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Le cardinal d'Estrées mandaté à Madrid par Louis XIV

Publié le 13/04/2013

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louis xiv

Cette blessure d'amourpropre pansée, Portocarrero , est prêt à travailler avec d'Estrées. Mais c'est compter sans le solide appétit de pouvoir de la turbulente princesse des Ursins, camarera mayor de la reine Marie-Louise.

louis xiv

« CÉSAR D'ESTRÉES, L'HOMME DE CONFIANCE DE LOUIS XIV Lorsqu'il débarque en Espagne pour prendre la tête du Despacho, César d'Estrées n'en est pas à ses premières armes.

Et le choix, par Louis XIV, d'un tel homme n'est pas le fruit du hasard.

Avant de se rendre en la péninsule Ibérique, le cardinal, relate Saint-Simon dans ses Mémoires, « fut à Rome plusieurs années chargé des affaires de France.

Il revint à la Cour en 1689 ».

Lors de l'élection d'Innocent XII Pignatelli à la papauté en 1691, le prélat retourne à Rome, où il est chargé des affaires du clergé.

C'est à Venise, où il participe au conclave du pape Clément Xl Albani, qu'il apprend que le Roi­ Soleil l'a nommé en Espagne.

Après une étape au Saint­ Siège, le cardinal rejoint Madrid, où se trouve déjà son neveu, l'abbé Jean d'Estrées, « chargé sous lui des affaires du Roi )), rejoint Philippe V à Milan.

Le 16 novembre, à Gênes, les deux hommes embarquent pour l'Espagne, via la Proven­ ce.

En décembre, le cardinal reçoit à Madrid un précieux renfort en la personne du conseiller financier Jean Orry .

Celui qui réformera intégrale­ ment l'administration espa­ gnole, témoigne le marquis de Dangeau dans son Journal de la Cour de Louis XIV, est « fort ins­ truit du gouvernement des finances d'Espagne ».

Il « n'agi­ ra que par les ordres de mon­ seigneur le cardinal d'Estrées, à qui il donnera les mémoires sur ce qu'il croira à propos pour redresser, s' il est pos­ sible, les finances de ce pays ­ là, qui sont fort en désordre ».

Premier ministre, le cardinal d'Estrées sera naturellement assisté par un autre prélat, qu'il a déjà rencontré à Rome , le cardinal de Portocarrero , alors régent du royaume.

Mais ce dernier accepte mal le joug de la France sur l'Espagne et pense à quitter le Despacfro, le Conseil du roi.

Afin d'atténuer sa grogne, Philippe V lui confie le commandement de son régiment des gardes à cheval.

Cette blessure d'amour- propre pansée, Portocarrero , est prêt à travailler avec d'Es­ trées.

Mais c' est compter sans le solide appétit de pouvoir de la turbulente princesse des Ursins, camarera mayor de la reine Marie-Louise .

La princesse des Ursins s'en mêle Madame des Ursins a bien compris que Louis XIV projet­ te d'exclure les Espagnols du Despacfro, à l'exception de Por­ tocarrero et du secrétaire un i­ versel, Antoine de Ubilla, mar­ quis de Rivas, pendant que le cardinal d'Estrées, Premier ministre, aura la haute main sur toutes les affaires du royaume .

Mais l'ambitieuse camarera mayor ne l'entend pas ainsi.

Elle profite de son inti ­ mité avec la reine pour la monter contre le prélat fran­ çais.

Elle fait de même avec madame de Maintenon, l'épouse «secrète » de Louis XIV, auprès de qui « elle se plaint fort de monseigneur d'Estrées ».

Si la composition du Despacfro est, dans un premier temps , conforme aux vœux de Louis XIV, la princesse des Ursins arrive à ses fins.

Elle convainc la reine que les Grands d'Es­ pagne sont fort réticents à la mainmise des França is sur leur pays .

Marie-Louise, elle, s ' empresse de pousser son époux à prendre personnelle­ ment les rênes du royaume .

Philippe V décide donc de siéger seul en son Despacfro, avec pour unique vis-à-vis le marquis de Rivas .

Dès lors, le cardinal d'Estrées et madame des Ursins devien ­ nent les pires ennemis .

Le marquis de Louville, chef de la Maison française de Philip­ pe V, déclare à propos de la princesse qu'il « est impos­ sible de croire la haine que cette femme a contre la Fran­ ce».

Malgré les appels répé­ tés de Louville et du cardinal d'Estrées , Louis XIV finit par se ranger au parti de madame des Ursins et donner satisfac­ tion à la reine en réintégrant Portocarrero au Despacfro .

D'Estrées, lui, doit plier bagages, victime de la reine d'Espagne qui n'hésite pas à le comparer à «un monstre».

Mais déjà, il prépare sa ven­ geance et ne manquera pas l'occasion de contribuer au rappel à Versailles de celle qui a causé sa perte, la prin ­ cesse des Ursins.. »

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