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CARMEN de Georges BIZET

Publié le 15/10/2010

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• opéra français du XiXeme siècle de Georges BIZET  (1838-1875) • opéra en quatre actes • livret français de Meilhac et Halévy (d'après la nouvelle de Prosper Mérimée Carmen) • créé en 1875 à Paris

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« Carmen.

203Acte II : Don José rejoint Carmen à la taverne de Lillas Pastia, où Escamillo (bar-b), le célèbre torero, vient de faireune apparition remarquée.

Eperdument amoureux, ensorcelé par Carmen, Don José déserte, et s'enfuit avec elledans la montagne.Acte III : Carmen se lasse de Don José rongé par la jalousie.

Il provoque en duel Escamillo venu chercher celle qu'ilaime.

Carmen s'interpose.

Puis ils se séparent : le toréador les invite à sa prochaine corrida.

Alerté par la blondeMicaêla (sop), sa fiancée, Don José part avec elle assister sa mère mourante.Acte IV : Escamillo entre triomphant dans les arènes, au bras de Carmen.

Survient Don José, qui la supplie de sesauver avec lui.

Mais elle refuse avec arrogance et veut retrouver Escamillo le héros.

Fou de douleur, Don José lapoignarde. ANALYSE à mi-chemin entre opérette et tragédie, un opéra aux couleurs de la vie A l'image de son héroïne, qui réunit les grâces provocantes d'une coquette, le charme vénéneux de la femme fatale,et la vitalité étourdissante d'une femme jeune et libre, le chef-d'oeuvre de Bizet allie les séductions de l'opérette, dela tragédie, et du drame réaliste.Carmen enchante d'abord par des traits propres à l'opéra-comique : un rythme endiablé et joyeux, sautillant commeune musique de danse, de nombreux dialogues parlés, des airs entraînants, devenus si célè bres que chacun les aime et les fredonne.

Tout le monde connaît l'irrésistible Habanera du premier acte, qui traduit la fascination proprement envoûtante de la gi-tane («L'amour est enfant de Bohême»), et la séguedille («Près des remparts de Séville»), ainsi que le morceau de bravoure d'Escamillo («Toréador, prends garde»).

On retrouve le climat de l'opérette, populaire,tendre et gai, dans le choeur des cigarières et l'ensemble «Le douanier c'est notre affaire», dans les airs émouvantsde la douce Micaêla, dans le joyeux et charmant choeur des gamins («Taratata taratata taratata»), auquel faitécho la chanson de Carmen («Tralalala»), empreinte d'une insolence rêveuse. Mais le caractère apparemment léger de certains morceaux ne saurait masquer le vrai sujet : une tragédiepassionnelle qui ne peut se résoudre que par la mort.

En même temps que ses personnages un peu communs sehaussent à la dignité de héros tragiques, l'opérette s'achemine peu à peu vers la tragédie, et la musique de Bizetretrouve l'intensité de la nouvelle de Mérimée.

Ainsi, le grand air de Don José («La fleur que tu m'avais jetée») estun long cri d'amour déchirant.

Quant à Carmen, ce n'est pas une gitane à castagnettes, mais un personnage noir,farouche et passionné.

Son arioso dépouillé et grave, dans le célèbre trio des cartes, appartient à la tragédie la plus sombre.

Comme dans toute tragédie, la fatalité est le personnage principal de l'opéra : dès le prélude, trois thèmess'entrelacent, celui de la Corrida, du Toréador, et du Destin (ou de la Mort).

Ce thème du Destin, sauvage etsombre, est un véritable leitmotiv : il fait planer l'ombre de la mort dès l'ouverture, accompagne la première apparition de Carmen, réapparaît dans le trio des cartes, renforcé par des cuivres fortissimo, et bien sûr, dans la dernière scène.

Le duo final entre Carmen et Don José, précédé par la plainte pathétique du pauvre brigadier («Maismoi Carmen je t'aime encore»), figure l'affrontement, tragique par excellence, entre Eros et Thanatos, l'amour et lamort. En fait la musique de Bizet, débordante de vie, n'a ni la fadeur sucrée de l'opérette, ni la solennité parfois exsanguede la tragédie.

Il n'y a aucun temps mort dans cet opéra, qui passe sans transition de la farce au drame, de l'aria au choeur, de la mélancolie du souvenir à l'excitation de la danse.

Dès le prélude, le fracas des cymbales éclabousse lesoreilles de couleurs et de lumière, tandis que les sonorités langoureuses des flûtes nous invitent à la fête et àl'amour.

Tout au long de l'opéra, l'orchestre se montre aussi bruyant, aussi gai et haut en couleur que lespersonnages.

Cette musique pleine d'animation, gorgée de soleil et de vie, transportait d'admiration le philosopheNietzsche, qui voyait dans cette oeuvre «méditerranéenne» l'antidote aux «brumes allemandes» de l'opérawagnérien.

Le monde de Carmen est réaliste, mais ne sacrifie pas à un exotisme minutieux et clinquant : stylisé et expressif, il a les couleurs bariolées de la vie, comme les tableaux de Courbet.

Par son destin, Carmen s'inscrit dansl'univers classique de la tragédie, mais elle apparaît aussi comme une héroïne moderne, une femme pleine de vie, quia le courage de se rebeller contre la tyrannie des lois et des hommes : «ce que je veux, c'est être libre et faire cequi me plaît». Carmen est resté sans descendance (mis à part quelques emprunts de Tchaïkovski dans La Dame de Pique).

En effet, l'opéra de Bizet ressemble à son héroïne : il se laisse courtiser par tous les genres sans appartenir à aucun, et il échappe, en définitive, à toute classification.

C'est là, peut-être, le secret de son charme).. »

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