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Céline, Louis-Ferdinand - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Céline, Louis-Ferdinand - écrivain. 1 PRÉSENTATION Céline, Louis-Ferdinand (1894-1961), écrivain français, auteur du Voyage au bout de la nuit, qui, au travers de son oeuvre nihiliste et épique, s'est révélé l'un des plus grands stylistes du 2 XXe siècle. LA CARRIÈRE MÉDICALE Né à Courbevoie au sein d'une famille de petits commerçants, Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline, fréquente tout gamin les rues de Paris, ce qui le conduit à totalement maîtriser le parler populaire. Il effectue son service militaire à partir de 1912 et se retrouve très tôt sur le front de la Grande Guerre. Cette expérience de la « vacherie universelle « fait écho dans toute son oeuvre à venir : blessé dès 1914, il devient un farouche pacifiste ; il exploite par ailleurs une pathétique image de lui-même, jeune recrue à la fois héroïque et victime. De retour à la vie civile, il hésite sur la voie à emprunter ; après un séjour à Londres, où il fréquente les milieux interlopes, et une tentative commerciale au Cameroun, il entreprend des études de médecine, couronnées par une thèse de doctorat sur Philippe-Ignace Semmelweis (1924), un hygiéniste incompris de tous. De 1924 à 1927, il effectue plusieurs missions en Afrique et en Amérique pour le service d'hygiène de la Société des Nations (SDN), un univers dont fait la satire sa pièce l'Église (1926, publiée en 1933). En France, fidèle à sa conception sociale de son métier, il travaille comme « médecin des pauvres « (1929) dans un dispensaire de Clichy. 3 UN SUCCÈS LITTÉRAIRE IMMÉDIAT C'est sous le pseudonyme de Céline (prénom qu'il emprunte à sa grand-mère) qu'il publie, en 1932, Voyage au bout de la nuit. Le succès critique et public est immédiat ; l'ouvrage manque de peu le prix Goncourt mais est couronné par le Renaudot. En 1936, il publie Mort à crédit et, la même année, de retour d'Union soviétique, Mea culpa, livret où se fait jour, derrière sa dénonciation du régime communiste, son antisémitisme. 4 LES PAMPHLETS ANTISÉMITES Cette idéologie antisémite est vite exprimée sans détours dans d'ahurissants pamphlets, notamment Bagatelles pour un massacre (1937) et l'École des cadavres (1938)-- écrits aujourd'hui empêchés de publication en France par les ayants droit de Céline --, qui mêlent des pages d'une confondante beauté, sur l'écriture ou la danse, à des diatribes d'une rare virulence contre les Juifs. Après la guerre, Céline est accusé de collaborationnisme : ces pamphlets -- des textes publiés dans les journaux pendant la guerre et sa participation à des manifestations publiques -- disent assez son adhésion aux thèses fascistes. Cependant, Céline a toujours préféré son « anarchisme de droite « à toute adhésion formelle. 5 LES ANNÉES D'EXIL À la veille du débarquement des Alliés, tâchant de gagner le Danemark, Céline reste bloqué à Sigmaringen où s'est retiré le gouvernement de Vichy ; ces pérégrinations au coeur d'une Allemagne hostile lui donnent le ton et le sujet de ses derniers romans. Parvenu à Copenhague, il est arrêté et incarcéré. Poursuivi par les autorités françaises sous l'inculpation de trahison, il séjourne en prison un peu plus d'un an puis reste en exil sur les bords de la Baltique jusqu'à son amnistie, en 1951. De retour en France, il s'installe définitivement à Meudon avec sa femme, la danseuse Lucette Almanzor. Il ouvre à nouveau un cabinet médical, tout en poursuivant sa carrière d'écrivain. 6 LE STYLE AVANT TOUTE CHOSE En France, Céline tente de restaurer son image et engage une stratégie de reconquête du grand public, en donnant notamment de fausses interviews (Entretiens avec le professeur Y, 1955). Féerie pour une autre fois (1951) et Normance (1954) sont des échecs. Il faut attendre 1957, après des parutions diverses passées inaperçues, pour qu'il resurgisse dans l'actualité littéraire avec D'un château l'autre, premier volet d'un cycle romanesque -- ouvertement autobiographique et d'une audace stylistique croissante -- qui se présente comme une épopée hallucinée et fantastique à travers une Allemagne en flammes, et qui sera complété par Nord dès 1960. Suivent Guignol's band II : le Pont de Londres (posthume, 1964), qui relate la fin de son périple londonien (Guignol's Band, 1945), puis Rigodon (écrit en 1961 et achevé quelques heures avant la mort de Céline, mais publié à titre posthume en 1969), troisième volet des récits de l'après-guerre. Signalons aussi, parmi les romans publiés après la guerre, Casse-Pipe, satire truculente du grotesque trivial de la vie de caserne, conçue dès 1936 comme une suite à Mort à crédit, et publiée en 1948, alors que Céline n'était pas encore rentré d'exil. 7 DES AUTOBIOGRAPHIES TRAVESTIES L'oeuvre de Céline est dominée notamment par deux chefs-d'oeuvre, Voyage au bout de la nuit (1932) et Mort à crédit (1936), ses deux premiers romans. Voyage au bout de la nuit, marqué par l'antimilitarisme de l'auteur, empreint d'un lyrisme haletant, s'inscrit au coeur de la crise des valeurs née au lendemain de la Grande Guerre. Épique, il fait exploser sous les yeux du lecteur les multiples incarnations de l'enfer ordinaire : l'horreur des tranchées, le cynisme du commerce en Afrique, la misère du travail à la chaîne en Amérique... Rompant radicalement avec le style classique et un niveau de langue soutenu, Céline élabore, pour composer cette oeuvre tragique et drôle, un pseudo-parler populaire, dont l'effet de naturel est le fruit d'un savant travail sur la langue (jeu sur les niveaux de langue, jeu sur les clichés, etc.). Mort à crédit, nouvelle épopée burlesque et désespérée, où l'argot est inextricablement lié à la poésie, narre avec crudité l'histoire d'une enfance misérable à Paris, marquée par une figure maternelle pathétique et la rencontre d'un inventeur. Ces deux romans, comme les suivants, sont d'inspiration largement autobiographiques. Dans ces textes écrits à la première personne, un narrateur -- qu'il s'appelle Bardamu ou Ferdinand -- prend en charge la parole foisonnante et marquée d'affectif de l'univers célinien. Céline s'y forge un personnage de victime innocente qui n'est peut-être pas étranger à ses délires antisémites, mais surtout travaille à forger ce style de plus en plus syncopé qui doit, selon son projet, redonner vie à une langue française sclérosée. 8 LE « STYLE RENDU ÉMOTIF « Conteur, chroniqueur et styliste hors pair toujours en quête de la « petite musique « spontanée, ce passionné de musique (jazz, opérette...) et de danse a révolutionné l'utilisation littéraire de la langue française. Écrivain et personnage complexe, contradictoire, il ne laisse pas de soulever des débats passionnés, entre une oeuvre admirable, résolument novatrice, et une idéologie qui reste associée au souvenir de l'un des plus grands crimes de l'histoire. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. 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« 8 LE « STYLE RENDU ÉMOTIF » Conteur, chroniqueur et styliste hors pair toujours en quête de la « petite musique » spontanée, ce passionné de musique (jazz, opérette…) et de danse a révolutionné l’utilisation littéraire de la langue française.

Écrivain et personnage complexe, contradictoire, il ne laisse pas de soulever des débats passionnés, entre une œuvre admirable, résolument novatrice, et une idéologie qui reste associée au souvenir de l’un des plus grands crimes de l’histoire. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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