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« Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. [...] Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous le soyons jamais. » Pascal, Pensées, 1670 (posthume). Commentez.

Publié le 22/02/2012

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« Nous ne vivonsjamais, mais espérons de vivre; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.

» « Blaise Pascal, Pensées19 Le bonheur est l'horizon de notre existence et tous nos choix jalonnent l'édification de cet idéal auquel nous aspirons avec tant d'avidité.

Mais le propos sombre de Pascal nous met ici en garde : paradoxalement, n'est-ce pas notre recherche frénétique du bonheur qui en rend impossible la jouissance ? En effet, le souci du bonheur induit une existence inquiète, écartelée entre la nostalgie d'un passé joyeux et l'impatience d'une félicité à venir.

Lorsque toute notre activité est investie dans la recherche d'un bien-être en vue duquel nous déployons d'immenses efforts, le bonheur est tout simplement reporté.

Ainsi, nous « espérons de vivre» plus que nous ne profitons des moments heureux qui s'offrent à nous. Mais n'est-ce pas là un pari risqué puisque nous ne sommes guère assurés de jamais accéder à ce bonheur convoité ? Au fond, nous laissons échapper la seule chose qui nous appartienne - le présent parce que nous en faisons un moyen en vue d'une fin seulement probable: le« futur».

Le verdict de Pascal nous rappelle donc une vérité essentielle : notre rapport au temps hypothèque par lui-même , nos possibilités de bonheur. Ainsi, l'avare se prive de tout pour épargner et l'ambitieux dédaigne le présent au nom d'une gloire future, car tous deux se réservent pour l'avenir.

Mais voilà bientôt, prévient Pascal, qu'on leur verse un peu de terre sur la tête et la comédie est terminée.

C21iel mauvais calcul que de mourir préoccupé, en ayant toujours remis à demain son bonheur réel ! En grec ancien, le mot temps - chronos - évoquait le nom du titan Cronos, être mythologique qui avalait ses propres enfants.

Indice, sans doute, que la conscience du temps « dévorant » était déjà présente dans la pensée grecque. Rappelons le mot d'Épicure : « La vie périt par le délai et chacun de nous meurt affairé.

» 38 \ Citations philosophiques expliquées. »

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