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Cantiques sacrés

Publié le 12/04/2013

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En célébrant, avec un lyrisme inédit jusqu' alors dans la poésie allemande, le Christ et la Vierge, Novalis, bien que protestant, contribua au renouveau du catholicisme allemand.

« La famille de Novalis avait adhéré à la religion des Frères moraves, l'une des branche s le s plus singulières du piétisme.

Les Frères moraves, réformateurs de Bohême, chassés d'Autriche par les catholiques, exercèrent une influence notable en Allemagne.

Cette communauté combattait l'esprit rationaliste du Siècle des Lumière s.

«L'avenir serait un gouffre obscur, et quand mon cœur s'affligerait, à qui dirais-je ma détresse?» EXTRAITS Sur la tombe de la Bien-Aimée Mon univers était brisé, Comme habité d'un ver rongeur, Mon cœur se fanait en sa fleur; Tout de ma vie, et mes espoirs Tout gisait au fond d'une tombe, Et je restais, moi, pour souffrir.

Je me moifondais en silence, Pleurant sans fin, voulant mourir Mais,fou d'angoisse, n'osant pas.

Là tout à coup, d'en haut me semble-t-il, On avait enlevé la pierre du tombeau, Et je sentis mon cœur s'ouvrir.

Qui j'ai vu ? et qui, lui donnant la main Ai-je pu voir ? Ne le demandez pas.

Je ne verrai jamais plus qu'eux; Et de toutes les heures de ma vie C'est elle seule, ainsi que mes blessures, Qui reste ouverte et vivante éternellement.

Prière pour les malades Aux pires heures de détresse Quand le cœur est près de flancher, Quand l'angoisse est là qui nous ronge, Du mal qui va nous emporter : Songeant au chagrin, à la peine Qui vont peser sur ceux qu'on aime, Nos ye ux sont voilés d'un nuage Où ne perce plus nul espoir.

Oh ! c'est alors Dieu qui se penche Et nous approche Son amour, Quand nous n'aspirons qu'à mourir, Son Ange vient et nous assiste, Portant le calice de Vie, Glissant en nous le réconfort ; On ne demande pas en vain Aussi Sa paix pour ceux qu'on aime.

A la Consolatrice des affligés De mes yeux d'enfant ravi je T'ai vue Tant et tant de fois te pencher sur moi.

Tel qu'en s'assurant d'un revoir prochain, Ton Enfante/et me donnait ses mains.

Tu me souriais et Tu m'embrassais Pleine de tendresse, oh ! mon Paradis ! Mais qu'il est loin, ce monde de délices ! Depuis si longtemps le chagrin m 'habite, J'ai traîné partout ma désolation ; Ai-je pu faillir aussi gravement ? Au pli de Ta robe un enfant se pend : Oh ! réveille-moi du rêve accablant ! S'il n'est qu'un enfant pour voir Ton Visage Et se confier à Ta sainte garde, Alors défais-moi des liens de l'âge Et refais de moi Ton petit enfant.

L'amour de l'enfant, sa fidélité M'habitent toujours depuis !'Age d'Or.

Traduction d'Armel Guerne « Un jour mes frères, à leur tour, lèveront au Ciel leurs regards et, fondus d'amour et de joie, viendront se jeter sur ton sein.

» NOTES DE L'ÉDITEUR les Cantiques , qui les irriguent et les embaument.

Ce qui leur donne leur caractère unique, c'est qu'ils sont à proprement parler les lieder de la piété - que, dans une mélodie aussi limpide que celle de Schubert, une piété aussi transparente, aussi florale que celle de l'école de Cologne, du Stephan Lochner de " La Vierge à la violette ", ouvre, épanouit sa corolle.

» Charle s du Bo s, Fragments sur Novalis, 1923.

d'une nouvelle religion, capable de rétablir l'unité originelle du christianisme, ait insufflé dans ses Cantiques un esprit appelé à réconcilier protestants et catholiques dans les mêmes formes d'adoration et de célébration.

Le caractère d'intimité , enfin, de familiarité avec Jésus et Marie, qu'il y a dans les Geistliche Lieder, doit rendre ceux­ ci particulièrement précieux à toutes les âmes qui recherchent cette solitude à deux en compagnie de Dieu.

» Marcel Brion, L'Allemagne romantique, Éditions Albin Michel, 1963.

«Novalis a composé des" Cantiques chrétiens ", ils sont divins, au-dessus de tout ce qu'il a fait jusqu'ici.

La poésie qui s'y trouve ne ressemble à rien, si ce n'est aux premières poésies de Goethe.

» Lettre de Friedrich Schlegel à Schleiermacher, janvier 1800.

« Fidélité, gratitude, confiance, ferveur tendre et ingénue -telles sont les qualités qui pénètrent de part en part « Il n'est pas surprenant que l'architecte 1 Frédéric de Hardenberg de Novalis par Eduard Eicheny /coll.

Yiollet 2, 3, 4 aquatintes de Petr Here l, éd.

Thierry Bouchard , Losne , 1980 / D.R.

NOVA LIS 03. »

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