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Chapelle Sixtine

Publié le 05/02/2013

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Etude de la voûte de la chapelle Sixtine réalisée par Michel-Ange Le système décoratif de la voûte de la chapelle Sixtine est une première dans l'histoire des grands décors. Il constitue un ensemble original qui influencera les décors peints du Cinquecento. rupture de la tradition ornementale Cette originalité est due dans un premier temps, selon les propos de Lizzie Boubli, à un changement radical face à la tradition ornementale. L'ornement peut être défini comme ce qui figure à la périphérie du discours principal, comme un motif accessoire qui agrémente la composition. La tradition picturale depuis le Trecento voulait que l'ornement occupe une place de premier ordre dans les ensembles décoratifs des cours italiennes. On peut vérifier cette affirmation par plusieurs exemples de décors contemporains ou antérieurs à celui de la voûte de la chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange. Une commande de Jules II à Bernardino Pinturrichio pour la voûte de l'église de Santa Maria del Popolo en atteste. Cette réalisation est contemporaine à celle de Michel-Ange. La place des figures humaines et du discours narratif y est circonscrite à des espaces limités, ceux par exemple des médaillons et du cadre octogonal au centre. Le reste de la composition est rythmé par des motifs ornementaux traditionnels, motifs géométriques, trophées, frises etc. On observe un schéma similaire dans la voûte de la chambre de la signature créée par Raphaël au même moment où la encore l'ornement occupe une place importante. La voûte de la salle des Saints et des Sibylles de l'appartement Borgia réalisée également par Bernardino Pinturrichio nous fournit un autre exemple de la place importante accordée à l'ornement. Ce dernier occupe une place centrale au sein d'un cadre au coeur de la voûte. L'espace entre les figures et l'ornement est fortement scindé. Il semble que cette tradition ornementale n'ait pas satisfait Michel-Ange dans la conception de la voûte de la chapelle Sixtine. Ce dernier voulait rompre avec la tradition et il le fit avec un programme où la figure humaine et la composition d'histoire se déroule sur une échelle gigantesque. &l...

« Cette rupture est caractérisée dans un premier temps par l’apparition de la figure des ignudi.

L’ ignudo est un personnage masculin, jeune et athlétique (nous reviendrons plus largement par la suite sur sa signification).

La voûte de la chapelle Sixtine est le premier exemple de la représentation de ce motif par Michel-Ange.

Il viennent entourés les quadri riparti où sont représentés les scène de la genèse et sont disposés entre les médaillons en camaïeu. L’apparition des Ignudi réduit considérablement la place accordée aux motifs ornementaux traditionnels.

Ces derniers sont intégrés avec parcimonie.

Les guirlandes sont par exemple subordonnées à la masse puissante des Ignudis.

La quasi-totalité des motifs ornementaux sont intégrés à l’architecture feinte.

On pense notamment aux bucranes (motif représentant un crâne de bélier) qui viennent rythmer la composition entre les putti qui soutiennent virtuellement la structure. Il ressort de cette rupture avec la tradition ornementale une place sans précédent accordée à la figure humaine. - La prise en compte de la véritable architecture de la voûte Pour Charles de Tolnay dans the Sistine Ceiling , ce qui est véritablement nouveau dans cette voûte de la chapelle Sixtine c’est l’unité qui s’en dégage.

Il rappelle que dans la tradition des plafonds, il était usuel de séparer les voutains et les pendentifs du décor du plafond.

Si les éléments du système comme les trônes, les formes circulaires et rectangulaires peuvent être trouvé dans différents plafonds décorés antérieurs à celui de la chapelle Sixtine, ces derniers ne s’interpénètrent pas comme c’est le cas dans la Sixtine. Cet auteur rappelle qu’à la Renaissance il existait trois systèmes de décorations des plafonds, un « décoratif » ou « ornemental », un dit « plastique » (traduction du mot anglais « plastic ») et un dernier « illusionniste ».

Pour lui, aucun de ces trois systèmes ne prenait en compte la forme et la masse réelle de la voûte.

Le système « décoratif » ou « ornemental » masquait l’architecture réelle à travers des parties ornementales.

Dans tous les cas le décor était constitué d’un grand rectangle au centre de la voûte.

Cela avait pour conséquence de diminuer l’aspect concave de la voûte ainsi que son poids.

Un exemple caractéristique de ce type de décor est la voûte de la Bibliothèque Piccolomini à Sienne, terminée en 1507 par Pinturicchio.

Le système dit « plastique » est apparu à la fin du 15 ème siècle.

Il s’agit ici d’un décor en relief qui remplace la peinture.

Un exemple significatif est la voûte du vestibule de l’église Santo Spirito à Florence, réalisée par Giuliano Romano et Cronaca en 1493. Enfin le système de décoration illusionniste, apparaît au milieu du 15 ème siècle, il est toujours lié à un système ornemental.

L’exemple le plus éloquent est certainement celui de la chambre des époux dans le Palazzo Ducale de Mantoue, exécuté entre 1465 et 1474 par Mantegna.

Ce système supprime délibérément l’effet réel de la voûte en créant une ouverture illusionniste au centre de la voûte, derrière laquelle le ciel semble apparaître. Michel-Ange, au contraire, a été inspiré par la forme réelle et la masse de la voûte.

Il a accepté sa surface courbe telle qu'elle se présentait.

Sa méthode semble s’inspirer de sa pratique sculpturale, par laquelle il tirait du bloc de marbre la forme artistique qui y sommeillait.

Dans la conception de Michel-Ange toute la voûte était un énorme monolithe.. »

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