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Blanchot, Maurice - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Blanchot, Maurice - écrivain. 1 PRÉSENTATION Blanchot, Maurice (1907-2003), romancier, critique et essayiste français dont la réflexion porte sur l'écriture, l'acte d'écrire et sur l'impossibilité de l'oeuvre à être autre que l'expression du désir. 2 DE L'EXTRÊME DROITE À L'EXTRÊME GAUCHE Né à Quain (Saône-et-Loire) dans une famille catholique aisée, Maurice Blanchot fait des études de littérature allemande et de philosophie à Strasbourg où il rencontre Emmanuel Levinas. Il entre en littérature par le journalisme en tant qu'éditorialiste. De 1931 à 1944, il écrit de nombreux articles littéraires et politiques -- il est alors monarchiste, ardent militant d'extrême droite et prône une révolution spirituelle -- dans divers journaux comme le Journal des débats -- principal journal d'extrême droite dont il devient rédacteur en chef --, Combat -- revue antinazie mais néanmoins antisémite « raisonnable « --, etc. En 1938, il cesse d'écrire des articles politiques et se consacre exclusivement à la critique littéraire. En 1940, il quitte l'extrême droite et rencontre la même année Georges Bataille. Ambigu dans ses convictions, il fréquente les milieux de la Résistance tout en écrivant dans des revues pétainistes. À la fin de la guerre, désavouant les idéaux de sa jeunesse, il quitte la vie publique et s'installe à Èze, dans l'arrière-pays niçois. Il se rapproche, dans les années 1950, des communistes derrière son ami Dionys Mascolo, s'oppose au retour de de Gaulle, co-rédige le manifeste des 121, « Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie « (c'est à cette occasion qu'il accorde son unique interview) et prend part aux barricades de Mai 1968. Personnage extraordinairement discret, il fait en sorte de n'être plus autre chose, aux yeux de ses lecteurs, que son oeuvre. « Si l'oeuvre écrite produit et prouve l'écrivain, une fois faite elle ne témoigne que de la dissolution de celui-ci [...] « ( Après Coup, 1983). 3 L'ESPACE LITTÉRAIRE L'oeuvre de Maurice Blanchot est une oeuvre difficile, même son l'hermétisme n'a rien de gratuit. Sans complaisance, ascétique même, tournant le dos à l'anecdote et vouée à l'essentiel, sa prose peut être rapprochée de celle de Georges Bataille ou de Pierre Klossowski, comme lui peu connus du grand public mais d'une grande influence dans le monde intellectuel. « Admettons que la littérature commence au moment où la littérature devient une question « : Qu'est-ce qu'écrire, quels rapports le sujet entretient-il avec la parole ? Telles sont les questions sans cesse posées par Maurice Blanchot, interrogation philosophique, mais aussi poétique en ce qu'elle débouche plus volontiers sur l'aporie, le mythe ou le paradoxe : « L'écrivain se trouve dans la situation de plus en plus comique de n'avoir rien à dire, de n'avoir aucun moyen de l'écrire et d'être contraint par une nécessité extrême de l'écrire. « Tout son travail tourne autour de la question de ce qu'il appelle « l'espace littéraire «. Dans sa lecture de Sade, Hölderlin, Rimbaud, Lautréamont, mais surtout de Mallarmé, Rilke et Kafka, le critique décrit les expériences les plus épurées de l'engagement existentiel dans la littérature (l'Espace littéraire, 1955 ; le Livre à venir, 1959 ; l'Entretien infini, 1969). Pour lui, le langage anéantit le monde et, de la même manière, celui qui parle, la littérature est au premier chef une expérience de la mort : « Quand je parle, la mort parle en moi... Je ne suis plus ma présence ni ma réalité, mais une présence objective, impersonnelle, celle de mon nom, qui me dépasse. « La littérature a ainsi, pour Maurice Blanchot, l'« aptitude de rendre les choses absentes «. 4 L'OEUVRE ROMANESQUE Son oeuvre romanesque, bien éloignée du roman classique, est marquée de ces analyses. Au point que si les premiers romans conservent un minimum de personnages et un tant soit peu d'intrigue (Thomas l'obscur, 1941 et 1950 ; Aminadab, 1942 ; le Très-Haut, 1948), les suivants ne tardent pas à se réduire à des notations du plus grand dépouillement, à des objets insignifiants mais obsédants, une étrange « présence-absence « de la fiction et d'une parole sans sujet (l'Attente, l'Oubli, 1962 ; la Folie du jour, 1973). Ainsi le locuteur qui à l'origine a une identité la perd au profit d'un « je « qui très vite s'efface derrière un « il « exubérant : « Il sentait qu'il ne pouvait plus jamais dire « je « « (l'Attente, l'Oubli). En 1994, Blanchot signe son testament littéraire avec l'Instant de ma mort, achevé d'imprimer le 22 septembre, le jour de son anniversaire. Un jeune homme échappe à son exécution, comme Blanchot a échappé à son exécution par les nazis en 1944 à Quain, et est condamné à vivre « comme si la mort hors de lui ne pouvait désormais que se heurter à la mort en lui. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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