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Bourlinguer de Cendrars

Publié le 30/03/2013

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Cendrars a passé sa vie à bourlinguer : à quinze ans, il découvre l' Allemagne ; à dix-sept ans, la Russie, puis la Perse, la Chine, les États-Unis, l' Égypte, le Soudan, toute l'Amérique du Sud ... Il s'engage dans la Légion étrangère, participe à la première traversée du Normandie ...

« -------- EXTRAITS Les voyages de Cendrars le plongent soudainement dans l'histoire Je ne souffle mot .

J e regarde par La fenêtre Venise.

Venise.

Reflets insolites dans L'eau de la lagune.

Micassures et refl ets glissants dans les vitrines et sur le parquet en mo­ saïque de la Bibliothèque Saint-Marc.

L e soleil est comme une perle baroque dans La brume plombagin e qui Signalement se lève derri ère les fa­ çades des palais du front de l'e au et annonce du mauvais temps au larg e, crachin, pluies, vents et tempête.

Je ne souffle mot .

A la place du vapo­ retto qui passe devant la Dogana di Mari, appa­ reille une tartane.

C'e st le 11 novembre 1653 . ..

v~sc ription.

'Jaille' ------~-/_ ·"'~b~'J--i -ll••gA I ,huA Couleur des yeux ' ----''-""'"""----1 Colour of eye:J "" dM, Couleur des clre'tniu.x ·' ----""'" -'-''---1 Colour oJ k aù · Signes par/Ù:u!t'ers, ---" a""-c,'t>t.:.;c:::::.HAA, .:..:.Te~/-1 Spécial marks :Jlccompagné de ---- -- e11fan/; ~ccompan1 ed hy clrildrs [)\!o m 'Pr énoms Sur110.m~ Clir1Jttarr rram e8 Page du passeport de Blaise Cendrars Blaise Cendrars est '!Jale de noissanc1 t Tute ef birth un repor er, un journaliste amoureux de Paris Comme le serpent de me r, Paris , Port-d e-Mer, est en­ core un de ces sujets qui passent en première page, les jours creux, au mois d'août , quand les journaux n'ont rien à monter en vedette (on ne peut avoir tous les ans une guéguerre, la der-des-ders à an­ noncer comme vacahces !) et que l'é quipe des rédacteurs restée au boulot et qui dé­ nigre et envie les copains en villégiature sur les plages ou en excursion dans les mon­ tagnes , et attendant impatiemment son tour de partir aussi, ne sachant que mettre ni que faire pour se tirer d'e nnui, se bat les flancs et finit par succomber à la routine (aussi pa­ radoxal que cela puisse paraître, mê me cette profession alerte de mise en page , d 'improvisation , de chasse à la sensation, de concou rs de man ch ettes et de titres quo­ tidiennement renouvelés, a sa routine ! ) et au so mm eil deva nt un dernier de mi , tout Le monde en bras de ch emi se, La visière verte ou Les lun ettes noires sur Les yeux, bâill e, s'étire, s'a llonge, Les pieds sur le bureau, les c hai ses à vis et Les fauteuils tournant s dan gereus eme nt inclin és en arrière, La tête renversée, La bou che ouverte, les pip es éte intes ou, même , roulant sur Le sol, toute La salle de ré daction écrasée par la chaleur et ronflant du sommeil du just e malgré Les rotatives qui impriment les mensonges et les histoires d'été à dormir debout et qui ébran­ lent tout L' immeubl e, des sous-sols à la t e rra sse du dernier étag e.

Paris , Port-de-Mer! Le bourlingueur est marin, aventurier Die u, que La grande voile était lourd e! A quatr e, c'est tout just e si nous arrivions à La hisser ce ntim ètr e par ce ntimètre.

Le mouss e bon­ di ssa it, se suspe ndant de tout son poids au-dessus de nous ; Le Bulgare soufflait co mme un rhinocéro s, ju­ rant, suant, sentant mau- Phofograph;e du fitulaz're ef.

e cas échéanf.

phofograph;es es 'f"f~ n~s 9ui l"accompagn.enf IJ,alograplt ~~ hear er (und of chtldrt!n if any J lvi.

I (:.,.~ 'fi c 1 ,,,. '""' "' L,, {;li.1,. 0-' "4 ~ \V,~.

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vais ; Papadakis , qui était d 'une force peu commune, tirait calmement, palmée Sig·nafure du lifulaire .

S ig-na lure qf hear cr par palm ée, Les mains dur es, les biceps saillants, faisant flexion sur Les ge­ noux , exe rça nt un e press ion ~~ Guv,~ continue, rég ulière comme une machine et, de mon côté, je tirais de mon mieux, m 'arc­ boutant , me raidissant sur Les pie ds, éc ra­ sant Les ripatons du Bulgare qui gueulait , Lui disant: - Donne du mou , sacré diable ! Denoël, 1961 Page du passeport de Cendrars NOTES DE L'ÉDITEUR Scalzitti, Blaise Cendrars ou La Pa ssion de l 'éc ritur e, L' Age d'Homme , 1977.

l a vision cérébrale, avec tant d'ingéniosité et t a nt de clarté que la ponctuation n'a guère besoin d'intervenir , et qu'il n 'est même pas nécessaire de la rétablir, comme il en est souvent ch ez Montaigne et Descartes.

» André t'Sersteven s, L 'homme que fut Blaise Cendrars, Denoël, 1972.

Il faut replacer Bourlinguer dans l'entreprise autobiographique de Blai se Cendrar s : « La traversée des quatre élé,ments par les quatre volumes de la tétralogi ~, le feu infernal par L'Hommefoudroyé, laterre atterrante par La Main coupée, l'eau féminine par Bourlinguer , l'air divin par Le Lotissement du ciel, suit le trajet , toujours diversifié, de l'homm e qui écrit , enregistre symboliq uement les variations de son approche de l'écriture .» Yvette Bozon- 1 Roger-Vio llet 2 Lauro s-G iraudon 3, 4 B.N.

Pari s On retrouve ici le style caractéristique de Cendrar s : «L'incantation du style y est pour beaucoup , par son rythme entraînant et sa profusion d'images insolites .

Comme un avion à réacteurs , la phrase dépas se parfois la vitesse du son .

Elle s'étend non pas seu lement sur une page entière, ce qui n'a rien que de typographique , mais sur les hori zons de la pen sée, les incidente s multipliant à l'infini les plan s successifs de Ce style traduit bien l 'état d 'es prit de l 'auteur: «La bourlingue lui titille l'esprit.

L'alcool l'euphorise.

Il a la foug ue .

Il a la foi.

» Jérôme Camilly , Pour saluer Cendrars, Actes Sud, 1987.

CENDRARS 02. »

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