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Un chapeau de paille d'Italie

Publié le 05/04/2013

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Labiche fut maire de Souvigny, en Sologne, où il possédait un château. Il s'y retira pendant la guerre de 1870. En 1877, après l'échec de sa dernière pièce, La Clé, il cessa d'écrire. Il prépara alors la publication de son Théâtre complet, ouvrage qui ne retint que cinquante-sept pièces, soit à peine le tiers de l'ensemble de sa production.

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« Par ici mes enfants, p ar ici ! ...

Sautez le ruiss e au! .•• (il saute, toute la n oc e sui t et s aute le ruisseau.) EXTRAITS FADJNARD, seul.

-Enfin ...

dans une heure, je serai marié ...

je n'entendrai plus mon beau-père me crier à chaque instant: "Mon gendre, tout est rompu! ...

" -Vous êtes-vous trouvé quelquefois en relations avec un porc-épic ? Tel est mon beau-père ! ...

J'ai fait sa connais­ sance dans un omni­ bus ...

Son premier mot fut un coup de pied...

J'allais lui répondre un coup de poing, quand un regard de sa fille me fit ouvrir la main ...

et je passai ses six gros sous au conducteur ...

- Après ce service, il ne tarda pas à m'avouer qu'il était pépiniériste à C harentonneau ...

- Voyez comme l'a­ mour rend ingénieux ...

Je lui dis: "Mon­ sieur, vendez-vous de la graine de carottes ?" -Il me répondit: "Non, mais j'ai de bien beaux géraniums." -Cette réponse fut un éclair .

"Combien le pot ? - Quatre francs.

- Marchons!" -Arrivés chez lui, je choisis quatre pots (c'était juste­ ment la fête de mon portier), et je lui demande la main de sa fille.

- "Qui êtes­ vous? -J'ai vingt-deuxfrancs de rente ...

-Sortez !-Par jour !-Asseyez-vous donc!" FADJNARD.

- Mais qu'est-ce que j'ai fait ? NONANCOURT.

- Toute la noce est en bas ...

Huit fiacres ...

BOBJN.

- Un coup d' œil magnifique ! FADJNARD.

- Eh bien ? NONANCOURT.

- Vous devriez nous recevoir au bas de /'escalier ...

BOBJN.

- Pour nous embrasser.

NONANCOURT.

- Faites des excuses à ma fille ...

HÉLÈNE.

- Mais,papa ...

NONANCOURT.

- Silence, ma fille! (A Fadi­ nard.) Allons, monsieur, des excuses! FADINARD, à part.

- Il paraft que je n'en sortirai pas.

(Haut, à Hélène.) Mademoi­ selle, veuillez, je vous prie, agréer/' assu­ rance de ma considération la plus distinguée ...

FADJNARD, seul.

-Enfin, me voici chez la baronne! ...

Elle est prévenue de ma visite; en sortant de chez Clara, la modiste, je lui ai vite écrit un billet pour lui demander une audience ...

Je lui ai tout raconté, etj' aifini par cette phrase que je crois pathétique : "Madame, deux têtes sont attachées à votre chapeau ...

rappelez-vous que le dévouement est la plus belle coiffure d'une femme ! ...

" Je crois que ça fera bien, et j'ai signé : le comte de F adinard.

Ça ne fera pas mal non plus ...

parce qu'une ba- ronne ...

Sapristi! elle met le temps à sa toi­ lette ! ...

et ma diable de noce qui est toujours là, en bas ...

C'est qu'il n'y a pas à dire, ils ne veulent pas me lâcher.

..

depuis ce matin, je suis dans la si­ tuation d'un homme qui se serait posé une place de fiacres ...

pas sur /'es­ tomac ! .

.

.

c'est très in­ commode...

pour aller dans le monde ...

sans compter le beau-père ...

mon porc-épic ...

qui a toujours le nez à la por­ tière pour me crier : "Mon gendre, êtes-vous bien ? ...

Mon gendre, quel est ce monument ? ...

Mon gendre, où allons-nous ...

" Aussi, papa, pou rqu o i avez -v ous renvoyé les fiac res ? NOTES DE L'ÉDITEUR La Cuvette d'eau, écrite en 1837.

En 1838, on donne au Palais-Royal Monsieur de Coy/lin ou l'Homme infiniment poli.

Très vite, Labiche trouve dans le vaudeville sa forme d'expression privilégiée.

"Le vaudeville, c'est l'art de faire dire oui au papa de la demoiselle qui disait non." (Un jeune homme presse1.

Labiche devient alors "le rire de la bourgeoisie pendant plus d'un quart de siècle." -(Zola).

Son théâtre ne se veut pas révolutionnaire, il n'essaie pas de mettre à mal l'ordre établi.

Il n'en est pas moins critiqué par la bourgeoisie du Second Empire.

Eugène Labiche est né à Paris en 1815.

Il est l'auteur de cent soixante-treize comé­ dies et vaudevilles, écrits entre 1837 et 1877.

Fils d'un industriel en sirop et fécule, Eugène Labiche fait ses études au collège Bourbon puis s'essaie au journalisme et à la critique dramatique.

Mais il abandonne assez vite ces activités de dilettante pour devenir un travailleur acharné.

On ignore tout de sa première pièce, Photo (a) collection Viollet; (b.

c.

d.

e) lithographies de Dufour.

éd.

Bibliophiles de l'Est .

1960.

clichés B.N.

Paris Dès qu'il a commencé à écrire, Labiche s'est entouré de collaborateurs qu'il rendra célèbres -Auguste Lefranc, Alfred Delacour, Adolphe Choler.

Un chapeau de paille d'Italie est une pièce qui a été écrite en collaboration avec Marc Michel (1812- 1868).

Labiche meurt à Paris en 1888, à l'âge de soixante-treize ans.

LABICHE02. »

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