doivent être nourris dans leur lieu de résidence, ce qui exclut les vagabonds de toute assistance — le vagabondage étant perçu comme un mode de vie criminel.

Les monastères s’enrichissant, cette générosité s’estompe cependant à partir du xie siècle. En réaction à cette perte de l’idéal de pauvreté et de charité, de nouveaux ordres sont créés — les cisterciens de saint Bernard, les franciscains de saint François d’Assise — qui renouent avec la tradition de charité.

L’Occident chrétien, qui part à la conquête du monde dès le xie siècle, exporte avec ambiguïté le concept de charité : c’est sous ce principe qu’il mène les croisades, car convertir les infidèles, c’est sauver leur âme. Cette charité équivoque est encore à l’œuvre au xve siècle avec la colonisation du Nouveau Monde. Malgré les ravages de ces expéditions naissent, en leur cœur, les premiers ordres hospitaliers comme l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem — ordre militaire qui soigne les pèlerins et les blessés.

Jusqu’au xixe siècle, la forte présence de l’Église catholique (et l’absence de relais étatique) maintient le rôle et l’importance de la charité. Grand précurseur de l’aide humanitaire, saint Vincent de Paul consacre sa vie à lutter contre la misère en France en créant de nombreuses fondations de charité, comme l’ordre des Filles de la Charité en 1633. L’Armée du Salut, fondée en 1865, et le Secours catholique, en 1946, perpétuent encore l’œuvre de charité des croyants que les fidèles défendent par des dons sans cesse croissants. En 1831, le catholique Félicité Robert de Lamennais fait l’éloge de cette charité chrétienne : « inspirer au riche la pitié, la tendresse pour le pauvre, au puissant le respect pour le faible, rapprocher tous ceux que divisent les intérêts, les préjugés, l’orgueil, prêter aux larmes une force divine, élever les haillons de l’indigent au-dessus de la pourpre impériale. «

2.3 Les autres charités théologales

Dans le judaïsme également la charité est primordiale, comme le rappelle le Deutéronome (XV, 11) : « Tu dois ouvrir ta main à ton frère, à celui qui est humilié et pauvre dans ton pays «. De fait, chaque communauté juive est dotée d’institutions communautaires chargées de collecter et de redistribuer les nombreuses donations issues des fidèles : le kouppah est un fonds de charité destiné à la nourriture et à l’habillement ; le tamhouï permet la distribution d’une « soupe populaire « ; l’Hévrah qaddicha sert à payer les frais d’enterrement ; l’hakhnasat kallah permet de doter les femmes nécessiteuses avant leur mariage ; enfin, le heqdech est un asile pour les pauvres, les vieillards, les malades et les étrangers. De même, l’amour et le don sont indissociables dans la réflexion hébraïque, comme le soutient ce célèbre verset du Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même « (XIX, 18).

Dans l’islam, l’aumône fait partie des quatre pratiques fondamentales ; par l’aumône, le musulman purifie son âme de l’avarice et de l’avidité, pourvoit aux besoins des nécessiteux et permet l’instauration d’œuvres d’utilité publique. L’aumône est une fois encore perçue comme un acte d’adoration, de charité, de contribution sociale, un geste de bienfaisance et un devoir de solidarité.

Les grandes religions orientales — tels le taoïsme, le bouddhisme et l’hindouisme — s’attachent elles aussi à l’action altruiste de chaque individu, notamment envers les plus démunis. Ainsi la compassion fait partie des quatre « pensées immesurables « (apramâna) qui constituent le fondement de la pensée bouddhiste (amour, compassion, joie, équanimité). De même, l’assistance aux pauvres et aux opprimés relève de la conduite vertueuse que doit observer un adepte du taoïsme, etc.

3 DE LA CHARITÉ À LA BIENFAISANCE
3.1 La nouvelle humanité des Lumières

Selon les philosophes des Lumières, qui fondent leur réflexion sur la raison plus que sur la religion, l’homme a le devoir de lutter contre les inégalités sociales et de défendre l’éducation, la solidarité et le progrès. Il ne s’agit plus alors de soulager les démunis, mais de contester l’ordre établi, de refuser les injustices du monde. L’obligation d’assister les pauvres n’a plus de fondement religieux, mais puise son origine dans l’humanisme et la philanthropie. Déjà, dans l’Angleterre du xviie siècle, Élisabeth Ire codifie dans une certaine mesure, avec la Poor Law de 1601, l’assistance paroissiale aux pauvres, malades et personnes âgées. Au xviiie siècle, la pauvreté n’est désormais plus perçue comme un vice individuel mais comme une faille du « contrat social « rousseauiste. L’Europe révolutionnaire légifère en ce sens : en 1793, la Convention parle de « dette sacrée « de l’État à l’encontre des pauvres ; en 1794, l’Allemagne vote une loi similaire en faveur des indigents. Cependant et parallèlement se développe l’idée malthusienne que le pauvre doit « s’interroger sur les causes de sa misère «, ce qui revient à culpabiliser l’individu dans le besoin, voire à l’écarter du « grand banquet de la nature [où] il n’y a pas de couvert mis pour lui « (Malthus, Essai sur le principe de population, 1798).

3.2 La bienfaisance

Durant le xixe siècle, un premier mouvement mutualiste institue solidarité et prévoyance avec pour principes de distribuer une aide aux plus démunis et d’apprendre à la population à prévoir les aléas de la vie. En France, les sociétés de secours mutuels se développent en province, particulièrement au cours de la IIIe République, sous l’égide des municipalités.

Alors que l’industrialisation et l’urbanisation accélèrent la désagrégation des solidarités sous les coups de l’exode rural, l’aide reste néanmoins sélective, préférant le vieillard indigent au vagabond. Puis en 1884 se tient à Paris un congrès international au terme duquel de grands principes d’assistance publique sont arrêtés. Leur mise en application se fait progressivement en Europe : 1893 en France, 1908 en Angleterre, 1924 en Allemagne, 1925 en Belgique, 1937 en Italie. Durant l’entre-deux-guerres, les États-Unis (1935) et l’URSS (1936-1938) légifèrent à leur tour sur le principe d’assistance publique. C’est au cours de la Seconde Guerre mondiale (1942) que le rapport du Britannique Beveridge propose le développement d’un système de protection sociale unifié au sein d’un État-providence : arguant du fait que l’homme n’est vraiment libre qu’une fois libéré de ses besoins matériels, Beveridge confie à l’État la mission d’éliminer la pauvreté et de prévenir la paupérisation en garantissant à chacun les moyens de son existence et en opérant une redistribution massive des revenus afin de niveler les inégalités économiques et sociales.

3.3 La mission civilisatrice

Convaincue de la supériorité de sa civilisation, l’Europe du xixe siècle cherche à exporter les bienfaits de l’éducation, du progrès et de la science. L’action humanitaire des colonisateurs, si elle aboutit à une soumission politique et culturelle, se prévaut d’un réel progrès sanitaire par un travail médical important mettant en place de grands programmes de dépistage des maladies, de vaccinations et de soins. Par leur travail sur le terrain et leur désintéressement, des médecins de brousse — tels Alexandre Yersin en Asie, Alphonse Laveran en Algérie, Eugène Jamot au Congo — sont les premiers acteurs de l’aide humanitaire moderne.

4 DE LA BIENFAISANCE À L’ASSISTANCE ET À LA PROTECTION SOCIALE
4.1 Les premières législations sociales

Alors qu’en 1842, une loi prussienne interdit aux assistés de voter — il existe donc à cette époque un système embryonnaire d’assistance reprenant les astreintes anglaises des Poor Laws —, le chancelier Otto von Bismarck dote le IIe Reich de la première législation sociale européenne (assurance maladie, accident et vieillesse) financée par une subvention d’État, en 1883. Parallèlement se mettent progressivement en place une législation sociale et une législation du travail qui réglementent en France toutes les formes d’assistance : loi d’assistance aux aliénés (1838), loi légiférant le travail des enfants (1841), institution d’une caisse nationale de retraite (1850), lois favorables aux enfants abandonnés (1884), aux indigents (1893), aux vieillards, aux infirmes et incurables (1904-1905), fonds national de chômage (1914), allocations familiales (1932), etc.

4.2 La protection sociale et l’assurance maladie

Si une loi française de 1893 instaure le financement de l’assistance par l’État et les communes, il faut attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour voir apparaître un premier régime d’assurance maladie pour les salariés. Cette lenteur d’application est essentiellement due à la méfiance des ouvriers face au système de cotisations obligatoires, et au refus du patronat de prendre en charge une partie des frais. C’est en 1945 qu’est votée l’institution de la sécurité sociale qui étend peu à peu l’assurance maladie à l’ensemble de la société (en 1961 pour les exploitants agricoles). L’aide sociale succède à l’assistance publique en 1953 en se consacrant surtout à l’aide médicale, à l’aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à l’enfance. L’assistance et la protection sociale intègrent au rôle du citoyen le principe de bienfaisance. Mais le déficit croissant de ces organismes — avec la hausse des coûts médicaux et l’allongement de la durée de la vie — met aujourd’hui une limite à cette protection sociale généralisée que l’on a crue être l’apogée d’une organisation de l’assistance publique.

5 DE LA PROTECTION SOCIALE À L’IDÉAL HUMANITAIRE
5.1 La Croix-Rouge

Choqué par le carnage de Solférino (1859), l’homme d’affaire et philanthrope Henri Dunant propose de constituer une organisation permanente et neutre, indépendante des États, destinée à porter secours aux victimes de guerre, selon des principes d’humanité reconnus par tous. Il jette ainsi les bases du Comité international de la Croix-Rouge (CICR, 1863) et de la convention de Genève (1864). Les principes de la Croix-Rouge soulèvent l’enthousiasme et se popularisent par une formidable action sur le terrain pendant la Première Guerre mondiale. Le succès de cette première organisation humanitaire ne se dément pas depuis et draine, sans cesse, dons et bénévolats.

5.2 L’Organisation des Nations unies

À la suite de l’échec de la Société des Nations, la création de l’Organisation des Nations unies en 1945 permet, en dotant celle-ci de réelles institutions politiques, de développer l’idéal humanitaire mondial. Ce sont surtout les agences spécialisées des Nations unies qui réalisent, sur tous les terrains, un colossal travail humanitaire : le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef, 1946), l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 1948), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, 1945), le Programme alimentaire mondial (PAM, 1961) développent à travers le monde nombre d’œuvres d’aide à l’enfance ou à la santé, et ce pour les plus démunis. Cependant, malgré leur indépendance relative, ces organisations sont tributaires des gouvernements et ont vu plus d’une fois leurs travaux entravés par ces derniers.

5.3 Le développement des organisations privées

Après la Seconde Guerre mondiale naissent aux États-Unis les premières grandes associations humanitaires : d’abord religieuses comme le Catholic Relief Service (1943) et le Church World Service (protestant), l’International Rescue Committee (1940), la Cooperation for American Remittances to Europe (Care, 1945), l’Oxford Famine Relief Committe (Oxfam, d’origine anglaise, 1942) suivis, en France, du Comité catholique contre la faim et pour le développement (1961) et de Frères des hommes (1965).

Dans un premier temps, les organisations américaines aident à la reconstruction de l’Europe ravagée par la guerre puis, avec l’amélioration de la situation, l’aide se porte progressivement sur les autres continents et en faveur du développement. Pour les États-Unis, le développement de l’aide au tiers-monde est longtemps lié à l’endiguement du communisme, ce qui rend cette action tributaire de la politique et l’éloigne des lieux de conflits (comme c’est le cas au Viêt Nam).

En 1968, la guerre du Biafra provoque une épouvantable famine devant laquelle les organismes traditionnels demeurent impuissants. Une organisation catholique et protestante, le Joint Church Aid, met en place un pont aérien pour envoyer des vivres. Cette première ingérence humanitaire ouvre la voie au « sans-frontiérisme « des organisations non-gouvernementales (ONG). En 1971, des médecins français qui ont travaillé au Biafra pour la Croix-Rouge créent Médecins sans frontières (MSF) avec pour objectif d’aider, de soigner mais aussi de dénoncer. Ces « french doctors « sont depuis présents dans tous les conflits du globe : durant les drames du Viêt Nam, du Cambodge et de l’Afghanistan, ils mobilisent l’opinion, comme sur le sort des boat-people à la fin des années soixante-dix. Le budget de MSF est multiplié par treize au début des années quatre-vingt, alors que naissent nombre d’associations : Action internationale contre la faim (1979), Médecins du monde (1980), Handicap international (1982), etc.

Les mouvements de population générés par les conflits armés aux quatre coins du monde augmentent constamment le nombre de réfugiés. Là encore, l’action humanitaire est présente : en créant en 1951 le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), l’ONU gère aujourd’hui plus de 23 millions de réfugiés de part le monde, en leur apportant soutien médical et sanitaire, relayé par les ONG.

5.4 Le retour de la bienfaisance

En 1954 en France, l’abbé Pierre prend la parole, émeut, récolte des fonds et crée les Chiffonniers d’Emmaüs pour venir en aide aux démunis. Avec la recrudescence du chômage à la suite de la crise pétrolière de 1973, la pauvreté réapparaît dans les pays développés et est bientôt qualifiée de « quart-monde «, en référence au tiers-monde international et / ou au quart-État, au quatrième ordre de la société d’Ancien Régime.

Ce quart-monde mobilise l’attention de nombreux particuliers, notamment le père Joseph Wresinski qui crée, en 1957, ATD (Aide à Toute Détresse), qui devient ensuite ATD Quart Monde. Avec pour principe fondateur l’idée que « là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés [et que] s’unir pour les faire respecter est un devoir sacré «, le mouvement du père Joseph permet une nouvelle prise de conscience étatique et internationale de la misère ; c’est en effet ATD qui a instauré le 17 octobre la « journée de refus de la misère «, reconnue officiellement par les Nations unies en 1992.

Les causes nationales se multipliant, les organisations caritatives se diversifient afin d’apporter de l’aide à tous les exclus. En couvrant ainsi les différents secteurs où l’action de l’État n’a plus court, se tisse un réseau d’associations qui cherchent à s’immiscer et à pallier les misères exclues par la protection sociale organisée. Des œuvres aussi différentes que les Restaurants du cœur (créés en 1985 par Coluche, dont l’objectif simple est d’offrir des repas aux plus démunis), que le Téléthon pour aider la recherche génétique, que les Concerts d’aide contre la faim ou que les actions médiatiques de Droit au logement (DAL) s’inscrivent dans cette sphère élargie de la bienfaisance ; sans compter toutes les organisations privées comme la franc-maçonnerie, le Rotary International ou les chaînes parfois très personnelles de simples citoyens pour aider à la prise en charge de l’opération chirurgicale d’un enfant. Toutes ces actions sont désormais capables d’être relayées par les médias qui assurent leur succès. D’autant que le développement de l’information permet à la population mondiale d’être bien plus sensible et réactive au moindre événement qui secoue le globe.

De fait, aujourd’hui, l’aide accordée à autrui n’est plus seulement une réponse individuelle aux malheurs des autres mais, bien plus, une question collective et citoyenne sur la façon dont on souhaite concevoir le monde.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles