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Caractéristiques de l'instinct

Publié le 12/05/2012

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2. Limites de l'universalité spécifique. - La spécificité de l'instinct comporte cependant des limites, l'instinct étant susceptible de variations individuelles, et l'uniformité spécifique étant plus formelle que matérielle.

a) Les variations individuelles. En réalité, tout instinct, fût-ce chez les insectes, qni sont lPs moins intelligents des animaux, implique certaines différences individuelles (à l'intérieur de la forme ou instinct secondaire). Les individus, en toute espèce, diffèrent les uns des autres par leurs caractères somatiques, taille, couleur, forme : des différences du même genre doivent exister dans le comportement. M~s, chez les animaux inférieurs, elles sont faibles et malaisément observables, tandis qu'elles s'imposent chez les animaux supérieurs. Aussi l'instinct admet-il des variations individuelles de plus en plus notables à mesure qu'on s'élève dans l'échelle animale, des insectes aux vertébrés, surtout aux mammifères et, parmi ceux-ci, aux grands singes. - On sait d'autre part tout ce que le dressage et les habitudes peuvent insérer de nouveauté au sein du comportement instinctif des animaux.

« CARACTÈRES PniMATRES plus compliquées paraissnnt n'ètrc qu'un jeu pour cerlains insrdcs, tel l'ammophile qui, pour conserver à sa larve carni­ vore, qui ne doit éclore qu'après sa mort, une nourriture vivante, paralyse un épipphiger en lui malaxant la tête et en perçant successivement de son aiguillon les six centres nerveux de l'in­ secte, qu'il traîne ensuite dans son terrier.

De même, les abeilles résolvent des problèmes de géométrie d'une complexité décon­ certante.

De jeunes hirondelles, qu'on a empêché de voler jus­ qu'à un certain âge, font leur premier vol dès qu'on leur rend la liberté, sans la moindre hésitation.

Le papillon, à peine sorti du cocon, plonge d'emblée sa trompe dans le calice des fleurs.

b) Instinct et intelligence.

L'instinct, comme tel, s'oppose donc à l'intelligence, définie comme la capacité de s'adapter aux situations nouvelles, à l'aide du savoir antérieurement acquis 1 • -Non pas que l'intelligence ne puisse s'insinuer dans le jeu de l'instinct, mais en lui-même ct dans son essence, l'instinct mani­ feste ses savoir-faire sans recours à nulle expérience antérieure.

C'est cc qu'on constate de la manière la plus évidente quand on voit l'animal exécuter une action instinctive immédiatement après être sorti de l'œuf (tel le poussin qui picore dès qu'il a brisé sa coquille), ou après avoir été placé dans une situation où il est absolument sûr qu'il n'a pu éprouver les effets de l'édu­ cation ou de l'imitation (telle jeune écureuil, élevé en captivité solitaire, à qui l'on donne des noix pour la première fois et qui en ouvre et en mange quelques-unes, puis enterre les autres avec tous les gestes caractéristiques de son espèce).

Il arrive que certains instincts ne se manifestent que plus ou moins tard dans la vie individuelle : tel est le cas de l'instinct sexuel, qui ne s'éveille qu'avec la puberté.

Ces instincts n'en sont pas moins innés, en tant qu'ils dérivent immédiatement des besoins fonda­ mentaux de la nature.

2.

Permanence.

-L'instinct définit une conduite perma­ nente et stable de l'animal, malgré les modifications souvent importantes qui affectent l'une ou l'autre des fonctions qu'il (1) cr.

Mc DouGALL, An Outline of Ps>jcholùgy, p.

?1 :,,Intelligence is the capacity to improve upon native tend~ncy in lhP light of past experience.

• -L'intelligence.

ainsi romprise, sr rencontre ch.cz l'animal.

Ellc ne peut être :lssimilée il l'intelligence humaine, qui pst puissance de penser J'universel.

Elle correspond à ce que les Scolastiques nommaient cstimati. »

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