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Les Bourgeoisies au pouvoir au XIXe siècle en France

Publié le 06/09/2011

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Comme dans l'économie, les changements dans la société sont lents. Il est difficile de parler de classe ouvrière. D'ailleurs. les contemporains préfèrent parler, au pluriel, de «classes ouvrières«.

« La première mo itié du XIX'' siècle connaît une cro issance industr ie lle régulière.

De 1,6 'X, par a n jusqu 'en 1840 , elle accélère notablement par la suite (2 ,2 % ).

C'est sans doute entre 1840 et 1860 que se situe le démarrage de la cro issance indu s­ trielle.

La population active dans ce secteur passe de 3 ,5 à 4 ,2 millions en 1866.

La naissance des grandes usines Toutefois, l'industrialisation est surtou t le fait de quelques secteurs lourds : les mines avec la pro­ duction de houille , qui passe de 1 million de tonnes en 1820 à 5 millions en 1847 , et à 13 mil­ lions en 1869 ; la sidérurgie , où le haut fourneau à coke a détrôné le fourneau à bois et où la produc­ tion d 'acier à grande éch elle s'imp ose grâce à l'in­ troduction, après 1860 , du conve rtiss eur Bessemer.

La France possède de grandes usines, esse ntie l­ lement concentrées dans le Centre, comme l'en tre­ prise Schne ider, au C re usot.

Les mines et l 'industrie sid érurgique , qui emploient alors quelque 171 000 personnes , son t encore loin derrière l'industrie textile et ses 825 000 ouvr iers et ouvrières.

Cel le-ci progresse à un taux rapide (2 '%, l'an pour le coton , les impri­ més , les indiennes et la laine , 4 'Y..

pour la soie).

Mais ses structures sont encore de type anc ien, ou du moins intermédiaire .

Seule la filatur e s ' effectue dans des fabriques où la machine à vapeur a défin iti vement supp lanté le moulin à eau.

Le tissage, qui occupe une main-d'œuvre de plus en plus nombreuse, demeure dispersé, utili ­ sant des hommes et des femmes souvent venus des campagnes et travaillant essen tiellement sur des métiers à bras.

Toutefois, l'exode rural ne commence véritablement que vers 1850- 1860.

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Kiosque à journaux à Paris par Paul Legrand.

Vers te milieu du xtx• siècle , l'industrie papetière renonce au chiffon pour adopter la paille, puis ta pâte faite à partir de bois.

Malgré ta censure qui , jusqu 'en 1866, soumet ta presse à l'autorisation préalable , te tirage des quotidiens parisiens ne cesse d'augmenter pour passer de 150000 exemplaires en 1852 à plus de un million en 1870.

Portrait de ~ Saint-Simon.

Dans te Catéchisme des industriels, Saint -Simon forme te projet idéal d 'une société qui , excluant les "oisifs », et placée sous la protection des "Producteurs " , assurerait à ta fois te vrai progrès des richesses et leur équitable répartition.

Quant a u x a utres secte urs ( h abillement , bâti­ me nt, petite m étallur gi e, etc.), ils restent très e n marge de l'indu stri alis a tion, l'ar tisana t con ti­ nuant à fo urnir l' essen tie l de la production.

Les mutations sociales Co mm e dans l'économ ie , l es ch an geme nts d ans la société sont lents .

Il est difficile de parler de classe ouvriè re .

D'ai lleurs.

les contemp o ra ins pré­ fèrent parler, au pluriel, de «classes ouvr iè res».

Le monde ouvrier n' est pas homogène, et il ne prend conscience de son ident ité que dans les gra ndes villes.

et n o t am ment à Paris où domine l'ouvr ier qualifié , de métier , ind épendan t et fier.

Mais dans la mine, et surtout dans le textile, les ouvriers-paysans n 'ont pas encore romp u le urs attaches avec la te rre .

L e prolétariat, au sens mo­ dern e du terme, n'ex is te que dans la m éta llurgi e o u l e c he min de fer (130000 c h e min ots en 1869).

Le somm e t de la pyramide sociale est occ upé par de grands n o t ables.

p our l'esse ntiel une gran­ de bourgeoisie dans la première moitié du x1x·· siècle, qui assure une triple domina tion, écono­ mique, socia le e t politique.

Bourgeoisie urbaine, surtout parisienne, bourgeoisie de province, aux horizons plus limit és mais auss i petite bourgeoi­ sie composée de boutiquiers, d 'artisans , de fonc­ tionnaires, de comm is e t d 'e mpl oyés.

Contre le libé ra lis m e éco nomiqu e, et en réac­ tion a u paupérisme engend ré par l'industri alisa­ tion, se déve l oppe un e litt éra tur e socialiste­ utopiqu e.

Le mémorialiste Saint-Simon (1760- 1825) exa lte et c ritiqu e à la fo is le no uvel « industrialis­ me », C harles Fourier (1772- 1837) imagine un «Éta t soc ié taire », composé de communes rurales indus­ trielles où chacun produirait e t con ommera it à sa guise.

L e commun is te Étienne Cabe t (1788- 1856) §A Il N'Il' -§ ll.M 0 1 1 ':~JbnSntrur ,/,-tt.

~:.y,-,.,N, (('y;,w.4· ~--~~- ! Tirage de ta loterie de presse au Crédit A foncier de France.

Le CFF, fondé en mar s 1852 , restera jusqu 'à ta fin du siècle la principale banque des Français.

En 1850 , 700 000 personnes y détiennent des titres de rente: elles sont 1300000 en 1870 .

prône l'étatisation des moyens de production et de distribution.

Plu s réaliste , Louis Blanc (1811- 1882) propose la c r éation d'ateliers nationaux.

Les arts et la culture La bourgeoisie se scanda lise des Fleurs du mal ou de Madame Bou01y, -qui sont l'objet de pro­ cès - mais ell e sait aussi apRrécier Eugène Labiche ou J acq ues Offenbach.

A la grande effu­ s io n l y riqu e des années 1820 succède toutefois , après 1830, un romantisme assag i.

L e XIX' siècle est aussi le s i ècle de la science: en physique , avec les travaux d'Ampère (1775- 1836) , de Carno t (1796-1832) et d 'Arago (1786- 1853); en chimie, avec Gay-Lussac (1778-1850 ); en biologie , avec Cuvier (1769-1832).

Enfin , une philosop hie neu ve, le positivisme , apparaît.. »

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