Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. Voltaire, Candide. Commentez cette citation.

« ne peut se trouver que dans l'abse nce de pensée.

Ce point d.e vue esf soutenu par Martiii , un autre pe rso n­ nage du ·conte : « Travaillons sans raiSo nner, dit Martin, c'est le seu l moyen de rendre la vie sup portable.

» Mais p0 ur qui connaît Vo ltaire ·et son œuvre, il est impossi­ ble .de s'en tenir~ un e explication aussi limi tée.

Quand il prononce cette phra se, Candide s'adresse à Pangl oss, lequel apparaît tout au lon g du conte comme la caricature du métaph ysicien.

Ce n'est pas par hasatd.

Voltaire a constaté, en étudianH'histoire du monde , qu 'une grande partie du malheur des hommes provient des disputes · religieuses ou métaphy siques.

Or, selon lui , les grandes que stions métaphy siques (nature de Dieu, origine du mal, liberté de l'homm e) sont au­ des sus des capacités de compr éhen sion de l'être hu­ ma in.

Quand il nous conseille de cultiver notre jârdin , Voltaire veut don c nous conseiller de travailler dans les domaines qui sont à notre portée , c'est-à-dire la science et l'économi e.

II ne nou s demande pas de ne pas raisonner.

li croit trop aux val eurs de l'es prit et il sait de plus que c'est impo8sible.

Il veut simplement que l'homme se limite au jardin qui est .Je sien, celui dans lequ el la science est opérationnelle : · Voltaire pense aussi qu 'il vau t mieux agir que de rado­ ter comme Pangloss et c'est ce qui le conduit à ·!lccorder tout e son importan ce à l'écon omie.

Au lieu de nous lament er sur la misère du monde , améliorons la pro­ du ctivit é du sol, dév elopp ons l'artisanat, l'industrie , le commerce .

Aut ant de principe s que Voltaire mettra d'ailleurs en œuvre à Ferney .

«Notre jardrn» , c'est la plan ète Terre.

Voltaire nous conseille de la rendre prosp ère au lieu de nous déchirer en de vaine s ·querel- les.

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