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Biographie: Charles BAUDELAIRE

Publié le 07/12/2009

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baudelaire

Poète « maudit «, Charles Baudelaire offre à la poésie un nouveau chemin qui, issu du romantisme, ouvre la voie aux symbolistes.

Si Baudelaire a espéré en la révolution de 1848, y a même participé avec une solidarité étroite vis-à-vis des révoltés, il se détourne de la politique assez vite pour s'enfermer dans un passéisme idéologique qui nie l'idée de progrès. Sa révolte individualiste apparaît dans son dandysme. La femme cristallise, dans l'oeuvre de Baudelaire, les émotions, les répulsions et les angoisses. Quand elle masque sa nature de chair « abominable « par des artifices séducteurs (parfum, bijoux, maquillage), elle devient alors une image admit-able de sensualité et de mystère.

FICHES DE LECTURE:

  1. Charles BAUDELAIRE: Le Spleen de Paris
  2. Charles BAUDELAIRE: Les Paradis artificiels
  3. Charles BAUDELAIRE: Curiosités esthétiques
  4. Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire
baudelaire

« nature de chair « abominable » par des artifices séducteurs (parfum, bijoux, maquillage), elle devient alors uneimage admit-able de sensualité et de mystère. La BohèmeCharles Baudelaire, né à Paris en 1821, devient orphelin de père à six ans.

Révolté par le remariage de sa mère avecle commandant Aupick, que toujours il méprisera, il est mis en pension à Lyon puis au lycée Louis-le-Grand à Paris.Mais, très vite, il est attiré par la vie de bohème et les milieux littéraires du Quartier latin.

Jugeant dangereuses pourlui ces fréquentations, sa famille l'embarque sur un paquebot à destination de l'Inde.

Il s'arrête pourtant à l'îleMaurice, où son séjour fait naître en lui le goût de l'exotisme qui marque si fortement sa poésie.

Après avoir exigé, àsa majorité, sa part de l'héritage paternel, il mène une existence fastueuse, noue des amitiés littéraires (Gautier),vit son idéal de dandy, arbore une élégance tapageuse et se lie avec Jeanne Duval, une mulâtresse, qui inspire déjàcertains poèmes des futures Fleurs du mal.

Cette liaison toute charnelle qui, malgré les brouilles, durera presquetoute sa vie, et vers qui il se tourne comme vers un remède possible contre le Spleen, contre l'Ennui, lui inspirerad'extraordinaires images sensuelles fondées sur l'odorat et le toucher.

Mais Baudelaire dilapide son patrimoine, et safamille obtient de ne lui verser qu'une pension modeste, ce qui l'oblige à travailler pour vivre. Le critique littéraireIl se lance alors dans la critique d'art avec Le Salon de 1845 , Le Salon de 1846, L'Exposition universelle de 1855 etLe Salon de 1859.

Il s'y révèle brillant analyste, amateur averti et s'enrichit peu à peu d'une conscience esthétique ;pour lui, la critique est en soi une recréation, qui manifeste la même finalité : « Le meilleur compte rendu d'untableau pourra être un sonnet ou une élégie », écrit-il dans Le Salon de 1846.

La faculté majeure qu'il reconnaît auxartistes est l'imagination.

Grâce à lui, Hugo, Delacroix, Courbet sont découverts ou reconnus.

Tenté par la politiqueau moment de la révolution de 1848, Baudelaire fonde un journal et y publie des articles passionnés.

Ébranlé par ladécouverte de l'oeuvre d'Edgar Poe, dont la vie est étrangement proche de la sienne, il s'adonne coeurs et âme à latraduction de ses Contes extraordinaires jusqu'en 1855.

Alors que dix-huit de ses poèmes sont publiés dans diversesrevues, il voue un amour spiritualisé à Mme Sabatier, muse et madone, qui lui inspirera d'autres poèmes. Le poète mauditFin 1857 paraît enfin le recueil I des Fleurs du mal.

Très vite, l'oeuvre est condamnée pour immoralité et expurgée deplusieurs textes.

Il se hâte de les remplacer et d'en ajouter d'autres et en publie une seconde édition en 1861.Affecté néanmoins par son échec, le poète, sous l'emprise de l'opium et du haschich, s'enfonce dans la maladie.Criblé de dettes, il est contraint à produire et met ses espoirs dans une tournée de conférences en Belgique.

Il ymène une existence triste et mélancolique tout en persistant néanmoins à écrire quelques Poèmes en prose quiseront publiés à titre posthume en 1869.

Mais, en mars 1866, il est frappé d'un grave malaise.

Aphasique et à demiparalysé, figé dans la pose de celui qui « regarde passer les têtes de mort », il restera ainsi jusqu'à sa mort, le 31août 1867. Modernité de la poétique baudelairienneRomantique par tempérament, Baudelaire est aussi impressionné par le bien-fondé des valeurs du Parnasse (méprisde la confidence, de la morale, perfection du style, rigueur, travail).

Mais, bien trop original, il dépasse lesParnassiens et aborde déjà aux rives du symbolisme, ouvrant des voies nouvelles aux poètes.

Le sujet de sa poésieest l'homme moderne, vivant dans la ville, attiré à la fois ou tour à tour par le Bien et par le Mal, mordu par leremords quand il tombe, mais soutenu, toujours, par une aspiration vers le Beau, l'Idéal, qui est comme le véritablefondement de son être.Par les correspondances entre les divers éléments de la nature qui révèlent des harmonies rassurantes entreplusieurs sens esthétiques, il crée des images poétiques fermes dans sa conscience, alors que son existence vacille.Il pense ainsi de nouveaux rapports entre l'émotion et le langage.

La fonction moderne de la poésie est de faire « secorrespondre » tout ce qui est séparé, éloigné à priori.

C'est cette certitude poétique qui lui permet de résister auspleen après y avoir sombré.

Le spleen est cette prise de conscience de la malédiction éternelle de la nature et del'homme, ce chaos de tout l'être auquel seules les correspondances peuvent donner un sens nouveau.

Baudelairelègue ainsi à ses successeurs symbolistes et surréalistes l'intuition moderne fondamentale d'une unité harmonieusede l'être enfouie dans notre imaginaire. NOTES DE L'ÉDITEUR Sartre, en une synthèse éclairante, offre une tentative séduisante d'explication de l'itinéraire baudelairien : « Cettevie misérable qui nous paraissait aller à vau-l'eau, nous comprenons à présent qu'il l'a tissée avec soin.

C'est lui quia fait en sorte qu'elle ne fût qu'une survie, c'est lui qui l'a encombrée au départ de ce bric-à-brac volumineux :négresse, dettes, vérole, conseil de famille qui le gênera jusqu'au bout et jusqu'au bout l'obligera à s'en aller àreculons vers l'avenir, c'est lui qui a inventé ces belles femmes calmes qui traversent ses années d'ennui.

(...) C'estlui qui a soigneusement délimité son existence en décidant de traîner ses misères dans une grande ville, en refusanttous les dépaysements réels pour mieux poursuivre dans sa chambre les évasions imaginaires.

(...) Son histoire estcelle d'une très lente et très douloureuse décomposition (...) et les circonstances quasi abstraites de l'expériencelui ont permis de témoigner avec un éclat inégalable de cette vérité : le choix libre que l'homme fait de soi-mêmes'identifie absolument avec ce qu'on appelle sa destinée.

» Jean-Paul Sartre, Baudelaire, Gallimard, 1963. Ainsi, par sa propre expérience, le poète a voulu retranscrire la tragédie de l'être humain.. »

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