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LES CARACTÈRES DANS POLYEUCTE DE CORNEILLE

Publié le 07/07/2011

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corneille

PERSONNAGES PRINCIPAUX.

POLYEUCTE. — Type idéal du chrétien sous l'influence de la grâce,

A. DÉVELOPPEMENT DU CARACTÈRE.

1° Au début de la pièce, Polyeucte, quoique chrétien de cœur, hésite à recevoir le baptême ; il craint de contrister Pauline qu'un songe a effrayée. Il se décide cependant, grâce aux pressantes exhortations de Néarque. 2° La grâce du baptême transforme l'âme de Polyeucte : il va au temple, avec Néarque qu'il entraîne, briser les idoles des païens. 3° Polyeucte voit bientôt se tourner contre lui tout ce qui est capable d'ébranler la constance d'un martyr : on lui fait voir le supplice de son ami ; Félix vient le trouver dans sa prison, et essaye de le vaincre par l'effroi de la mort.

corneille

« amour passionné et exclusif.

Polyeucte lui est apparu plus grand que Sévère, et c'est vers lui qu'elle s'est tournéeentièrement. SÉVÈRE.

— Type de l'honnête homme. A.

DÉVELOPPEMENT DU CARACTERE.1° Sévère, chevalier romain, a sollicité Pauline en mariage.

Trop pauvre, ce prétendant est repoussé par Félix.

Dedésespoir, il se jette dans le hasard des batailles, et y rencontre la gloire, c'est-à-dire un moyen de vaincre lesrésistances de Félix.2° A la nouvelle du mariage de Pauline, il est comme frappé « de la foudre ».

Dès ce moment, la gloire lui devientindifférente.

Il ne se venge pas : il veut seulement « voir Pauline, soupirer et mourir.

»3° Il accepte sans colère l'arrêt de Pauline, qui l'éloigné ; il n'essaie pas de tirer parti, dans l'intérêt de son amour oude sa vengeance, de la situation où s'est volontairement engagé Polyeucte.

Bien plus, comprenant l'héroïsme dePauline, animé lui-même par l'idée de sa gloire, il agit en faveur de son rival, au risque d'encourir la disgrâce del'empereur.4° Du reste, il n'a pas contre les chrétiens les préjugés de son époque : il en parle avec sympathie, avec admiration.Tolérant par humeur, il trouve les persécutions injustes ; sa raison droite lui fait voir la supériorité du dogmechrétien, et l'absurdité des superstitions païennes.

A cause de ses vertus naturelles, on se prend à espérer qu'il seconvertira un jour. B.

APPRÉCIATION DU CARACTÈRE. Sévère n'est guère au début qu'un vulgaire héros de roman : c'est l'amant chevaleresque, si à la mode au XVIIesiècle, aussi fade que langoureux.

Il se relève ensuite par sa générosité magnanime vis-à-vis de Pauline et dePolyeucte, ainsi que par sa largeur d'esprit et sa modération. FEUX.

— Type du courtisan politique. A.

DÉVELOPPEMENT DU CARACTÈRE.1° Il ne veut pas accepter Sévère peur gendre parce qu'il est pauvre ; il lui préfère Polyeucte à cause de sa fortuneet de son crédit.

Quand Sévère revient couvert de gloire, Félix tremble et craint sa vengeance.

Quand Polyeucterefuse d'apostasier, Félix le sacrifie de peur d'une disgrâce.

Quand Sévère vient demander grâce pour Polyeucte,Félix, qui se croit un fin politique, soupçonne un piège et se montre inflexible.

Il ne faut rien moins qu'un miracle dela grâce, dû sans doute à l'intercession du saint martyr, pour convertir ce cœur trop attaché aux choses terrestres. B.

APPRÉCIATION DU CARACTÈRE.Félix est un père égoïste et cruel, un fonctionnaire vulgaire, prêt à toutes les bassesses pour conserver sa place.

—Avec Polyeucte, Pauline et Sévère, nous sommes dans un monde idéal, supérieur.

Avec Félix, on retrouve le monderéel.

« Les Polyeuctes sont rares, les Félix ne le sont pas.

» (Hémon.) — La conversion subite de Félix peut êtrecritiquée au point de vue dramatique.

Ce n'est pas sans surprise qu'on voit cette âme sans noblesse se mêler,suivant le mot de Legouvé, " à cette grappe d'âmes que Polyeucte, en mourant, emporte vers le ciel.

" PERSONNAGES SECONDAIRES.NÉARQUE.

— Nèarque fait un beau contraste avec le caractère de Polyeucte.

C'est un chrétien d'une convictionferme, mais dont la ferveur se renferme dans les bornes ordinaires de la prudence.

Il ne néglige rien pour procurer àson ami la grâce indispensable du baptême ; mais quand Polyeucte, rempli de l'Esprit-Saint, est impatient de montrerà Dieu, par un coup d'éclat, le désir qu'il a de venger sa gloire, Néarque, plus calme et plus froid, cherche à modérerson ardeur.

Il finit cependant par céder a la parole enflammée du nouveau soldat de Jésus-Christ ; et quand il estengagé dans la lutte, il y déploie une constance inébranlable. FABIAN et ALBIN sont plus que de pâles confidents.

Ils tiennent à Sévère et à Félix un langage ferme, franc et loyal.— C'est Albin qui raconte la victoire de Sévère ; il dissuade par deux fois Félix de sévir contre Polyeucte.

— Fabiancherche à détourner Sévère de voir Pauline, pour leur éviter à tous deux une entrevue pénible : mais ses préjugéscontre les chrétiens lui font combattre l'intervention de Sévère en faveur de Polyeucte.STRATONICE est la femme du peuple attachée aux superstitions idolâtriques ; la vivacité de ses croyances éclatedans un torrent d'injures qu'elle répand contre les ennemis des dieux.

(Sengler.). »

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