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Le bonheur est-il un problème public ?

Publié le 26/10/2005

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Pourtant il est bien déterminé dans son champ d'action qu'elle tient à se soustraire totalement à cette fonction. INDIVIDUALISME : Ensemble de comportements ou d'opinions consistant à faire prévaloir, dans la société, les vues, les désirs et les intérêts des individus, plutôt que ceux de la collectivité ou de l'Etat. Deuxième partie : L'individualisme Ainsi la société enfante des hommes, mais elle est n'est pas contrairement à une mère, préoccupée par leur avenir. Chacun doit s'occuper de son propre bonheur, tout en restant bien dans les limites qui lui sont instaurées. « Tout homme est capable de faire du bien à un homme; mais c'est ressembler aux dieux que de contribuer au bonheur d'une société entière. » Lettres persanes, Montesquieu. La société n'a pas cette puissance de la divinité et elle ne peut mettre en oeuvre que des outils imparfaits ou utiliser des méthodes relativement inefficaces. Jean Onimus, Bonheurs, bonheur : « Or notre civilisation individualiste, en fondant le bonheur collectif sur l'égoïsme des individus, et la richesse générale sur la concurrence des intérêts particuliers, n'a guère favorisé cette ouverture. Chacun vit séparé, méfiant, conscient de ses droits, cloîtré dans son privé, et considère le voisin comme un étranger, peut-être un concurrent, voire un adversaire. » Ainsi le bonheur pourrait être un problème public si le malheur des uns pouvait affecter le bonheur des autres.

Les mots s’entrechoquent à première lecture : que le mot bonheur soit associé au mot problème paraît assez déconcertant. Comment le bonheur peut-il entrer dans une catégorie aussi restrictive que celle des problèmes publics que gère un état par exemple. L’état devrait donc prendre en charge le bonheur de ses citoyens de la même manière qu’il doit songer à améliorer l’éclairage des rues ou organiser le calendrier du travail.

« Discussion : Les mots s'entrechoquent à première lecture : que le mot bonheur soit associé au mot problème paraît assez déconcertant.

Comment lebonheur peut-il entrer dans une catégorie aussi restrictive que celle des problèmes publics que gère un état par exemple.

L'état devraitdonc prendre en charge le bonheur de ses citoyens de la même manière qu'il doit songer à améliorer l'éclairage des rues ou organiser lecalendrier du travail. Proposition de plan : Première partie : Le bonheur collectif Si le reproche que l'on a longtemps fait aux sociétés communistes était de vouloir décider d'un bonheur collectif, qui serait le même pourtous, alors comment le bonheur peut-il être un problème public dans une société démocratique ? On voit que les différents régimes politiques ne parviennent à approcher la question du bonheur des citoyens qu'en légiférant c'est-à-dire en permettant de résoudre les disparités les plus criantes enconcédant certains avantages matériels ou économiques.

Le problème se trouve donc toujours quelque peu déplacé : "Le mythe du bonheur est celui qui recueille et incarne dans les sociétés modernes le mythe de l'Égalité." J.

Baudrillard, La société de consommation . En outre la question du bonheur collectif, même si elle se heurte aux limites que l'on vient de mentionner ne peut manquer d'êtresérieusement prise en considération : "Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères." La Bruyère , Les Caractères .

On comprend d'abord que la jouissance individuelle est difficilement permise quand domine la souffrance alentour. Pourtant la conquête des sociétés modernes semble être la place prépondérante qu'elles attribuent à l'individualité, ainsi chacun doit êtrecapable de trouver son bonheur tout seul.

Et puisque l'individualité semble être une valeur bénéfique pour tous alors à quoi bon s'occuperdu bonheur d'une population entière ? Si le bonheur devenait un problème public, alors, en un sens la société concernée ne serait plusindividualiste, puisqu'elle sous-entendrait qu'elle a pour rôle de rendre les gens heureux. Pourtant il est bien déterminé dans son champ d'action qu'elle tient à se soustraire totalement à cette fonction. Deuxième partie : L'individualisme Ainsi la société enfante des hommes, mais elle est n'est pas contrairement à une mère, préoccupée par leur avenir.

Chacun doit s'occuperde son propre bonheur, tout en restant bien dans les limites qui lui sont instaurées. « Tout homme est capable de faire du bien à un homme; mais c'est ressembler aux dieux que de contribuer au bonheur d'une sociétéentière.

» Lettres persanes , Montesquieu.

La société n'a pas cette puissance de la divinité et elle ne peut mettre en oeuvre que des outils imparfaits ou utiliser des méthodes relativement inefficaces. Jean Onimus, Bonheurs, bonheur : « Or notre civilisation individualiste, en fondant le bonheur collectif sur l'égoïsme des individus, et la richesse générale sur la concurrence des intérêts particuliers, n'a guère favorisé cette ouverture.

Chacun vit séparé, méfiant, conscient de ses droits, cloîtré dans son privé, et considère le voisin comme un étranger, peut-être un concurrent, voireun adversaire.

» Ainsi le bonheur pourrait être un problème public si le malheur des uns pouvait affecter le bonheur des autres.

Seulement il semble que dans les sociétés modernes cette relation n'existe pas, bien au contraire, puisque l'on a pour habitude de dire « ce qui fait lemalheur des uns, fait le bonheur des autres ».

Ce proverbe illustre bien quel rapport nous entretenons entre individus d'une mêmesociété.

Loin d'être de la solidarité, il s'avère être une compétition dans la recherche du bonheur.

Ainsi lorsque quelqu'un est malheureuxc'est en quelque sorte un concurrent de moins dans cette quête, et un peu plus de joie pour soi-même.

En aucun cas, si je convoite laplace de mon voisin, je ne peux souhaiter sa réussite.

Ainsi lorsque Bakounine disait « ma liberté personnelle ainsi confirmée par laliberté de tous s'étend à l'infini » ne semble pas pouvoir s'appliquer au bonheur.

Si dans le principe de la liberté, il est nécessaire qu'il n'yait pas un homme en esclavage pour que les autres soient libres, il est au contraire nécessaire que beaucoup soient malheureux pour quepeu soient heureux.

Le bonheur des uns passe donc avant tout par le sacrifice des autres. Troisième partie : L'inconnu du bonheur Si aujourd'hui on décidait que le bonheur est un problème public et que notre voisin doit être aussi heureux que nous le sommesfinalement le bonheur n'existerait plus.

Car si chacun voyait dans les yeux de l'autre autant de réjouissance que dans les siens, alors il yaurait une banalisation du bonheur et si l'on ne pouvait plus voir de tristesse dans les yeux des autres pour nous assurer que nousnageons dans le bonheur alors on ne saurait plus non plus que nous sommes heureux.

Le bonheur semble donc paradoxalementréclamer une bonne part d'égoïsme ou de retour à soi. Friedrich Nietzsche, Aurore :« À l'individu, dans la mesure où il recherche son bonheur, il ne faut donner aucun précepte sur le chemin qui mène au bonheur : car le bonheur individuel jaillit selon ses lois propres, inconnues de tous, il ne peut être qu'entravé et arrêté par des préceptes qui viennent du dehors.

» Cette incertitude fait que demeure une hétéronomie radicale entre la recherche d'une satisfaction si abstraite et difficile à définir et les modalités d'action d'un gouvernement si concrètes et souvent si lourdes. Conclusion : Le bonheur peut être un problème public dans le sens qu'une société gravement atteinte de malaise et d'inconfort ne peut en aucun cas progresser, mais les solutions préconisées garderont toujours un aspect technique qui n'entre pas dans la subtilité du sentiment.. »

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