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BIOGRAPHIE: BOILEAU

Publié le 12/07/2011

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BOILEAU (1636-1711). — Issu d'une famille de robe. Possède assez de fortune pour s'adonner aux lettres et vivre indépendant. Historiographe du roi avec Racine, auquel le lie une longue et profonde amitié. Il écrit des Satires, de 1660 à 1668, des Epîtres, de 1668 à 1677, l'Art poétique, en 1674, une partie du Lutrin, en 1674, et le reste en 1683. Ses dernières années sont attristées par la surdité et la perte de ses meilleurs amis. Il a joué un rôle important dans la querelle des Anciens et des Modernes, et a écrit les Réflexions sur Longin pour défendre les Anciens. Boileau n'est pas un esprit créateur de même envergure que ses illustres amis, Racine, Molière, La Fontaine, et il ne faut pas, comme on en a parfois la tendance, exagérer la portée de son action parmi ses contemporains. La naissance du Classicisme ne lui est pas due, ainsi qu'on le croit parfois à tort, mais il a, malgré tout, joué un rôle assez important dans le groupe classique, et, en énonçant les principes de la nouvelle école, en luttant contre les mauvais auteurs, précieux ou burlesques, il a grandement soutenu ses amis et il a aidé le Classicisme à triompher, non pas tant encore à son époque qu'au regard de la postérité. Il est à regretter cependant que les idées si fines et si justes émises par Boileau, que cette satire si exacte des erreurs littéraires que contient son œuvre, n'aient pas été exprimées en prose. Boileau s'est cru poète, tandis que son sujet comme son talent étaient opposés à la vraie poésie; aussi, ses vers, si peu poétiques, manquent de charme; ils sont empreints parfois de réalisme et de pittoresque, mais ils n'ont aucune des qualités que nous exigeons des vers. Quand on lit la correspondance de Boileau, si spirituelle et si savoureuse, qui fait déjà penser à Voltaire, on voit quel grand prosateur, quel grand critique littéraire nous avons perdu. Cependant, si nous éprouvons moins d'agrément à les lire énoncés en vers, ses conseils n'en ont pas moins de valeur. Us unissent le bon sens le plus ferme et le plus français à une parfaite compréhension de l'Art. La beauté n'étant, au fond, que « la splendeur du vrai «, il faut bien, pour l'observer, la découvrir et la reproduire, se servir de la raison, du jugement. Cette conception, fondée sur la suprématie de l'intelligence, correspond à notre race et à notre civilisation, mais, à travers les siècles, nous pouvons en reconnaître la justesse. Elle correspond peut-être aussi, plus qu'on ne croit, à la nature de l'homme, et l'on ne saurait s'en écarter sans faire courir à la pensée et à la langue de graves dangers.

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