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LE BONHEUR ET LA LIBERTÉ CHEZ EPICTETE

Publié le 04/01/2010

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LE BONHEUR ET LA LIBERTÉ "Il n'y a qu'une route vers le bonheur, que cela soit présent à ton esprit dès l'aurore, jour et nuit : c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté." Épictète, Entretien IV.

À l'opposé de l'univers épicurien gouverné par le hasard, l'univers stoïcien est dirigé par le Destin et la Providence. Le Destin est aveugle, il n'a ni visage, ni intention; aucun temple ne lui a jamais été dédié, ni aucune prière consacrée. La Providence, elle, est intelligente et bienveillante. Ce n'est pas elle qui s'acharnerait, comme le fait le Destin, sur le malheureux OEdipe dont le premier crime, qui déclenche les autres, est d'être né. Le Destin est impersonnel, la Providence est personnelle. Le christianisme, bien sûr, reprendra l'idée de Providence et rejettera celle de Destin. Mais les deux idées coexistent chez les stoïciens, certains auteurs mettant l'accent sur l'une, certains sur l'autre.  

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« fait.A partir de là se développe toute la pratique de la philosophie morale stoïcienne, qui vise non pas tant à supprimer ledésir (qui est un mouvement de rapprochement, conforme à la nature), ou à supprimer l'aversion (qui est unmouvement d'éloignement, conforme à la nature), mais à déterminer correctement ce sur quoi porte ce mouvement.Désir et aversion ne doivent s'appliquer que sur ce qui dépend de nous ; sinon, nous allons désirer ce qui ne dépendpas de nous (la réputation, la richesse, le pouvoir) et haïr ce qui ne dépend pas de nous (la maladie, la mort, lapauvreté).

C'est à ce prix que l'on peut faire la conquête progressive de la liberté — le bien suprême —, du moins dela liberté intérieure, totalement affranchie des circonstances extérieures.Il y a donc un principe d'action, aisé à comprendre, et dont nous pouvons maintenant saisir toute la portée :« Renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté », principe qui est rappelé en tête de cet Entretien.Mais la leçon de philosophie, avec Épictète, est toujours très concrète, elle se nourrit d'exemples.

Celui qui estfourni, dans la suite du texte, est le suivant : « Aussi ne puis-je appeler travailleur celui dont j'entends direseulement qu'il lit ou qu'il écrit, même si l'on ajoute qu'il y passe des nuits entières.

»On peut deviner facilement quelle est la question décisive.

A quoi s'appliquent ce temps passé, ces lectures ou cesécrits ? « A quelle fin se rapporte ce labeur ? » L'action, en elle-même, n'est ni bonne ni mauvaise.

Ce qui lui donneson sens, c'est seulement sa finalité.

Et Épictète de se moquer ! Si la fin que tu poursuis est la gloire, « je t'appelleambitieux », si la fin que tu poursuis est l'argent, « je t'appelle avare, mais non pas travailleur ».A quoi faut-il donc appliquer ses lectures, ses écrits, son travail ? La réponse d'Épictète est conforme à la doctrine :« Si tu rapportes ton travail à ta faculté maîtresse, pour que ses dispositions et son activité soient conformes à lanature, alors seulement je t'appelle un travailleur.

»Autrement dit, le labeur véritable, celui auquel on doit appliquer son « esprit dès l'aurore, jour et nuit », c'estd'exercer la partie maîtresse de l'âme (hégémonikon), celle qui guide les autres, qui fait les représentations, lesconsentements, les sentiments, en bref la raison.

C'est en fonction de la raison que nous devons exercer notrefaculté de juger et de vouloir, et nous déterminer ainsi conformément à l'ordre universel.

Ainsi, et ainsi seulement,parviendrons-nous, selon l'expression de Sénèque, à la vie heureuse, ou selon la formule même d'Épictète, «à menerune vie tranquille ».Une telle conception du bonheur nous invite à nous replier sur nous-mêmes, dans une indifférence totale à l'égardde ce qui est extérieur à nous.

Elle ne saurait satisfaire notre époque tournée vers l'action plutôt que vers lacontemplation.

Inutile de préciser qu'il y a des choses qui dépendent de notre volonté et qu'on ne saurait doncrenoncer à tout.

Le bonheur n'est pas dans la rétention, ni dans une petite vie économe.

Il convient toutefois, et cesujet nous y invite, de réfléchir davantage sur les rapports entre le bonheur et le désir. ÉPICTÈTE. Né à Hiéropolis (Phrygie) au 1er siècle de notre ère, mort à Nicopolis (Epire). Il fut l'esclave d'Epaphrodite, lui-même affranchi de Néron et suivit, à Rome, les leçons de Musonius Rufus.

Affranchià la mort de son maître, il put se consacrer à la philosophie.

Lorsque Domitien bannit de Rome tous les philosophes,Épictète se retira à Nicopolis, où il eut pour disciple Flavius Arrien, grâce à qui son enseignement nous a étéconservé.

Il vécut toujours très pauvrement., On raconte qu'un jour, sou maître lui tordant la jambe, Épictète lui dit: « Tu vas la casser», et que, lorsque la jambe fut en effet cassée, il ajouta : « Je te l'avais bien dit.» Laphilosophie d'Épictète est le stoïcisme, qui est devenu chez lui une morale sèche, insensible et orgueilleuse.Indifférent à tout bien qui ne dépendît pas de lui, Épictète accepte la nécessité avec fierté.

« Supporte et abstiens-toi», telle est sa règle de conduite pratique.

Notre intelligence, notre volonté, notre personne dépendent de nous,les biens de la fortune n'en dépendent pas et ne doivent donc pas retenir notre attention.

Pour vivre conformémentà la raison, il faut vivre en accord avec la nature.

Il faut éviter la passion, cette « maladie de l'âme », qui est lasource de nos erreurs.

Pour être libre, heureux, tout puissant et parfait, il faut être impassible, il faut parvenir àl'ataraxie. Oeuvres principales : Entretiens ou Conversations, Manuel. Le stoïcisme: suivre l'ordre des choses. »

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