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Le but de l'education est il de chasser le naturel ?

Publié le 27/02/2008

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Eduquer doit alors conduire à émanciper, élever et libérer. En tant qu'enseignement, elle consiste à transmettre des savoirs et des savoir-faire. Elle se distingue de la pédagogie qui est stratégie visant à élaborer les procédures de transmition. La possibilité de l'éducation se fonde sur la spécificité de l'homme, lequel peut prétendre à une autonomie : l'animal est dressé (déterminé à certains comportements), l'homme est éduqué, c'est-à-dire conduit à lui-même (« Deviens ce que tu es » est la formule de l'éducation). Le présuposé est donc que l'homme n'a pas à être naturel, ou n'a pas à se réduire à cette naturalité. La question est donc de savoir si ce présupposé est valide et si l'éducation peut, donc doit, chasser le naturel. Mais cela achève-t-il alors l'éducation ? Il n'y aurait qu'un rôle négatif de l'éducation et rien de positif (pas d'instruction). La question est alors celle du contenu propre de l'éducation.   Problématique   L'éducation apparaît comme une nécessité sociale.

« – En outre, une éducation qui va contre le naturel produit un Moi artificiel, dénaturé.

C'est ce que montre Rousseau dans l 'Emile .

Au contraire, une véritable éducation doit être négative, c'est-à-dire empêcher que le développement naturel de l'enfantsoit contraint.

Si « l'homme est naturellement bon, c'est la société qui lecorrompt », c'est que « l'homme de la nature », produit par les seulestendances naturelles, se distingue de « l'homme de l'homme », produit parlui-même en son éducation.

Ce dernier, par la comparaison qui estintroduite avec ses semblables, acquiert les premières passions sources dumal. – On voit donc ici que la question se pose de la façon suivante : les tendances naturelles, ou le naturel, est-il intrinsèquement bon ou mauvais? Selon la réponse à cette question, l'éducation devra ou non chasser lenaturel.

Mais alors il y a un présupposé. – Présupposé : l'homme aurait une nature ou bien trouverait en face de luiune nature, déterminée ensuite comme bonne ou mauvaise. Il faut en définitive admettre soit que « le naturel » ne forme pasd'unité, soit qu'on en est totalement dépourvu et que l'éducationle construit, soit qu'il est opposition de tendances opposées. 3. – Il s'agit dans cette dernière partie de montrer que les valeurs ne sontpas inscrites dans les tendances naturelles elles-mêmes (regroupée sous le titre : « le naturel ») mais que c'està partir d'une certaine éducation que ces tendances sont jugées.

A ce titre, le but de l'éducation ne peut doncêtre de chasser le naturel en général, mais uniquement celui qui s'oppose aux valeurs posées. – D'où la question de l'origine de nos valeurs : si, comme l'a montré Nietzsche notamment dans La généalogie de la morale , nos valeurs proviennent de notre volonté de puissance (les faibles proposent par exemple des valeurs d'égalité qui s'opposent aux valeurs des forts, des valeurs aristocratiques), alors l'éducation est elle-même lefruit d'une certaine tendance naturelle.

Dès lors, il s'agit plus d'opposer les éducations comme on oppose lestendances naturelles, que d'oppose « le naturel » et l'éducation.

On peut alors admettre qu'éduquer revient àdévelopper certaines tendances naturelles au détriment d'autres tendances. – Soit on s'engage dans l'idée que l'Homme est en réalité dépourvu de nature humaine (Sartre, L'existentialisme est un humanisme ) et qu'il est essentiellement choix et engagement en une situation.

Dès lors, poser l'éducation comme chasse au naturel, c'est méconnaître que l'homme c'est déjà toujours choisi dans une liberté absolue quepeut masquer sa mauvaise foi : le naturel n'est en réalité qu'un certain consentement qui pose, par la mauvaisefoi, en dehors du principe de la liberté, son origine. Conclusion : on peut donc répondre à la question dans une double perspective.

Soit on admet que l'éducation a pour but de chasser le naturel, mais il faudra alors admettre que c'est au nom d'un autre naturel.

L'éducation estdonc le privilège donné à certaines tendances fondamentales, le développement des tendances fondamentalesprivilégiées constituant les valeurs et le but de l'éducation, ce but s'accomplissant alors en même temps parl'extinction des tendances opposées.

Soit le naturel n'est en réalité qu'un manière de masquer notre libertéfondamentale par la mauvaise foi.. »

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