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Boileau

Publié le 22/02/2012

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boileau
(1636-1711) Le législateur du classicisme. Nicolas Boileau, dit Despréaux (du nom de l'une de ses terres), naît à Paris dans une famille bourgeoise aisée. Son père est greffier à la grande Chambre du parlement. Elève des collèges les meilleurs, Harcourt et Beauvais, destiné à la prêtrise, il choisit le droit. Reçu avocat en 1656, il hérite de son père une petite fortune qui lui permet de se consacrer entièrement aux lettres. Il se lie avec les jeunes écrivains de sa génération, La Fontaine, Chapelle, Molière, Furetière et, plus tard, Racine dont il sera le meilleur conseiller. Sa verve s'exerce contre les écrivains qu'il estime mauvais; il récite ses premiers vers dans les cabarets qu'il fréquente joyeusement avec ses amis. Les Satires (genre imité de Juvénal) passent d'abord de main en main, avant d'être publiées tout au long de la vie de l'auteur, de 1665 à 1711. Moraliste pamphlétaire, Boileau s'attaque aux ridicules de ses contemporains, qu'ils appartiennent à la noblesse (Satire V), à la vie parisienne, dont il donne des tableaux pittoresques dans les Satires III et VI, ou au monde littéraire (Satires II et IX). Le Lutrin (1673), long poème burlesque, pastichant le style épique, se rattache aux Satires.

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« BOILEAU 1636-1111 SAMUEL JOHNSON, dans la notice qu'il consacre à Dryden dans ses Vies des Poètes anglais, remarque que Boileau a été « le premier écrivain français qui se soit aventuré à parler dans ses vers de la guerre moderne et des effets de la poudre ».

Il fait sans doute moins allusion à l'Ode sur la prise de Namur qu'à l' Epître IV.

Ce n'est qu'une des preuves du « modernisme »de Boileau, aussi attentif aux dernières recherches scientifiques (comme dans son Epître V) qu'aux mots nouveaux et rares, ce qui lui permet, tel un Parnassien, de faire rimer Coco avec Cusco (toujours dans la même Epître V).

Aussi pourrait-on supposer que, dans la querelle des Anciens et des Modernes, il ait pris le parti de ces derniers; il semble qu'il ne se soit battu pour les premiers que par humeur et caprice, ce qui lui permet d'ailleurs de s'avouer vaincu et de donner raison à tout le monde dans sa VIle Ré­ flexion sur Longin, qui est un des meilleurs morceaux de critique de la littérature française et le premier fondé sur des considérations d'histoire, de linguistique et de sociologie.

Johnson ajoute que les Anglais, « moins effrayés par la nouveauté », l'avaient précédé; on trouve en effet dans le Paradis perdu une étonnante description de l'artillerie infernale, description pour laquelle Milton emploie des mots comme roter, boyaux, vomir, etc ...

et autres métaphores digestives qui ne sont pas sans rappeler l'énergique réalisme du Repas ridicule ou de la Satire contre les femmes : ...

Fait même à ses amants, trop faibles d'estomac Redouter ses baisers plein d'ail et de tabac, dit Boileau d'une dame d'un repas sortant tout enfumée, et, décrivant les avaricieux, il utilise les mots crasse, ordure, haillons, ignominie, il parle des souliers grimayants vingt fois rapetassés, de bas en trente endroits percés, de ...

coiffes d'où pendait au bout d'une ficelle Un vieux masque pelé presque aussi hideux qu'elle.

On s'étonne que Boileau se soit lancé dans des discussions sur la « noblesse » des mots, en la refusant, par exemple, au mot âne, et l'on peut regretter qu'il ait légitimé la périphrase faible, lui qui avait commencé (avec Molière) à mettre un bonnet rouge au dictionnaire.

A l'égard de la poésie anglaise, Boileau semble n'avoir eu qu'une ignorance polie.

Johnson dit qu'Addison avait envoyé ses poèmes latins à Boileau et que celui-ci, à ce qu'il paraît, en aurait conçu quelque estime pour les dons des Anglais.

Mais, remarque pertinemment Johnson,« chacun sait que Boileau avait un injuste et hargneux mépris pour la littérature latine moderne et que sa réponse avait sans doute été plus inspirée par la politesse que par l'admiration ».

Et plus encore par l'humour, car les écrits de Boileau ne laissent guère transparaître de sympathie à l'égard de l'Angleterre.

On y trouve même une Ode sur un bruit qui courut en 1656 que Cromwell et les Anglais allaient faire la guerre à la France; œuvre de jeunesse, mais intéressante à différents points de \'Ue : il est cuneux notamment de constater qu'elle se termine par une évocation de Jeanne d'Arc -ici encore, Boileau, ennemi du merveilleux chrétien et des Pucelles épiques, fait ce qu'il condamne (ou allait condamner).

Je ne citerai que les trois dernières strophes de cette ode (qui n'en a que cinq, d'ailleurs).

Dulwich Gallery, Loudre.s.

Photo du A/usée.. »

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