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Braudel, Fernand

Publié le 13/04/2013

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Braudel, Fernand (1902-1985), historien français, figurant parmi les personnalités les plus illustres de l’école des Annales.

Né en Lorraine, Fernand Braudel enseigne tout d’abord à Constantine et à Alger, puis à Paris jusqu’en 1935. Nommé professeur à l’université de São Paulo, au Brésil, il y rencontre Claude Lévi-Strauss. En 1939, il s’engage dans l’armée et il est fait prisonnier en 1940. Durant ses cinq années de captivité, il écrit son œuvre maîtresse, la Méditerranée et le Monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, thèse qu’il soutiendra et publiera en 1949.

En 1946, il rejoint l’équipe dirigeante des Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, revue historique fondée par Marc Bloch et Lucien Febvre. Conformément aux objectifs de ces derniers, Braudel défend la recherche collective et l’approche globale des sciences humaines. En 1949, il succède à Lucien Febvre au Collège de France et est nommé directeur de l’École pratique des hautes études. En 1962, il fonde la Maison des sciences de l’Homme, dont il est également l’administrateur principal. À partir de cette époque, Fernand Braudel devient le promoteur de l’école des Annales dans l’enseignement universitaire français. De ce fait, l’approche de l’histoire par le biais du temps long, des thèmes transversaux, des études quantitatives, sera, pendant une quinzaine d’années, la démarche prépondérante des historiens français.

L’influence de Braudel au XXe siècle est déterminante : c’est lui qui a permis de modifier l’approche classique ethnocentrique de l’historiographie, en démontrant l’importance de facteurs aussi divers que la population, le logement, les habitudes alimentaires ou le climat. Il écrit ainsi : « Je souhaiterais que les sciences sociales, provisoirement, cessent de tant discuter sur leurs frontières réciproques ; [...] qu’elles tâchent plutôt de tracer [...] les lignes qui orienteraient une recherche collective, les thèmes aussi qui permettraient d’atteindre une première convergence. «

Le second grand apport de Braudel est l’approche de l’événement historique par le biais des temps dans lesquels il s’inscrit : le temps long — celui de la géographie ou de l’ethnologie —, le temps moyen — celui des religions, des systèmes sociaux et économiques —, le temps court — celui du politique — qui, écume de l’histoire, est à la fois le plus visible et, pris tel quel, le plus superficiel. En fait, tout événement porte en lui la conjonction de ces trois temps, et le travail de l’historien, depuis Braudel, est aussi de les reconstituer à travers l’étude de l’événement particulier.

Ses travaux ont été appréciés à l’étranger dès le début de sa carrière et il est considéré comme l’un des plus brillants historiens de son époque. En 1979, il publie une œuvre au retentissement international, Civilisation matérielle, Économie et Capitalisme, XVe-XVIIIe siècles. En 1984, il est élu à l’Académie française (voir Institut de France), puis fait commandeur de la Légion d’honneur.

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