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Chant XXIII (23) de l'ILIADE d'HOMERE

Publié le 17/03/2011

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Les jeux en l'honneur de Patrocle. Le chant XXIII est le récit des funérailles de Patrocle, et ces funérailles comprennent, après l'accomplissement des rites, les jeux célébrés en l'honneur du mort. L'accomplissement des rites est promis au chant XIX, dont nous avons vu que l'origine était probablement assez récente. Le récit qui en est fait ici n'est pas toujours en accord parfait avec les données de ce chant. Les jeux en l'honneur d'un défunt sont quelquefois mentionnés dans l'Iliade, mais l'organisation régulière d'épreuves sportives, comme nous dirions aujourd'hui, est postérieure très probablement à l époque où ont été composées les plus anciennes parties du poème; et il est probable aussi que l'auteur de notre morceau s'adressait à un public qui avait l'habitude de ces sortes de compétitions. Il y a donc des raisons assez solides de considérer dans le chant XXIII, tout au moins l'épisode des Jeux comme une composition assez tardive. 

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« Iris entend cette prière, et va, de son propre mouvement, les trouver chez les Éthiopiens.

La tempête souffle ; laflamme s'avive ; et toute la nuit Achille l'arrose du vin qu'il puise à un cratère d'or. A l'aurore suivante, la crémation est accomplie.

Devant les Achéens rassemblés, Achille recueille les restes dePatrocle, auquel il propose d'élever un tombeau de dimensions convenables, mais modestes, en attendant celui qui,plus digne de lui, lui sera élevé à la fin de la guerre.

C'est alors que les jeux sont introduits par une formule assezbrusque, qui est reproduite au vers 3 du chant XXIV, où l'on pourrait reprendre sans difficulté la suite du récit, ensupprimant tout l'épisode, ce qui est invoqué à l'appui de leur thèse par ceux qui le croient surajouté. L'épreuve qui est racontée le plus longuement est celle même qui, aux jeux Olympiques ou aux jeux Pythiques, a étéconsidérée comme la plus glorieuse et a excité le plus de curiosité, la course des chars.

Eumélos, fils d'Admète,Diomède, avec les chevaux pris à Énée, Ménélas, Antiloque, Mérion sont les cinq concurrents.

Le récit de l'épreuveest précédé d'une longue recommandation adressée par Nestor à Antiloque, qui peut être une surinterpolation. La course de chars.

(372-624). Lorsque les chevaux rapides se mirent à accomplir la fin du trajet, en faisant retour vers la mer grise, le mérite dechaque concurrent put le mieux se faire valoir, et les chevaux forcèrent l'allure.

Alors, à toute vitesse, les cavalesdu fils de Phérès, de leurs jambes rapides, menèrent le train.

Elles étaient suivies par les chevaux de Diomède, leschevaux troyens a, et pas à une grande distance, mais tout à fait de près ; il semblait sans cesse qu'iÏ9 allaientmonter sur le char d'Eumélos ; leur souffle réchauffait sa nuque et ses larges épaules ; ils volaient, la tête presqueposée sur lui.

Diomède alors eût dépassé son adversaire, ou se fût mis de pair avec lui, si Phoibos Apollon ne s'étaitfâché contre le fils de Tydée ; il lui fit tomber des mains son fouet brillant.

Diomède irrité laissa échapper de sesyeux des larmes, quand il vit les cavales prendre encore plus d'avance, et ses chevaux, qui couraient sans aiguillon,mis en état d'infériorité.

Le tort fait par Apollon au fils de Tydée ne fut pas ignoré d'Athéné ; prestement, elle se mità la poursuite du pasteur des peuples, et elle lui rendit son fouet, en inspirant de l'ardeur à ses chevaux.

Puis ellerejoignit, irritée, le fils d'Admète.

La déesse rompit le joug de ses cavales ; celles-ci s'en allèrent chacune d'un côtéde la route, et le timon s'abattit à terre.

Eumélos lui-même roula à bas du char, le long de la roue ; il s'écorcha lecoude, la bouche et les narines, et se meurtrit le front au-dessus des sourcils.

Ses deux yeux s'emplirent de larmes,et sa bonne voix lui manqua.

Le fils de Tydée le devança, tenant en main ses chevaux, galopant bien en avant desautres ; car Athéné avait animé ses chevaux et lui donnait la victoire.

Il était suivi de l'Atride Ménélas.

Antiloque,lui, excitait les chevaux de son père : « Hardi ! tous deux ! forcez l'allure le plus possible ! Je ne vous dis pas delutter avec ceux-ci, avec les chevaux du prudent fils de Tydée, à qui Athéné vient de prêter de la vitesse, afin deleur donner la victoire ; mais rejoignez les chevaux de l'Atride ; ne restez pas en arrière.

Vite, ne vous faites pascouvrir d'opprobre par Aithé, qui est une femelle 1 Serez-vous battus, amis ? Je vais vous dire ce qui ne manquerapas de s'accomplir.

Vous n'aurez plus votre pâture chez Nestor, pasteur des peuples, et il vous tuera sur-le-champ,à la pointe de l'airain, si vous faiblissez et si nous remportons le dernier prix.

Allez ! rejoignez Ménélas ! forcez l'alluretant que vous pourrez ! Moi, je serai assez habile et je trouverai le moyen de passer devant, là où la routes'étrangle ; je ne manquerai pas l'endroit.

» Il dit, ses chevaux furent effrayés par la réprimande de leur cocher ; ils menèrent quelque temps meilleur train ; maisvoici que tout à coup, Antiloque au cœur ferme aperçut l'endroit où la route creuse se faisait étroite ; il y avait làun pli du terrain, où les eaux hivernales venaient converger et rompre la route, en creusant tout l'emplacement.Ménélas allait en cette direction, préoccupé d'éviter la collision des chars ; Antiloque avait détourné ses chevauxaux bons sabots et les menait hors de la route ; il poursuivait la course en allant un peu de côté.

L'Atride eut peur,et il cria à Antiloque : « Antiloque, tu mènes follement, retiens tes chevaux ; le passage est étroit, il va bientôts'élargir ; ne viens pas toucher mon char et nous détruire tous deux.

» Il dit, et Antiloque pressa le train encore plus, l'aiguillon en main, comme s'il n'avait pas entendu.

A la distance d'unjet de disque, tel que peut, de son épaule, le lancer un jeune homme qui fait l'épreuve de sa force, les chevauxprirent l'avance, tandis que reculaient ceux de Ménélas, qui, volontairement, laissa passer son rival, de peur que nese rencontrassent sur la route les chevaux aux bons sabots, qu'ils le renversassent les chars bien tressés, et queles conducteurs eux-mêmes, en se disputant ardemment la victoire, ne vinssent à choir dans la poussière.

Le blondMénélas, lui adressa ces reproches : « Antiloque, il n'y a pas de mortel plus pernicieux que toi ; va-t'en à lamalheure ; nous avions donc tort, nous autres Achéens, de te croire raisonnable.

Mais, va, tu as beau faire ; tu negagneras pas le prix sans que je réclame ton serment.

» Il parla ainsi, et il excitait ses chevaux, en leur disant : « Ne vous laissez pas attarder ; ne vous arrêtez pas,découragés ! Les jambes et les genoux de ceux-là se fatigueront plus vite que les vôtres ; car tous deux manquentde jeunesse.

»Il dit, et ses chevaux, effrayés par la réprimande de leur conducteur, pressèrent l'allure, et bientôt, se trouvèrentrapprochés des autres. Les Argiens, assis dans l'enceinte, contemplaient les chevaux, qui volaient dans la plaine, soulevant la poussière.

Lepremier, Idoménée, duc des Crétois, les reconnut ; il s'était placé hors de l'enceinte, et dominait le point de vue.

Ilentendit Ménélas, à l'écart des autres, donner de la voix ; il le reconnut, et reconnut aussi le cheval, facile àdistinguer, qui était en tête, sa robe entièrement rouge, sauf, au front, un signe blanc, de forme circulaire comme lalune.

Il se dressa et il adressa ces mots aux Argiens : « Amis, sergents et capitaines des Argiens, voyez-vous biencomme moi ces chevaux ? Il me semble que les chevaux qui approchent ne sont pas ceux que j'attendais ; je crois. »

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