Devoir de Philosophie

Campagnes de lutte et de prévention contre l'Homophobie Ordinaire

Publié le 22/09/2012

Extrait du document

  3. La méthode d’Abdelatif Er-Rafiy Il
a montré dans sa thèse que la variabilité perçue dans un groupe à un effet bénéfique sur la réduction des discriminations. L'une des manières de modifier la variabilité perçue dans un groupe (dans son expérience le groupe des Maghrébins) est l'utilisation d'une affiche soulignant les différences existantes entre les membres de ce groupe.  Il a ainsi créé une affiche composée de douze photographies d'individus d’origine maghrébine. Pour deux tiers des photographies, différentes caractéristiques décrivaient les individus qui y figuraient (par exemple, Aïcha, 30 ans, "prés de ses sous"; Yamina, 59 ans, "optimiste"). Au bas de l'affiche, apparaissait le slogan : "Notre point commun : La diversité. L'efficacité de cette affiche a été testée dans une série d'expériences en laboratoire et sur le terrain. Ils ont formé des paires de lycées de façon à ce que les deux lycées se trouvant dans une même paire soient les plus similaires possible : le nombre d’élèves dans le lycée, le statut social des lycées, etc, et ont ensuite attribué aléatoirement un lycée dans chaque paire à la condition affiche et l’autre lycée ne recevait pas l'affiche. Au total 1012 lycéens ont participé à cette étude. L’étude se déroulait sur cinq semaines. Les affiches ont été affichées pendant 4 semaines modifiant la variabilité au sein des Maghrébins sur les murs des salles de classes dans les lycées "test". La quatrième semaine, les affiches ont été retirées et une semaine plus tard, ils ont mesuré les attitudes des élèves à l’égard des
Maghrébins. Les résultats montrent que l'affiche a été efficace. Plus précisément, les individus qui ont été exposés à l'affiche soulignant les différences au sein des Arabes avaient moins de préjugés et de stéréotypes à l'égard des Maghrébins que les individus n'ayant pas été exposés à l'affiche.  Cette expérience à été reconduite sur des canadiens noirs, avec cette fois des caractéristiques soient toutes positives, soit moitié positives moitiés négatives. Il est montré que les affiches avec des caractéristiques moitié positives moitiés négative ont un impact plus important sur la réduction des préjugés et stéréotypes. Malgré les intérêts évidents que cette étude pourrait avoir dans la lutte contre l’homophobie, une différence majeure est que l’on ne peut pas distinguer l’orientation sexuelle d’une personne sur une affiche sans utiliser de stéréotype.   De plus cette étude met tout de même en avant   la différence, et on pourrait s’interroger sur l’effet à long terme, comparativement à une étude qui mettrait en avant une ressemblance entre endogroupe et exogroupe, comme les campagnes contre l’homophobie qui ont pour discours : « Hétéro, bi, homos, notre point commun, l’amour ! «    4. Propositions Bien qu’il soit difficile d’impliquer concrètement les gens dans une campagne sans les faire participer, il est aussi bien plus difficile pour les associations (ayant généralement peu de moyens) de mettre au point ce type de campagne qui coute cher, et demande beaucoup de temps et de personnes pour les mettre en place.
Ainsi la contrainte principale sera de faire en sorte que la campagne soit le plus visible possible avec peu de moyens, le plus simple donc est de créer une affiche. Pour les besoins de l’étude il est impératif de pouvoir contrôler les effets de cette affiche, il serait donc intéressant de procéder comme dans l’étude d’Abdelatif Er-Rafiy, en adaptant par exemple un questionnaire de racisme afin d’étudier l’homophobie et en le faisant passer avant et après la campagne à l’université ou dans deux lycées. L’idée serait de créer une campagne qui pourrait à la fois confronter les homophobes aversifs à leurs comportement a homophobes, tout en leur montrant la diversité qu’il existe parmi la population homosexuelle. Une vidéo crée récemment par l’association « Les durs à queers « renverse les questions posées généralement aux homosexuels, montrant ainsi le caractère absurde de ces questions. http://www.dailymotion.com/video/xio06m_petit-questionnaire-de-l-heterosexualite_webcam#from=embed Ce serait une manière intéressante de créer une dissonance cognitive chez les homophobes aversifs : Si leur réponse à une première question neutre est positive, ils sont « obligés « de maintenir leur réponse lorsque la même question concerne des homosexuels. Par exemple : « Pour vous, un couple qui s’aime à t’il le droit de fonder une famille ?« « Et pourquoi pas un couple homosexuel ? «

Liens utiles