Le bonheur est-il toujours à venir ?

Il part du constat suivant : alors que les hommes ont tout pour être heureux en restant tranquilles chez eux, ils continuent tout de même à chercher quelque chose et ne savent pas rester dans cet état de repos. Cette agitation est due à la condition même de l?homme. Car l?homme est mortel et misérable : ne rien faire engendre ennui qui lui engendre réflexion sur la condition de l?homme et le renvoi ainsi à sa petitesse face à l?existence, à sa misère. L?agitation lui permet de ne pas sombrer dans cette triste considération. Nous cherchons donc à travers nos occupations à oublier notre malheureuse condition. Par nos activités nous voulons ainsi trouver le bonheur : en posant un voile sur notre malheur atteignons nous le bonheur pour autant ? L?homme pense toujours que demain sera meilleures et que ses labeurs du jour donneront une satisfaction pour une date future : il en oublie l?instant présent et ne savoure pas ce qui lui est donné. Fonctionnant ainsi, il risque de passer à côté du bonheur car il ne le reconnaîtra jamais, s?il ne fait pas de chaque instant un moment constitutif de son bonheur. Le bonheur est donc un désir vain auquel l?homme aspire mais qu?il n?arrive pas à apprivoiser. Or, le bonheur n?est-il pas à porter de main au lieu de vouloir lui courir après ?