BRASSENS : Chansons

« EXTRAITS Marginalité et métaphore de la mauvaise herbe Vision rabelaisienne Frénétiq' l'une d' el!' s'attache Le vieux maréchal des logis Je suis d' la mauvaise herbe Braves gens, braves gens, C'est pas moi qu'on rumine Et lui fait crier « Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l'anarchie ! » Une autre fourre avec rudesse Etc' est pas moi qu'on met en gerbe, La mort faucha les autres, Le crâne d'un de ces lourdauds Entre ses gigantesques fesses Qu'elle serre comme un étau.

Braves gens, braves gens, Et me fit grâce à moi C'est immoral etc' est comm' ça! ...

Et je m' demande La plus grasse de ces femelles Ouvrant son corsage dilaté Pourquoi bon Di eu Ça vous dérange Que j'vive un peu.

Auprès de mon arbre NOTES DE L'ÉDITEUR « On comprend que le vocabulaire le plus violent soit pour lui une nécessité: il s'agit de témoigner, de choquer, de scandaliser, car sans scandale, les bonnes gens resteraient dans leurs tranquilles habitudes et l'énergumène qui leur fait face ne se se ntirait pas de raisons d 'être là.

Constamment, les Chansons font défiler ces pauvres diables, dont trop souvent, comme disait La Fontaine , la profession est de mourir de faim.

Celui qui a mal tourné, Le Mauvais Sujet repenti, Le Vin, Chanson Matraque à grands coups de mamelles Ceux qui passent à sa portée.

La Mauvaise Herbe, Gallimard, 1988 Ils tombent, tombent, tombent, tombent, Et s' Ion les avis compétents Il paraît que cette hécatombe Fut la plus bel!' de tous les temps.

Dans la célèbre Chanson pour l' Auvergnat, Brassens montre sa compassion pour les petites gens Elle est à toi cette chanson Toi l' Auvergnat qui sans façon M'as donné quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid Toi qui m'as donné du feu quand Les croq uantes et les croquants Tous les gens bien intentionnés M 'avaient fermé la porte au nez Ce n'était rien qu'un feu de bois Mai s il m'avait chauffé le corps Et dans mon âme il brûle encore A la manièr' d'unfeu de joie.

Seghers, 1963 pour l' Auvergnat, et bien d'autres sont de cette veine.

Il est vrai que, à la passion de Brassen s pour le non-conforme, s'ajoute toujour s une grande compassion.» Alphonse Bonnafé, Georges Brassens, Pierre Seghers, 1963.

« Brassens a mis en musique Villon, Hugo, Francis Jammes, Paul Fort.

Comme l 'ind ique André Larue, le chansonnier-poète connaissait et aimait la litt érat ure française : c'est simple, Brassens, du Roman de la Rose à Albert Camus , a tout lu.

Et non seu lement il a tout lu, mais tout reten u.

En Hécatombe, Gallimard, 1988 Une Jolie Fleur dans une peau de vache littérature française surt?ut, je ne pense pas que l'on puisse le prendre en défaut d'auteur inconnu.

Je crois qu'il aurait aimé être un romancier, un grand écrivain.

Mais ses deux romans, La Mauvaise Réputation et La Tour des miracles, n'ont pas eu de s uccès.

Je pense que c'est à cause de la trop grande qualité de la forme qui donne à sa page le ton d'un exercice.

Ce qui est valable dans une chanson que le rythme souti ent ne l 'est plus dans un texte qui devient vite précieux et ennuyeux à force de rigueur.

» André Larue, Brassens ou la Mauvaise Herbe, Paris, Fayard, 1970.

1 co ll.

Viollel 2 .

3, 4 g rav ures de Ja c ques Herold , Centraux Bibli o philes , Par is, 1 974 /B.

N.

BRASSENS 02. »